On torture psychologiquement mon père qui est emprisonné, tout ça pour avoir écrit sur son blog à propos de la Déclaration Universelle des Droits Humains.
En ce moment, mon père, Mohammad-Reza Pourshadjari, aussi connu sous le nom de Siamak Mehr, est détenu dans la prison de Karadj. Il a été arrêté il y a deux mois à Ourmia et détenu à l’isolement pendant 14 jours par le ministère du renseignement. Il a été soumis à des enquêtes très dures et à des tortures psychologiques. On l’a menacé de mort à plusieurs reprises. Une fois transféré à la prison de Karadj, il a encore passé 15 jours à l’isolement.
Pendant le mois qui a suivi son arrestation, ma famille ne savait pas où mon père avait disparu. Nous étions terrifiés. Mon père attend maintenant son procès pour les soi-disant crimes suivants : actes contraires à la sécurité nationale, propagande contre le système, tentative de quitter le pays illégalement, contacts avec Monsieur Ahmed Shaheed, Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Situation des Droits Humains en Iran et contacts avec des organisations et des personnes sionistes.
Mon père est un bloggeur, pas un criminel. En mars, mon père, qui avait eu un arrêt cardiaque, du diabète et des calculs rénaux, a écrit : « quand les agents du renseignement du régime islamique ont envahi mon appartement, ils m’ont battu à mort et m’ont emmené pour m’interroger. J’ai été mis à l’isolement, complètement coupé du monde extérieur, sans même jouir de mes droits fondamentaux de prisonnier. On me menaçait de mort sans arrêt. » On l’a conduit dans une salle, les yeux bandés, le laissant croire qu’il allait être pendu.
« Toutes ces souffrances parce que j’avais essayé de partager les articles 17 et 18 de la Déclaration Universelle des Droits Humains avec mes concitoyens ; tout cela parce que j’avais tenté d’informer mes concitoyens des droits que la Déclaration Universelle des Droits Humains leur octroyait. Mon sort en tant que bloggeur et prisonnier de conscience n’est qu’un exemple des milliers de victimes des violations des droits humains en Iran. »
Ce qui rend sa détention actuelle encore plus déchirante cette fois-ci c’est qu’il vient d’être libéré après avoir purgé quatre ans de prison. Il a été arrêté en septembre 2010 et condamné pour propagande contre l’état, insultes au guide suprême et diffamation de l’islam.
Les jours qui ont suivi l’arrestation de mon père, les fonctionnaires de la sécurité lui ont demandé de me convaincre de revenir en Iran. Ils l’avaient assuré que, si cela se produisait, beaucoup de problèmes seraient résolus. La plupart des questions qu’on lui posait concernaient mon travail et mes activités.
Depuis sa prison, mon père notait qu’il était emprisonné « pour avoir exprimé des critiques et des inquiétudes sur l’injustice et les violations des droits humains et des libertés dans mon pays. » Il pourrissait dans une cellule de 21m² avec 40 codétenus « des meurtriers, des violeurs, des agresseurs d’enfants, des contrebandiers, des voleurs et des patients psychotiques pour la plupart. »
La voix de mon père a été réduite au silence par un régime cruel alors c’est moi qui relaie son message au monde : « le peuple iranien est maintenant pris au piège d’un régime religieux médiéval et extrêmement rétrograde qui n’a aucun respect pour les valeurs que le monde civilisé recherche depuis maintenant quatre siècles. Le régime totalitaire de la république islamique opprime le peuple et pas une seule personne du monde des médias ne peut exprimer son opinion sur la situation du pays et de son peuple… »
Le régime iranien a refusé de communiquer sur mon père en dépite de mes demandes répétées. Mon père et moi avons toujours été très proches. Il a pris soin de moi tout au long de ma vie. Je rêve qu’il soit libre un jour. Il est toujours dans mes pensées.
Source : http://www.thedailybeast.com/articles/2014/12/26/a-daughter-s-plea-free-my-father-from-iran-s-prisons.html
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