mercredi 13 janvier 2010

La prison d’Eshratabad, un nouveau Kahrizak ?

Alors que la commission d’enquête parlementaire vient de rendre publique, plus de 7 mois après les faits, son rapport sur les "événements" de Kahrizak (lien) l’inquiétude grandit jour après jour au sujet de la situation de plusieurs centaines de prisonniers du centre de détention d’Eshratabad. Plus de 500 personnes seraient détenues depuis la journée de l’Achoura, le 27 Décembre. Elles seraient torturées et soumises à des conditions de détention extrêmement difficiles depuis plus de 2 semaines.
 


Eshratabad est une base militaire aménagée pour servir de prison. Le centre serait directement géré par le corps des Gardiens de la Révolution (Sepah). Les détenus sont considérés comme "leurs" prisonniers. Ni le pouvoir judiciaire ni les forces de sécurité n’auraient leur mot à dire sur le traitement réservé aux détenus d’Eshratabad. Le black-out total exercé par les Gardiens de la Révolution fait craindre le pire sur le sort de ces détenus.

Le nombre total de prisonniers à Eshratabad serait entre 600 et 2000 selon des sources proches des associations de droits de l’Homme. Un seul témoignage très inquiétant a été publié ces derniers jours par plusieurs sites Internet proches du mouvement vert. D’après ce témoignage, les prisonniers seraient frappés et torturés. Deux prisonniers seraient morts dont une jeune femme. Même s’il est impossible de vérifier la véracité des faits rapportés, il est urgent d’alerter les médias internationaux et de demander la libération des prisonniers.

Il y a quelques mois, alors que le monde entier découvrait l’existence d’un véritable camp de torture et d’exécution à Kahrizak, le régime a été forcé de fermer cette prison qu’il a qualifiée de "non standard" et de demander à une commission d’enquête parlementaire de faire "toute la lumière" sur les exactions commises (le régime a finalement reconnu que 3 prisonniers (photo) étaient tués dans ce camp : Amir Javadifar, Mohsen Rouholamini et Mohammad Kamrani et se propose de couper quelques têtes dont celle du très encombrant ex-Procureur de Téhéran, Saeed Mortazavi).

Kahrizak prouve que le régime sait reculer pour sauver les apparences sous la pression de l’opinion publique et face au désastre en terme d’image dans les médias internationaux. Nous savons que le régime iranien est capable de tout pour juguler la révolte populaire. Nous savons que la vie humaine n’a pas de valeur pour les dictateurs de Téhéran. La vie de nos compatriotes est en gave danger à Eshratabad. Nous devons agir vite pour libérer nos frères et sœurs.


Sources:


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