« Monsieur Rafsandjani s’est rendu disponible, le peuple l’a bien accueilli et le régime l’a rejeté. Le régime est responsable. » Ce sont les mots du porte-parole du parti du développement (Kargozaran Sazandegui), ancien député et vice-président de Mohammad Khatami lors de son entretien avec Rooz. Il a aussi déclaré : « Monsieur Rafsandjani ne joue qu’avec un petit nombre de cartes. Il en a d’autres pour continuer à jouer un rôle en Iran. »
Monsieur Marashi a clairement dit que Rafsandjani ne contesterait pas sa disqualification et n’en appellerait pas au guide suprême, mais qu’il parlerait au peuple. Il a souligné que ne pas contester ne voulait pas dire qu’il n’avait pas à se plaindre.
La candidature à l’élection présidentielle du 14 juin a été rejetée par le conseil des gardiens mardi. Marashi a dit que se plaindre à une organisation qui ne se sent pas responsable envers le public n’avait pas de sens. Voici des extraits de l’interview.
Rooz : Que pensez-vous de la disqualification de Monsieur Rafsandjani par le conseil des gardiens ?
Marashi : On ne s’y attendait pas. Personnellement, je pense qu’en voyant les différentes vagues de soutien qu’il suscitait, les durs qui sont présents dans les cercles dirigeants de la république islamique ne pouvaient plus accepter Rafsandjani comme prochain président car cela aurait, à terme, dans la perte des situations qu’ils avaient atteintes.
Rooz : Pourquoi avez-vous été surprise quand les membres du conseil des gardiens et du parlement ont eu des paroles négatives sur Monsieur Rafsandjani ?
Marashi : Le journal Kayhan a commencé par penser que Rafsandjani ne jouissait pas d’un large soutien populaire ; il a donc cru que sa candidature serait acceptée mais qu’il finirait par décider de se retirer. Nous aussi avons été agréablement surpris de tant de soutien et d’enthousiasme populaire à sa candidature. Les durs ont remarqué ce soutien ; il leur a fait peur et ils ont réagi.
Rooz : Monsieur Rafsandjani savait apparemment mardi matin qu’il serait rejeté et Fatemeh Hashemi a déclaré que Messieurs Rohani et Laridjani l’en avait informé.
Marashi : C’est exact, ils lui ont demandé de se retirer, faute de quoi, sa disqualification serait publiquement annoncée. Monsieur Rafsandjani a bien sûr décliné l’offre.
Rooz :Madame Hashemi a aussi dit que Rafsandjani ne contesterait pas. Pourquoi ?
Marashi : Le conseil des gardiens prend sa décision et la loi ne donne aucun moyen d’appel ou de révision de sa décision. Mais l’absence de contestation de Monsieur Rafsandjani ne signifie pas qu’il n’a pas à se plaindre ou que d’autres n’ont pas envie de contester. C’est simplement parce qu’aucune action légale n’est possible. Mais le conseil des gardiens n’a jamais été responsable devant le peuple, contester sa décision n’a aucun sens. Il présentera ces sujets au people par des déclarations et directement.
Rooz : Monsieur Mashaï a dit qu’il avait l’intention de référer sa disqualification au guide suprême. Il se dit que Monsieur Khameini pourrait casser la décision du conseil des gardiens comme il l’a déjà fait par le passé.
Marashi :Ahmadinejad et Mashaï ont des idées utopiques sur leur influence sur le peuple. Ils pensaient que le peuple soutiendrait Mashaï malgré ses souffrances, ce qui forcerait le régime à accepter sa candidature. Alors ils ont dit ça simplement parce qu’il fallait réagir face à la situation et montrer à ceux qui les soutenaient qu’ils prenaient des mesures. Mais ils savent qu’ils n’ont aucune influence sur le guide suprême.
Rooz : Il y a eu deux objections à la candidature de Monsieur Rafsandjani : son âge et son affiliation à la soi-disant rébellion. Pourquoi pensez-vous qu’il a été disqualifié ?
Marashi :Le cœur du problème est que Monsieur Rafsandjani est indépendant. C’est le seul qui aurait pu rendre ce pays modéré. Ce qu’ils ont dit n’est que purs mensonges. Si rébellion il y a eu, on sait qui se cache derrière elle et quels sont ses buts. Pour son âge, ils savent parfaitement qu’il est en meilleure forme que beaucoup de ceux qui sont au pouvoir. Même nous, que l’on considère comme ses enfants, avons du mal à le suivre. Nous n’avons pas ses capacités d’analyse et de compréhension des problèmes, ses discours et son temps de travail qui s’étend du lever au coucher du soleil. Ils ne pensaient pas qu’il jouirait d’autant de popularité, mais ils ont vu le soutien massif dont il bénéficiait après sa candidature officielle.
Rooz : Mohsen Hashemi, le fils aîné de Monsieur Rafsandjani, a également été disqualifié pour les élections au conseil régional. Mehdi Hashemi, son autre fils, est en liberté sous caution et attend son procès. Faezeh, sa fille, vient d’être libérée à la fin de sa peine de prison. Les médias de l’état continuent à tous les bombarder. Et maintenant, Monsieur Rafsandjani lui-même a été disqualifié. Qu’est-ce que le régime reproche à Monsieur Rafsandjani ? Quel rôle pense-t-il jouer dans ce régime ?
Marashi : Monsieur Rafsandjani ne va pas renier les principes pour lesquels il s’est battu toute sa vie. Ils pensent que cela va l’obliger à abandonner. Mais ils ont tort. Il ne confiera pas sa réputation à des extrémistes.
Rooz : Alors que va faire Monsieur Rafsandjani maintenant ?
Marashi : Monsieur Rafsandjani n’est pas un politicien avec peu d’atouts. Les évènements des élections nous ont montré que Monsieur Rafsandjani est un politicien rusé. Il a certainement des cartes à jouer pour son rôle en Iran.
Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2013/may/26/article/the-regime-is-responsible.html
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