Le Rédacteur en chef de Fars : Vous êtes tous des traîtres et des agents des sionistes
Fereshteh Ghazi
Suite à la publication d’interviews de familles de plusieurs victimes mortes pendant les manifestations contre les élections controversées du 12 juin, et la dénégation des familles, nous avons contacté Abbas Tavanfar, rédacteur en chef de l’agence de presse pour l’interroger sur les interviews. Il a refusé de discuter avec nous de ce sujet et accusé les journalistes iraniens contraints à l’exil d’avoir trahi leur pays et d’être des agents du sionisme.
Durant l’année écoulée, la république islamique a qualifié ceux qui manifestaient contre les élections du 12 juin de « perturbateurs ». D’un autre côté, elle prétend que plusieurs des victimes étaient membres de la milice bassidj.
Hossein Taeb, à l’origine commander de la bassidj, a initialement prétendu que 7 membres de la bassidj étaient devenus martyrs. D’autres officiels ont progressivement augmenté le nombre. Aziz Djafari, responsable du corps des gardes révolutionnaires islamiques Pasdaran (IRGC) a prétendu qu’il y en avait 13 alors que le général Araghi, responsable de l’IRGC de Téhéran a annoncé le chiffre de 12.
Ces allégations ont été faites alors que les officiels ont, jusqu’à ce jour, refusé d’identifier un quelconque membre de la bassidj soi-disant tué. A la place, ils ont essayé de forcer et de menacer les familles des victimes pour qu’elles s’expriment contre le mouvement vert et ses dirigeants.
A ce sujet, l’agence de presse Fars, affiliée aux institutions sécuritaires et militaires, a publié des interviews de familles de plusieurs victimes, leur faisant dire que Mehdi Karroubi et Mir Hossein Moussavi étaient responsables du décès de leurs enfants. Toutes les familles ont nié les interviews, avertissant qu’elles ne laisseraient personne utiliser le sang des leurs.
Les familles de Meissam Ebadi et Sadjad Sabzalipour avaient auparavant déclaré à Rooz lors d’interviews exclusives que l’agence de presse Fars avait manipulé leurs paroles et publié des déclarations qu’elles n’avaient jamais faites.
Les deux familles ont déclaré qu’elles avaient l’intention de porter plainte contre l’agence de presse Fars.
Malgré les dénégations des familles, le rédacteur en chef de l’agence de presse Fars déclare que tous les reportages de l’agence sont corrects et que l’agence a des preuves pour soutenir ses allégations. Mais il ne donne aucune preuve au sujet de cette controverse et à la place, il s’attaque aux journalistes et autres médias.
Abbas Tavangar a refusé d’être interviewé par Rooz. Mais avant de terminer notre communication, nous avons échangé des remarques qui sont utiles pour éclairer le sujet.
Rooz: Bonjour Monsieur Tavangar, je suis Fereshteh Ghazi de Rooz. Comment allez-vous ?
Abbas Tavangar (Tavangar): Vous ne travaillez pas pour le bien du peuple. Notre peuple ne vous fait pas confiance et considère vos paroles comme des mensonges. Je ne parlerai pas avec vous.
Rooz: Monsieur. Tavangar, vous ne m’avez pas encore laissé parlé. Vous publiez des interviews de familles de martyrs morts après les élections qui sont encore sur votre site Web en dépit de leurs dénégations. Je vous ai appelé pour demander si vous essayiez d’aider les familles ou de faire autre chose. Pourquoi vos interviews ont-elles été réfutées par les familles ?
Tavangar: Notre peuple ne vous fait pas confiance. Il vous considère comme des menteurs et des colporteurs de rumeurs. Nos reportages sont véridiques et étayés par des preuves. Nous ne pouvons discuter de rien avec vous, vous avez vendu votre patrie et êtes des agents du sionisme. Notre peuple ne vous fait pas confiance, vous avez quitté le pays pour travailler pour l’Amérique et le régime sioniste. Et maintenant vous vous occupez de notre peuple ? L’Amérique et Israël s’occupent maintenant de notre peuple ?
Source : http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/july/19//an-interview-that-never-was.html
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