Dans une mise en scène surnaturelle dont le pouvoir judiciaire iranien s’est fait une spécialité, les responsables de l’opposition ont été accusés pêle-mêle de fomenter une révolution de velours en Iran, d’inciter la population à la désobéissance, d’insinuer que l’élection présidentielle était frauduleuse et de collaborer avec les agents étrangers. Le réquisitoire prononcé était d’une violence inouïe et d’une absurdité légendaire. Il est désormais clair que le clan Ahmadinejad est décidé d’interdire purement est simplement les partis de l’opposition œuvrant dans le cadre légal défini par la Constitution de la République Islamique (en particulier ayant accepté le principe du Velayat-e Faghih: jurisprudence/gouvernance du guide).
La phase judiciaire du coup d’Etat initié le 12 Juin 2009 se poursuit et compte effacer toute forme de résistance à la mainmise du clan Khamenei-Ahmadinejad sur les institutions et les richesses du pays. Ces gens ne sont en rien prêts à lâcher du lest et à rechercher le moindre consensus pour apaiser les maux et unir au-delà de leur camp. Ils veulent le pouvoir absolu, tout le pouvoir et se sont visiblement donnés les moyens pour non seulement le garder, mais le renforcer de façon irréversible au détriment des mouvements et des partis politiques réformateurs et de la société civile.
Le Front de Participation et l’Organisation des Moujahedins, les deux principaux partis de l'opposition, devraient être interdits à l'énoncé du verdict.
Le Washington Post affirme dans son édition du 26 Août que les accusés pourraient même risquer l'exécution. "En raison de l'importance des faits... et des violations importantes de la sécurité publique et de la discipline, je demande une peine maximale", a déclaré le procureur, dont le nom n'a pas été rendu publique.
Le quotidien précise que cette demande de châtiment maximal reflète la détermination d'un certain nombre de responsables des Gardiens de la Révolution, de leaders de la prière du vendredi (Ahmad Khatami, le terrible mollah des prières de Téhéran par exemple) et de certains députés à poursuivre leurs ennemis politiques pour leur opposition à l'élection d'Ahmadinejad. Ce même groupe demande également l'arrestation et le jugement des leaders "toujours en liberté", tels que Moussavi, Karoubi et l'ancien Président Khatami.
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