samedi 3 juillet 2010

Rooz/Kaveh Ghoreishi: Les réfugiés iraniens en Irak face à un sort incertain

24 juin 2010

Lors d’interviews exclusives avec Rooz, des réfugiés iraniens au Kurdistan irakien révèlent leurs conditions de vie désespérées, leur sort incertain, l’absence de sécurité et le manque de réponse des Nations Unies dans l’avancement de leur dossier. Les fonctionnaires du haut commissariat des nations unies aux réfugiés (UNHCR) à Erbil demandent aux demandeurs d’asile de « prouver le danger qu’ils courent » pour pouvoir obtenir le statut de réfugié ; ils déclarent : « Notre budget et nos ressources sont limités et nous ne pouvons pas aider tous les réfugiés à cent pour cent. »


Suite aux évènements liés à l’élection présidentielle du 12 juin en Iran et aux arrestations en masse, une nouvelle vague d’Iraniens a commencé à émigrer. Certains ont réussi à obtenir le statut de réfugié politique dans un pays européen, mais d’autres vivent dans des conditions très difficiles en Turquie, en Irak et dans d’autres pays voisins de l’Iran, en attendant que les Nations Unies traitent leur cas.


Un Iranien demandeur d’asile a dit à Rooz qu’il faisait partie de l’équipe de campagne de Mir-Hossein Moussavi à Téhéran, qu’il s’occupait de droits humains et de medias sociaux. Sur le conseil d’un ami, il s’est rendu au Kurdistan Irakien après un voyage chaotique et avec l’aide d’un guide. Voila quatre mois qu’il est au Kurdistan Irakien, dans l’incertitude totale quant au sort qu’on lui réserve.


L’un des principaux obstacles auxquels les demandeurs d’asile iraniens sont confrontés en Irak, c’est l’obligation d’être parrainé par un citoyen irakien pour obtenir un statut de résident temporaire. Habituellement, les demandeurs d’asile iraniens au Kurdistan Irakien ne connaissent personne susceptible de les parrainer durant leur séjour.


Un autre demandeur d’asile iranien en Irak a dit à Rooz être un militant étudiant condamné à environ 15 ans de prison. Il a quitté l’Iran après avoir déposé une forte caution et réside désormais au Kurdistan irakien.


Ce militant étudiant, au bout de deux mois au Kurdistan irakien en a conclu que le bureau d’Erbil du UNHCR est très faible et inefficace, ce qui met les Iraniens demandeurs d’asile en Irak en grand danger, surtout à cause de l’absence de sécurité dans la région, de l’influence du réseau des renseignements iraniens et de la force Qods, le bras armé du corps des gardes révolutionnaires (pasdaran islamiques) pour les opérations à l’étranger.


Nous avons contacté le bureau du UNHCR d’Erbil au Kurdistan irakien pour les interroger sur les problèmes auxquels sont affrontés les Iraniens à Erbil. Nous avons demandé quelles étaient les responsabilités du UNHCR et comment cette organisation pouvait aider les Iraniens. Le directeur adjoint du bureau d’Erbil, Farhad Sami Abdolghader a répondu : « La principale responsabilité du UNHCR est de protéger la vie et l’intégrité physique des réfugiés et des demandeurs d’asile avec l’aide du gouvernement hôte. Ceux qui sont sur notre liste peuvent vivre au Kurdistan irakien avec notre soutien et obtiennent le droit de travailler de poursuivre leurs études et de pratiquer des activités annexes. Avec l’aide des partenaires du UNHCR en Irak et au Kurdistan, nous tentons d’aider les demandeurs qui sont dans une situation grave. Notre budget et nos ressources sont limités et nous ne pouvons pas aider tous les réfugiés à cent pour cent. »


Source : http://www.roozonline.com/english/news/newsitem/article/2010/june/24//iranian-refugees-in-iraq-face-uncertain-fate.html

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