Bien avant que la composition du prochain parlement ne se dessine, les machinations pour le poste de président du parlement ont déjà commencé dans certains partis politiques.
Tout indique que les totalitaires en Iran ont décidé d’installer le perdant de l’élection présidentielle de 2013 au perchoir ou tout au moins d’en faire le chef de la faction intégriste.
Il semble que les deux principaux ayatollahs (Ali Khamenei et Mesbah-Yazdi) ont accepté qu’un ayatollah « 100% islamique » devienne le prochain guide suprême, ce qui ouvrirait la voie au rêve du remplacement de la « république islamique » par un « état islamique ».
Les rapports des médias conservateurs révèlent que l’ayatollah Mohammad-Taghi Mesbah-Yazdi s’appuie sur le front de la fermeté, une association de groupes conservateurs de droite, et s’efforce d’installer son protégé au prochain parlement tout en répandant sa notion d’un « parlement islamique ».
Les rapports confirment qu’Ahmadinejad écarte le plus controversé de ses lieutenants, Rahim Mashaï pour prendre le dessus sur le sale plan de Yazdi. Ce religieux, qui ne s’est pas mêlé de politique pendant les années de la révolution et durant le règne de Khomeiny, se réinvente en appelant à imposer un « guide suprême absolu », et non limité par les lois, la constitution, l’opinion publique, etc.., tout en travaillant sur la direction du prochain parlement.
Son but est d’obtenir la majorité des sièges du prochain parlement pour les membres du front de la fermeté ou les intégristes (conservateurs durs), très liés avec le front, pour que Saïd Djalili soit le prochain président du parlement. Il se débarrasserait ainsi du président actuel Ali Laridjani, qui a établi des relations de travail avec Rouhani, et ainsi ouvrir la porte à plus de confrontations avec le gouvernement d’Hassan Rouhani. D’après ce plan, Kamran Bagheri-Lankarani deviendrait le premier vice-président du parlement pour pouvoir changer la nature du régime de république en théocratie absolue.
Ce qui rend ce plan plus inquiétant est que l’ayatollah Khamenei appuie le processus d’islamisation. De son point de vue, il compenserait l’échec de l’élection présidentielle de 2013 et offrirait une promotion à Saïd Djalili de représentant du guide suprême au conseil national de sécurité à chef de la branche législative du gouvernement. Djalili a récemment fait le tour de ses idées sur tout ce que le public connaît, y compris son idée négative sur le sort des dirigeants du Mouvement Vert.
On ne peut oublier le conseil qu’on a donné à Djalili quand il a perdu la présidentielle : « Faites attention aux quatre ou cinq millions de personnes qui ont voté pour vous ; ils sont importants d’un point de vue qualitatif et il faudra les mobiliser et les utiliser à l’avenir. » Il semblerait que « l’avenir » soit advenu.
Ce qui devrait inquiéter les masses, c’est la composition des centres de pouvoir dans le futur ; au lieu de s’intéresser aux problèmes de la majorité des Iraniens, ce groupe sera en quête de ses rêves totalitaires.
Il est clair que la position clé dans ce jeu est celle de ministre de l’intérieur. Ce rapport montre que le ministre actuel se situe à des kilomètres du programme du gouvernement modéré actuel. Le ministre est un supporter dévoué des plus proches alliés et camarades d’Ahmadinejad. La nomination d’Ismaël Nadjar, gouverneur de Kerman durant la présidence Ahmadinejad, au poste de secrétaire d’état d’où il dirige également le comité de crise du gouvernement, indique les penchants de Nadjar.
L’absence de nomination d’un secrétaire d’état politique dans ce ministère après la démission de Kazem Mirvalad en est un autre exemple. Ce poste jouit du contrôle absolu sur le processus électoral au niveau national. Ceci a récemment été confirmé par les débats au parlement pour les candidats aux postes de gouverneurs des provinces ; les penchants des députés durs et de ceux du front de la fermeté sont alignés avec les points de vue de Rahmani Fazli plutôt qu’avec ceux des alliés et conseillers de Rouhani.
Puisque le but ultime des conservateurs durs ne se limite pas au contrôle du prochain parlement mais s’étend à la limitation des programmes du gouvernement actuel modéré et même au limogeage du président aussitôt que possible ou à l’élimination de sa candidature pour un second mandat, il semble que Rouhani n’ait d’autre choix que de remanier son gouvernement pour en faire une équipe unie pour éviter tout sabotage interne.
Le ministre de l’intérieur est un poste clé dans les décisions sur lesquelles Rouhani doit se concentrer.
Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/december/26/article/two-ayatollahs-and-a-new-majlis-boss.html
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