Depuis quelques jours, la rumeur de faillite des banques en Iran se propage rapidement sur les sites d'information et les blogs. Deutsche Welle persan fait le point sur l'affaire. Ce texte a été traduit par Isabelle Vodjdani: Wiki - Twitter).
Des rapports non confirmés font état de scènes de paniques où des clients auraient pris d'assaut les banques pour en retirer leur argent et il est question d'affrontements dans certaines agences. La fixation par l'état d'un plafond de retrait en liquide 15 million de tomans par jour (environ 15000 $) a créé une crise de confiance, les gens craignent un manque de liquidités.
La nouvelle d'une probable faillite de la banque centrale et de la banque Mellat a d'abord été annoncée Vendredi dernier (22 janvier) sur internet par un adjoint haut placé de la banque centrale. Selon ce responsable, en l'absence d'une aide d'urgence de l'état, ces deux banques devront se déclarer en faillite d'ici Mercredi prochain. Quoique cette annonce ne fut accompagnée d'aucun document ou preuve, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre par SMS.
La première réaction des clients a été de tenter de récupérer leur argent, sachant que les retraits en liquide sont plafonnés.
Mais le journaliste économique Mohsen Shamshiri rappelle évidemment que le manque de liquide (en billets) n'a aucun rapport avec le manque d'avoir des banques. Et il réfute la rumeur de possible faillite des deux banques.
Ahmad Alavi, économiste, interprète autrement la situation. Selon lui, la panique est le résultat de l'expérience. "L'Etat iranien est actuellement confronté à une crise de légitimité et de confiance. Les gens se basent sur leurs précédentes expériences et déconvenues. En l'absence d'information et de confiance, le seul moyen pour les gens de conserver leur argent est d'aller le reprendre à la banque. Que les banques fassent faillite ou non n'a aucune importance."
Alavi pense que le plan de subventions directes soumises à plafond de revenu (qui remplacera désormais les subventions indirectes sur le prix des produits de 1ère nécessité) et le projet de retirer deux décimales à la monnaie en cours vont provoquer une forte inflation. Indépendamment de la question de la faillite ou non des banques, ce sont ces raisons là qui poussent les gens à retirer leur argent en le plaçant dans d'autres biens tel que l'or.
Avis différent d'un directeur de banque qui dit au contraire que les gens déposent volontiers leur argent à la banque parce que les intérêts bancaires permettent de compenser l'inflation [oui, mais enfin l'argument ne tient pas trop si les gens achètent de l'or à la place] . Mohsen Shamshiri qui défend aussi l'hypothèse de la stabilité des banques dit que l'augmentation des retraits à l'approche des fêtes du jour de l'an (21 mars en Iran) est chose normale. A partir de la mi-janvier le gens commencent à faire des achats. C'est une période tendue et intense pour les échanges et la mise à jour des comptes.
Ahmad Alavi estime pour sa part que le problème du gouvernement n'est pas seulement économique, il fait allusion aux divisions dans le bloc au pouvoir, et parle de paralysie et d'état de crise du gouvernement. A son avis, ce gouvernement n'a pas d'avenir : "le contexte des réalités d'aujourd'hui peut conduire à des émeutes. Les problèmes économiques touchent la vie quotidienne et on ne blague pas avec ça". Selon lui, la situation de risque va vite évoluer vers la crise et ce gouvernement qui échoue à gérer le risque sera tout aussi incapable de gérer la crise.
DW rapporte que dans nombre de situations ordinairement exceptionnelles telles des mariages ou des enterrements, le système monétaire montre ses limites et cite un témoignage : "le mari d'une amie est mort de façon imprévue. Le prix de la tombe choisie à Behesht-e Zahra était de 25 million de tomans à payer exclusivement en argent liquide. La banque n'acceptait de donner que 2 millions en liquide à cette amie. Il a fallu que tous les amis se cotisent pour réunir finalement 5 millions de tomans, et pour le mari de cette amie, nous avons dû nous contenter d'une modeste tombe de 5 millions"..
La nouvelle d'une probable faillite de la banque centrale et de la banque Mellat a d'abord été annoncée Vendredi dernier (22 janvier) sur internet par un adjoint haut placé de la banque centrale. Selon ce responsable, en l'absence d'une aide d'urgence de l'état, ces deux banques devront se déclarer en faillite d'ici Mercredi prochain. Quoique cette annonce ne fut accompagnée d'aucun document ou preuve, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre par SMS.
La première réaction des clients a été de tenter de récupérer leur argent, sachant que les retraits en liquide sont plafonnés.
Mais le journaliste économique Mohsen Shamshiri rappelle évidemment que le manque de liquide (en billets) n'a aucun rapport avec le manque d'avoir des banques. Et il réfute la rumeur de possible faillite des deux banques.
Ahmad Alavi, économiste, interprète autrement la situation. Selon lui, la panique est le résultat de l'expérience. "L'Etat iranien est actuellement confronté à une crise de légitimité et de confiance. Les gens se basent sur leurs précédentes expériences et déconvenues. En l'absence d'information et de confiance, le seul moyen pour les gens de conserver leur argent est d'aller le reprendre à la banque. Que les banques fassent faillite ou non n'a aucune importance."
Alavi pense que le plan de subventions directes soumises à plafond de revenu (qui remplacera désormais les subventions indirectes sur le prix des produits de 1ère nécessité) et le projet de retirer deux décimales à la monnaie en cours vont provoquer une forte inflation. Indépendamment de la question de la faillite ou non des banques, ce sont ces raisons là qui poussent les gens à retirer leur argent en le plaçant dans d'autres biens tel que l'or.
Avis différent d'un directeur de banque qui dit au contraire que les gens déposent volontiers leur argent à la banque parce que les intérêts bancaires permettent de compenser l'inflation [oui, mais enfin l'argument ne tient pas trop si les gens achètent de l'or à la place] . Mohsen Shamshiri qui défend aussi l'hypothèse de la stabilité des banques dit que l'augmentation des retraits à l'approche des fêtes du jour de l'an (21 mars en Iran) est chose normale. A partir de la mi-janvier le gens commencent à faire des achats. C'est une période tendue et intense pour les échanges et la mise à jour des comptes.
Ahmad Alavi estime pour sa part que le problème du gouvernement n'est pas seulement économique, il fait allusion aux divisions dans le bloc au pouvoir, et parle de paralysie et d'état de crise du gouvernement. A son avis, ce gouvernement n'a pas d'avenir : "le contexte des réalités d'aujourd'hui peut conduire à des émeutes. Les problèmes économiques touchent la vie quotidienne et on ne blague pas avec ça". Selon lui, la situation de risque va vite évoluer vers la crise et ce gouvernement qui échoue à gérer le risque sera tout aussi incapable de gérer la crise.
DW rapporte que dans nombre de situations ordinairement exceptionnelles telles des mariages ou des enterrements, le système monétaire montre ses limites et cite un témoignage : "le mari d'une amie est mort de façon imprévue. Le prix de la tombe choisie à Behesht-e Zahra était de 25 million de tomans à payer exclusivement en argent liquide. La banque n'acceptait de donner que 2 millions en liquide à cette amie. Il a fallu que tous les amis se cotisent pour réunir finalement 5 millions de tomans, et pour le mari de cette amie, nous avons dû nous contenter d'une modeste tombe de 5 millions"..
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