mardi 30 novembre 2010

Réza Khandan à propos de la seconde audience de son épouse Nasrine Sotoudeh : « Un acquittement est hautement improbable »

Dimanche 28 novembre 2010 – Réza Khandan, l’époux de Nasrine Sotoudeh, a informé la Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran, qu’à son avis, et en raison du peu d’attention que le juge Pir-Abbassi a prêté aux preuves versées au dossier par son épouse et ses avocats durant la seconde audience qui a duré plus de 5 heures, il était hautement improbable qu’elle soit acquittée.

Déclaration de Réza Khandan rapportée par la Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran : « Les audiences n’ont pas été très prometteuse. Chaque partie est restée sur ses positions. C’était presque comme si le juge et le procureur vivaient dans un monde différent de celui de Madame Sotoudeh et de ses avocats. Les deux parties ont parlé mais n’ont pas tenté de comprendre le point de vue de la partie opposée. L’atmosphère était très peu coopérative et si l’on prend en compte tout ce que mon épouse a du traverser jusqu’à présent, je n’ai pas beaucoup d’espoir qu’elle obtienne un acquittement. Actuellement, mon seul espoir est qu’on lui accorde la liberté sous caution pour qu’elle puisse rentrer à la mais et récupérer physiquement en attendant le verdict. »

La seconde audience de Nasrine Sotoudeh, avocate et militante des droits humains, a eu lieu le dimanche 28 novembre 2010 à la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire présidé par le juge Pir-Abassi et en présence des quatre avocats de Nasrine Sotoudeh. Réza Khandan, époux de Nasrine Sotoudeh, des représentants du Barreau iranien et du syndicat national des avocats étaient également présent à l’audience qui a duré 5 heures. Pir-Abassi, le juge qui s’occupe du dossier, doit rendre son verdict et décider si Nasrine Sotoudeh doit rester en détention la semaine dernière.

Réza Khandan a décrit l’état physique de Nasrine Sotoudeh comme bien meilleur que la semaine dernière quand elle était en grève de la faim : « Les avocats de Nasrin ont tout tenté pour obtenir la liberté sous caution, mais malheureusement, rien n’a été décidé aujourd’hui. Ils ont aussi demandé que Nasrine soit sortie de sa cellule à l’isolement, mais le juge n’a pas été convaincu par les arguments qu’ils ont présentés et Nasrine est donc retournée à l’isolement après l’audience. »

« Les accusations étaient plus ou moins les mêmes que celles présentées à la première audience. Ils y ont ajouté l’adhésion au Centre des Avocats pour la Défense lors des interrogatoires. Ses avocats ont objecté aujourd’hui que d’après la loi, cette adhésion n’était pas un crime et que Nasrine n’en avait jamais été membre. En général, le dossier de Nasrine est très complet cette fois-ci et inclut toutes ses interviews et ses commentaires à la presse ainsi que des interviews avec des enfants et des femmes. »

« Ils m’ont permis d’entrer dans la salle 45 minutes après le début de l’audience. Quand je suis entré, Nasrine était en train de prononcer ses derniers mots. Elle se plaignait de la façon dont elle a été traitée en prison et expliquait que le plus dur lors de son incarcération était l’isolement. Nasrine a aussi demandé que des sanctions disciplinaires soient prises à l’encontre d’un des fonctionnaires qui l’avait insultée. Nasrine s’était également plainte lors de l’incident, mais il n’y a aucune trace écrite de sa plainte dans son dossier. Nous ne savons pas comment procéder sur le sujet. »

Khandan a déclaré qu’en dépit de la plaidoirie très complète de Mohammad Ali Soltani, un des quatre avocats de Nasrine Sotoudeh, ils ne croyaient pas à la probabilité de son acquittement. « Vu la façon dont son dossier a été traité depuis le début, je doute qu’elle soit acquittée. Mon seul espoir actuellement c’est qu’on la libère sous caution pour qu’elle puisse rentrer à la maison et se remettre physiquement en attendant le verdict. »

Nasrin Sotoudeh, avocate et militante des droits humains, a été arrêtée début septembre et mise à l’isolement. Elle était soit en grève de la faim ou de la soif pendant la plus grande partie de son incarcération.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire