samedi 30 avril 2011

Solidarité contre la répression en Iran - 1er Mai 2011


Alors que l’on approche du 1er Mai, journée internationale des travailleurs, que les protestations ouvrières se développent en Iran, comme au complexe pétrochimique Imam Khomeiny au sud du Khuzestan, le régime de la République Islamique continue de réprimer les opposant(e)s et en particulier les militants ouvriers.
Plusieurs travailleurs sont actuellement emprisonnés pour avoir défendu leurs droits en organisant les ouvriers de leurs entreprises.

Voilà quelques exemples de militants ouvriers et syndicalistes actuellement détenus en Iran :

Mansour Ossanlo : Président du Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, il a été arrêté il y a quatre ans et demi par les services de renseignements de la République Islamique et condamné à cinq ans de prison. Il a été rejugé le 1 août 2010 pour « contacts téléphoniques en prison avec des contre-révolutionnaire » et condamné à un an de prison supplémentaire. Malade du coeur, du dos et des yeux, la commission des médecins ont déclaré qu’il devait sortir de prison pour être hospitalisé. Il est toujours détenu à la prison de Karaj.

Ebrahim Madadi : Président-adjoint du Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, il a été arrêté le 27 décembre 2008, il a été condamné pour « atteinte à la sécurité nationale » à trois ans et demi de prison. Il est actuellement détenu à la prison Evin de Téhéran.

Reza Shahabi : Membre du Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, il est emprisonné le 12 juin 2010 à la section 209 de la prison Evin. Il aurait dû être libéré sous caution de 60 millions de tomans (environ 60.000 euros), mais sa libération a ensuite été refusé.

Reza Rakhshan : Président du Syndicat des travailleurs de la canne à sucre de Haft-Tapeh, il a été arrêté le 24 décembre 2010. Il avait déjà fait six mois de prison pour « mensonges ».

Behnam Ebrahimzadeh : Ouvrier plasturgiste dans une usine de la banlieue de Téhéran, militant ouvrier et des droits des enfants, fondateur de l’Association des Enfants Travailleurs des Rues, il a été arrêté le 12 juin 2010. Il devait être libéré sous caution de 100 millions de tomans (environ 100.000 euros), sa libération a été refusée sous prétexte que ses parents n’habitent pas à Téhéran, mais au Kurdistan. Suite aux tortures subies, il est handicapé de l’oreille gauche. Accusé de relations avec les Moudjahdins, ce qu’il a toujours nié, il a été condamné à 20 ans de prison et à 10 ans d’interdiction d’activités sociales. Il est actuellement détenu à la section 350 de la prison Evin. Il avait déjà été arrêté le 1er Mai 2009 pour avoir participé à la manifestation Parc Laleh à Téhéran et avait fait un mois de prison. Sa famille a constitué un comité de soutien qui appelle les ouvriers, les étudiants, enseignants, etc. à se mobiliser pour sa libération.

Gholamreza Gholamhosseini : Membre du Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, il a été arrêté le 3 novembre 2010 à Karaj dans un cybercafé, il a été battu par les agents des forces de répression lors de son arrestation. Il est actuellement détenu à Karaj.

En plus, le régime de la République Islamique s’apprête à exécuter le jour du 1er Mai, le prisonnier politique kurde Bahman (Shirko) Maarefi. Arrêté en 2007, il a été condamné à mort pour « Mohareb » (ennemi de Dieu), et son exécution est planifiée pour le 1er mai 2011.

Face au régime de terreur de la République Islamique contre les opposants et les militants ouvriers, la solidarité internationale est plus que jamais nécessaire. Il appartient à tous les militants et militantes syndicalistes de manifester leur solidarité pour la libération de tous les syndicalistes et prisonniers politiques et l’abolition de la peine de mort en Iran comme ailleurs.


Nasrine Sotoudeh transférée au bloc Méthadone d’Evine


Samedi 30 avril 2011 – L’avocat et militante des droits humains Nasrine Sotoudeh a été transférée du bloc 209 d’Evine au bloc méthadone où sont incarcérées toutes les prisonnières politiques.

Suivant Daneshjoo News, ce transfert a lieu alors que le mari de Nasrine Sotoudeh vient d’annoncer qu’elle a perdu beaucoup de poids durant son incarcération, elle pesait 58 kilos et en pèse désormais 44. Réza Khandan rapporte également qu’en dépit des problèmes de vue dont elle souffre, les autorités de la prison ont refusé de lui laisser consulter un ophtalmologiste.

Nasrine Sotoudeh a été arrêtée en septembre dernier et été condamnée à 11 ans de prison ; elle est interdite de travailler dans le domaine légal pendant 20 ans. Elle purge actuellement sa peine à Evine. Durant son incarcération, Nasrine Sotoudeh  a fait plusieurs grèves de la faim pour protester contre la situation en prison et la conduite inqualifiable des autorités de la prison.

Avant d’être avocate, Nasrine Sotoudeh était journaliste et faisait des reportages sur les violations des droits humains, des femmes et des enfants. En tant qu’avocate, elle a principalement défendu les droits des femmes et a représenté des prisonniers politiques et des mineurs qui se trouvaient dans le couloir de la mort pour avoir commis des crimes.

Récemment, le tribunal révolutionnaire l’a également condamnée à une amende de 50 USD pour « non respect du code vestimentaire islamique. »



Interview avec l’hodjatoleslam Djafar Shojouni - Nooshabeh Amiri – 26 avril 2011


Ahmadinejad subira le même sort que Bani-Sadr

L’hojatoleslam Djafar Shojouni, secrétaire de l’organisation des imams du vendredi de Téhéran ne rejette pas l’allégation d Ahmadinejad qui aurait vu un halo de lumière entourer sa tête mais rejette clairement la présence de Mashaï à ses côtés. Ce membre du parti conservateur Hezbe Motalefe Islami (parti de la coalition islamique) et de Jame Rohanyat Mobarez (Association des religieux combattants) m’a dit que le parlement doit traduire dans la loi le contrôle absolu du guide suprême sur les ministères des affaires étrangères et du renseignement. Il a averti que plusieurs individus tentaient d’avoir des « taupes » dans ces deux ministères pour promouvoir leurs intérêts. Finalement, il croit qu’Ahmadinejad subira le même sort que le premier president de la république islamique, Bani-Sadr, invalidé et contraint de fuir en France pour s’être affronté au guide suprême de l’époque, nul autre que l’ayatollah Khomeiny en personne. Voici quelques extraits de cette interview :

Rooz : Bonjour Monsieur. Que pensez-vous du décret sur Monsieur Moslehi, ministre du renseignement ?
Le guide doit avoir la maîtrise complète de deux ministères de ce pays, les affaires étrangères et le renseignement.

Pourquoi ?
Parce que ce sont des postes clés. Si ce n’est déjà fait, il est de la responsabilité du parlement de l’inscrire dans la loi.

Pourquoi ?
Parce que certains veulent se mêler des affaires étrangères et du travail de renseignement. Ou, comme on le dit, ils veulent avoir une taupe dans ces deux ministères, c’est-à-dire des espions pour promouvoir leurs intérêts.

Qui sont-ils ?
Il y a des groupes et des partis. Ce sont des malades.

Qui par exemple ?
N’importe qui. Par exemple, dans le cas du ministère du renseignement, on dit que le chef de cabinet voudrait que monsieur Abdollahi soit nommé.

Quel chef de cabinet ?
Mashaï. Un autre exemple, dans ma province, le Guilan, moi-même, l’imam du vendredi, tous les parlementaires et les responsables des administrations, nous voulions quelqu’un de qualifié comme le général Ghorbanzadeh comme gouverneur général de Rasht. J’ai écrit une lettre à cet effet qu président et à son chef de cabinet pour leur dire ce que voulait le peuple. En fin de compte, Monsieur Mashaï a imposé un homme de la province du Mazandaran dans notre province du Guilan et aucun de nous n’en est satisfait. J’ignore où le gouverneur précédent, Monsieur Ghahremani a été envoyé, au Koweit ou en Italie.

Pourquoi a-t-il fait ça ? Cela peut créer une crise ?
L’ambition Madame. La seule personne que j’ai vue accéder au pouvoir sans cesser d’être lui-même est l’imam Khomeiny. Tous les autres, dès qu’ils sont arrivés au pouvoir perdent la tête et commencent à pratiquer le népotisme, à avoir trop d’influence sur tout, etc… Suivant Nahdjol Balaghe, l’imam Ali a identifié quatre actions qui ont un résultat négatif : faire du mal, voler les musulmans, le népotisme et la corruption.

Mais beaucoup pratiquent ces quatre actions.
Oui, et c’est la faiblesse du régime. Notre révolution en est infestée.

Vraiment ?
Oui.  Regardez ce qui se passe dans les banques : certains obtiennent des prêts de 400 millions de tomans (environ 400.000 USD) tandis que vous et moi ne peuvent même pas obtenir 500.000 tomas (environ 500 USD)

Mais on le justifie en disant que vous avez des terres, du bétail, etc
Oui. Ils disent que mon fils a exporté 800 millions d’euros quand en fait, il n’a pas un centime.

800 millions d’euros ?
Oui, et on dit que j’ai 740 millions de dollars à Londres !

740 millions de dollars ?
Oui. Ce Monsieur Nourizadeh qui parle à certaines radios dit que je ne peux même pas me rendre en Syrie, alors Londres ! Pour avoir autant d’argent.

Je vois.
Depuis que je suis jeune, j’ai toujours dit la vérité et j’en ai assume les consequences.

Mais pourquoi dit-on cela de vous ? Pourquoi ne s’entendent-ils pas avec vous ? Pourquoi avoir créé d’autres organisations de prières en parallèle de la vôtre ? Et qui l’a fait ?
A cause de l’ambition, de l’argent, de la nourriture. Ce ne sont pas des imams du vendredi, Madame. Ils portent des vêtements volés. Je fait cela depuis des années et personne ne m’a jamais donné mille tomans (un dollar) mais ces gens veulent recevoir de l’argent. Des espions leur donnent de l’argent, des traîtres leur donnent de l’argent. 

Vous voulez dire Mashaï ?
Oui. On leur donne de l’argent tant de l’intérieur que de l’extérieur du pays. Il fut un temps où l’on disait que les Britanniques achetaient les religieux pour qu’ils récitent des prières tous les jours et qu’ils maudissent cette vie pour créer des fractures entre les chiites et les sunnites. Madame, l’argent des ennemis est dépensé de mille manières différentes.

Certains portent Monsieur Ahmadinejad à de telles hauteurs que c’est le résultat, ne pensez-vous pas ? Il a cessé d’écouter qui que ce soit. Tout de sujet apocalyptique, le halo….
Oui, chacun de ces problèmes doit être discuté. Par exemple, on ne peut pas dire que le halo était un mensonge. Et on ne peut pas dire que cela soit totalement correct. Je ne crois pas que Monsieur Ahmadinejad s’oppose au guide.

Mais à ce jour, il n’a toujours pas invité Monsieur Moslehi au conseil des ministres. Est-ce bien d’ignorer l’ordre du guide ?
J’espère qu’il va l’inviter. Hier, notre guide a dit que le gouvernement devait servir mais qu’il continuerait à publier des directives s’il sentait que c’était nécessaire. Mais si quiconque, Ahmadinejad ou d’autres, ne respecte pas les directives du guide, alors ils subiront le même sort que Bani-Sadr, les hypocrites (référence à l’organisation des Modjaheddines du peuple), Shariatmadari, Montazéri et d’autres. Nous respectons Monsieur Ahmadinejad mais nous refusons son obstination et son attitude dans le cas Mashaï. Nous, et les ayatollahs les plus anciens, les religieux, etc.. l’avons déjà dit ; nous en avons même parlé à Monsieur Mashaï lui-même. Les membres de Jame’ Voaz (L’organisme des imams du vendredi) sont assez stupides pour dire qu’on ne peut aimer Ahmadinejad sans Mashaï et en même temps prétendre obéir au guide et rejeter Mesbah Yazdi. C’est parce que  Yazdi a rejeté les paroles de Mashaï le traitant d’étranger. Le général Firouzabadi a dit que les remarques de Mashaï appartiennent aux coquins. D’autres ont également dit qu’ils semaient la discorde. Regardez, nous avons un ministre des affaires étrangères mais ils vont voir le roi de Jordanie. Quiconque s’assied avec le roi de Jordanie est soit illettré, soit stupide ou bien s’est un traître.

Vous avez probablement entendu dire que Monsieur Ahamadinejad a fait contacter les Etats-Unis. Pour ce faire, il a besoin de contrôler les affaires étrangères et de l’appareil du renseignement. Ainsi il peut faire face qu guide. C’est pourquoi on dit que la prochaine sédition (terme utilisé par les dirigeants iraniens pour désigner le mouvement Vert et ceux qui ont  contesté les élections présidentielles de juin 2009) sera encore plus importante que la dernière.
Ce n’est pas ce que je dis. Je dis que quiconque tente d’affronter le guide, la constitution, etc, fait face à l’imam Khomeiny et prépare sa propre chute. Je n’accuserai personne, mais les gens deviennent arrogants et quand ils arrivent au pouvoir, ils font des erreurs ou commettent des meurtres au nom du ministère du renseignement et discréditent le régime, comme cela s’est produit sous la présidence de Khatami. Je crois ce que le guide a dit hier, l’administration sert le peuple mais elle a également des petits problèmes qu’il faut résoudre.

Et s’ils ne sont pas résolus ?
Il subira le même sort que les autres.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2011/april/26/article/ahmadinejad-to-have-same-fate-as-bani-sadr.html

Semaine 17 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Akbar Amini, qui avait déployé un drapeau vert du haut d’une grue le 14 février, est transféré du bloc 209 au bloc 350 d’Evine.
  • Matin Arjan, prisonnier politique kurde, expulsé vers la Turquie au bout de 6 ans de prison ; il a été  condamné à 10 ans en Iran et à 13 ans en Turquie.
  • Arjang Davoudi de nouveau transféré à l’isolement lundi.
  • Rayaneh Haj Ebrahim transférée à Redjaï Shahr pour y purger sa peine de 15 ans.
  • Fatemeh Karroubi de retour à son assignement à domicile à la fin de ses examens médicaux.
  • Ali Akbar Mohammad Zadeh transféré au bloc 209 d’Evine, peut rencontrer sa famille.
  • Fereydoun Saïdi Rad, arrêté le 1er mars, est transféré lundi du bloc 2A au bloc 350 d’Evine.
  • Vahid Talaï, du camp Moussavi, arrêté de nouveau en automne dernier transféré du bloc 209 au bloc 350 lundi.
  • Hassan Younessi, fils d’un ancien ministre du renseignement, transféré mercredi du bloc 209 au 350 d’Evine.
  • Les 500 prisonniers de Ghezel Hessar qui ont fait grève le mois dernier ont été transférés à Radjaï Shahr
B- Arrestations/Incarcérations
  • Le pasteur Abdolreza Ali-Haghnejad arrêté.
  • Zeynab Bahremand, chrétienne, arrêtée.
  • Amir et Mina Goldoust, chrétiens, arrêtés.
  • Mehrdad Habibzadeh, chétien, arrêté.
  • Laleh Hassanpour commence à purger sa peine d’un an de prison.
  • Shiva Kamalipour Azad arrêtée mercredi soir par les agents du ministère du renseignement.
  • Anahita Khademi, Chrétienne, arrêtée.
  • Mahmoud Khosh-Hal, chrétien, arrêté.
  • Vesal Mahboubi, bahaï, arrêté lundi à Sari.
  • Vadjihollah Mirza-Golpour, bahaï de 71 ans, arrêté mercredi à Sari.
  • Fatemeh Modir-Nouri, chrétienne, arrêtée.
  • Milad Radef, chrétien, arrêté.
  • Alireza Rajaï, journalistearrêté dimanche.
  • Hava Saadatmand, chrétienne, arrêtée.
  • Behzad Taalipas, chrétien, arrêté.
  • Il y a eu des dizaines d’arrestations au sein de l’IRGC, tant de soldats que d’officiers, pour refus de tirer sur les manifestants.
C- Libérations
  • Gholamréza Gholamhosseini, du syndicat des conducteurs de bus de Téhéran, libéré mercredi sous une caution de 30.000 usd.
  • Amir Gol libéré lundi sous caution.
  • Sarah Mahboubi, bahaïe, libérée sous une caution de  10.000 USD.
  • Houd Yazerlou libéré après avoir purgé sa peine de 3 ans pour liens avec l’OMPI.
  • Mehdi Zohouri, enseignant retraité, libéré sous caution après 4 jours de détention.
D-Autres Nouvelles 
  • Motahereh Bahrami interdite de sortie temporaire pour raisons médicales par le procureur.
  • Mehdi Mahmoudian a perdu l’usage d’un poumon suite aux tortures subies; il souffre également d'épilepsie.
  • Shirkou Mo’aréfi, prisonnier kurde condamné à mort, est en grève de la faim dans la prison de Saqqez.
  • Reza Mohammadi décède lundi au ministère du renseignement (Plaque 100) de Shiraz ; il était incarcéré depuis les élections et encore soumis à la torture ; son frère est arrêté pour l’empêcher de répandre la nouvelle.
  • Mohammad Nourizad est en grève de la faim depuis 40 jours.
  • Hossein Ronaghi Maleki a subi une transplantation rénale la semaine dernière. Les autorités veulent, contre l’avis des médecins, le renvoyer en prison à l’isolement ; il commence une grève de la faim pour protester.
  • Le fils d’Heshmat Tabarzadi convoqué au ministère du renseignement.
  • Dimanche, nouvelle attaque contre les prisonniers de Radjaï Shahr.
  • La semaine prochaine, les prisonniers de Radjaï Shahr seront en grève de la faim 3 jours consécutifs.
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Nemat Djalibagho, citoyen de Salmas, condamné à 10 ans de prison.
  • Vahid Djamali, citoyen de Salmas, condamné à 10 ans de prison.
  • Seyyed Djavad Mahsoumi Kouchsfhany condamné à 7 ans de prison.
  • Pouran Djavadi, citoyen de Salmas, condamné à 10 ans de prison.
  • La cour suprême invalide le verdict de 20 ans frappant Behnam Ebrahimzadeh, défenseur des droits des travailleurs et des enfants. Il sera rejugé.
  • Hasan "Ark" Ali Hajabollu, journaliste et militant azéri condamné à 90 jours de prison.
  • Farzin Rahimi, étudiant de Tabriz, condamné à 16 mois de prison.
  • Un homme pendu à Kermanshah vendredi matin.
  • Au moins 2 mineurs ont été exécutés la semaine dernière.
L’université 
  • Les étudiants d’Amir Kabir, d’Allameh Tabtabaï et du Mazandaran  manifestent le 26 avril.
  • Les étudiants bassidjs refusent d’assister aux cours mixtes.
  • 3.800.000 étudiants en Iran, chiffre officiel.
L’économie de l’Iran
  • Les denrées alimentaires, dont le pain, ont augmenté de 25% en un mois à Téhéran.
  • Le prix des timbres augmente de 40% à 1.000%.
Les manifestations
  • Kaghaz e Fars est en grève.
  • Les ouvriers des fonderies se rassemblent devant le parlement pour demander le paiement de leurs salaires.
  • Une usine de traitement de l’or ferme dans la province d’Azerbaïdjan : 200 ouvriers au chômage.
  • 800 ouvriers de l’usine Alborz manifestent devant le bureau d’Ahmadinejad dimanche pour demander le paiement de 9 mois de salaires impayés et la réouverture de l’usine.
  • Plus de 5000 derviches Gonabadi se rassemblent pour protester contre la citation à comparaître de leur chef Nour Ali Tabandeh.
  • 4000 mineurs en grève dans le centre de l’Iran ; ils bloquent le trafic ferroviaire ; escarmouches avec les forces de l’ordre.
  • Grève des ouvriers de l’usine sidérurgique Bafgh.
  • 7 syndicats iraniens publient un appel commun à l’occasion du 1er mai .
L’Iran à l’étranger
  • Les USA déclarent avoir des preuves de la participation de l’Iran à la répression en Syrie.
  • L’écrivain iranien exilé en France Houshang Assadi remporte le prix des droits humains.
  • Les déboutés du droit d’asile, grévistes de la faim de Londres attaqués, leur tente brûlée.
La politique en Iran
  • Grosse crise politique au gouvernement : après la démission du ministère du renseignement, refusée par le guide, Ahmadinejad fait grève pendant 5 jours.
  • Le Grand Ayatollah Dastgheib persiste et signe : le régime au pouvoir viole la constitution et l’Islam ; il ajoute que 5 grands ayatollahs sont d’accord avec lui.
  • Ahmadinejad confirme que le guide a joué un rôle dans les élections présidentielles de 2009.
  • Le représentant de Khamenei au sein de l’IRGC rappelle aux gardes leur serment de fidélité au guide et les menace.
  • Le parlement a reçu suffisamment de signatures pour enclencher le processus de destitution d’Ahmadinejad.
  • Dans une lettre, 100 députés rappellent à Ahmadinejad ses devoirs de  président.
  • Ahmadinejad n’est plus autorisé à intervenir en direct sur la télévision d’état.
Nouvelles en vrac
  • Les femmes à vélo désormais interdites en ville.
  • Le pipe line d’Assalouyeh explose lundi.
  • Les cafés Internet de la place Enghelab attaqués jeudi matin.
  • Siamak Pourzand, journaliste iranien assigné à domicile et époux de l’avocate Mehrangiz Kar est décédé.
Des nouvelles de Nasrine
  • La lettre de Nasrine est lue par Barbara Goldsmith lors de la remise de son prix de la liberté de la presse.
Sur le blog cette semaine

vendredi 29 avril 2011

Grève de la faim à Radjaï-Shahr


Les prisonniers politiques de la prison de Radjaï Shahr entrent dans leur deuxième semaine de grève de la faim.

Lundi 25 avril 2011 - Daneshjoo News rapporte que la grève de la faim menée par un certain nombre de prisonniers politiques de la prison de Radjaï Shahr pour protester contre le régime autoritaire et la situation terrible de la prison, vient d’entrer dans sa deuxième semaine ; les prisonniers annoncent qu’ils ont l’intention de continuer leur manifestation pacifique « Non à la dictature ».

La semaine dernière, dans une lettre ouverte au secrétaire general de l’ONU Ban Ki Moon, les prisonniers de Rajaï Shahr répètent leur intention de continuer à manifester en prison et en appellent au secrétaire général de l’ONU pour qu’il envoie un rapporteur spécial en Iran pour inspecter la situation des prisonniers et enquêter sur les violations des droits humains. Extrait de cette lettre : 

« Suite à l’expérience acquise lors de la grève de la faim du dimanche10 avril, nous soussignés, prisonniers politiques et militants civiques et politiques, avons décidé de faire la grève de la faim une journée le dimanche 17 avril pour la première semaine, deux jours lors de la seconde semaine, dimanche 24 avril et lundi 25 avril et trois jours lors de la troisième semaine dimanche 1er mai, lundi 2 mai et mardi 3 mai en l’honneur des journées internationales des travailleurs, des enseignants et de la liberté de la presse, en solidarité avec les travailleurs, les enseignants et les journalistes, et pour protester contre l’oppression et toutes les pressions dont ils sont l’objet. »

Les prisonniers politiques de Radjaï-Shahr sont dans une situation terrible et continuent à être privés d’appels téléphoniques. « Si le régime actuel n’arrête pas son autoritarisme et continue de refuser la mise en œuvre des dispositions légales basées sur la Déclaration Universelle des Droits Humains, ce mouvement de protestation reprendra le dimanche 22 mai sous la forme d’une grève de la faim illimitée, jusqu’à ce que nos exigences soient entendues. »

Mansour Ossanlou, dirigeant syndicaliste, Rassoul Badaghi de l’association des enseignants, Madjid Tavakoli, militant étudiant, Issa Saharkhiz, journaliste, Heshmatollah Tabarzadi, Keyvan Samimi et Mehdi Mahmoudian, trois militants politiques sont parmi les signataires de la lettre au Secrétaire Général de l’ONU.

Source: Daneshjoo News - http://www.daneshjoonews.com/news/humanrights/6996-1390-02-05-15-31-55.html

jeudi 28 avril 2011

Déclaration du Conseil de Coordination du Grand Chemin Vert de l’Espoir à l’occasion de la Journée Internationale du Travail


Déclaration résumée:

Le Conseil de Coordination du Grand Chemin Vert de l’Espoir appelle la nation iranienne,  tous les réseaux médiatiques et sociaux à soutenir les travailleurs d’Iran. Dans un temps où le gouvernement en place interdit toute forme de critique malgré les pressions toujours constantes et les conditions économiques difficiles dans tous les secteurs de notre société, le Conseil nous demande de soutenir sans faillir les travailleurs de notre nation. Le Conseil souligne le droit inaliénable des travailleurs d’exprimer leurs revendications, les soutient totalement dans leur droit à se rassembler comme de coutume tous les ans et demande à tous les Iraniens, militants et sympathisants du Mouvement Vert d’Iran à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir les demandes des courageux travailleurs de notre nation.

Source: Tahavole Sabz http://www.tahavolesabz.com/item/

Le prix "PEN Barbara Goldsmith Freedom to Write" décerné à Nasrin Sotoudeh

Le prix PEN (Barbara Goldsmith Freedom to Write Award) est décerné à l'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, emprisonnée depuis Septembre 2010. Voir aussi ici.

mardi 26 avril 2011

Cacophonie à la tête de l’Etat iranien: Ahmadinejad contre Khamenei


Mais où est passé Mahmoud Ahmadinejad ? 

Plus d’une semaine après le limogeage surprise de Heydar Moslehi, le ministre de l’information, suivi par l’annulation du décret présidentiel sur l’ordre direct d’Ali Khamenei, le président est absent. Le président boude. Le président n’a même pas pris part au conseil des ministres du dimanche qui a été tenu en présence de Moslehi et sous la direction du premier vice-président Rahimi. Fait exceptionnel, Ahmadinejad n’a pas honoré ses fonctions exécutives et ne s’est même pas rendu à la présidence, avenue Pasteur, depuis plus d’une semaine ! 

Ce président tant controversé et défendu bec et ongles par le camp ultra-conservateur, ce président imposé après tant de violence et d’injustice, ce président pour qui Khamenei s’est personnellement investi depuis 6 ans en descendant littéralement dans l’arène perdant ainsi toute légitimité et tout soupçon d'impartialité, ce président refuse tout simplement d’obéir aux ordres du sacro-saint guide la révolution !

Certains sites d’information affirment que la réaction d’Ahmadinejad s’inscrit dans le cadre d’un rapport de force en vue des élections législatives du Mars 2012. Il souhaiterait positionner ses hommes et en particulier Esfandiar Rahim-Mashaï, son ex-directeur de cabinet honni des cercles ultra-conservateurs pro-Khamenei. Ce clan-là, formerait une nouvelle vague de "sédition", une véritable "déviation" par rapport à la ligne du guide, pour reprendre le vocabulaire communément utilisé par le quotidien Kayhan et d’autres publications similaires. Rahim-Mashaï serait leur tête de file pour les prochaines élections législatives et présidentielles.  

Des personnalités telles que Ali Larijani, le président du Parlement et Mohammad Reza Mahdavi Kani, le tout nouveau chef du Conseil de discernement, ont semble-t-il essayé de jouer les médiateurs, sans succès. Selon les dernières informations (à prendre au conditionnel, tant la situation parait volatile et les "sources" divergentes), Ahmadinejad aurait rencontré Khamanei hier soir et exigerait à présent : 1) la nomination de Rahim-Mashaï au poste du premier vice-président, 2) le limogeage de Saïd Jalili, le chef du Conseil Suprême de la Sécurité Nationale et 3) le départ de Heydar Moslehi du ministère de l’Information. 

Ahmadinejad, certain du fait que Khamenei n’oserait jamais se désolidariser définitivement de lui sans perdre toute crédibilité et sans prendre le risque de faire imploser le régime, serait en train de faire monter les enchères pour un meilleur partage des pouvoirs et pour imposer ses hommes clés tel que Rahim-Mashaï.

Quelque-soit l’issue de cette crise inédite, le déballage public de cette cacophonie à la tête de l’Etat témoigne de l’exacerbation des tensions  entre les alliés ultra-conservateurs de 2009 susceptible d’accélérer la désintégration du régime.  

lundi 25 avril 2011

Shirine Ebadi : L’Education d’une Révolutionnaire Iranienne - DAVID FEITH


« A l’époque, je croyais vraiment que la république islamique nous apporterait l’indépendance et la liberté. » Cette époque, c’est 1978 et cet espoir appartenait à Shirine Ebadi , qui avait 31 ans alors et était juge au tribunal de Téhéran. Sa ferveur révolutionnaire était si solide qu’elle a aidé à envahir le ministère de la justice, l’un des nombreux actes de révolte qui ont finalement renversé le shah et installé l’ayatollah Rouhollah Khomeiny en tant que guide suprême de l’Iran.
« Ce qui arriverait à notre Iran bien-aimé, personne ne le savait. » écrit Madame Ebadi dans « La Cage Dorée » son dernier livre « mais le futur semblait plein de promesses. »

Le futur, en fait, était plein de fanatisme religieux du 7ème siècle et de répression politique brutale. Madame Ebadi a maintenant 63 ans et s’est vue décerner un prix Nobel pour sa défense des victimes de la république islamique et elle n’est plus révolutionnaire. Elle est subversive et courageuse, c’est sûr.  Mais à l’heure des soulèvements au Moyen-Orient, alors qu’une nouvelle révolution iranienne serait la plus importante à ce jour, elle fait preuve de prudence et de gradualisme.

« Certains pensent qu’il faut rejeter la constitution et en faire une autre, c'est à dire faire la révolution. Bien entendu, je suis intimement convaincue que cette constitution n’est pas démocratique, mais je cherche des moyens pragmatiques… Il nous faut apporter le pouvoir au peuple graduellement. »

Lors de deux conversations cette semaine à New York et à Washington, Madame Ebadi dit, par le truchement d’un interprète, qu’elle craint un scénario à la libyenne, dans lequel les dirigeants iraniens agiraient comme Moammar Gadhafi. Elle s’inquiète : « Toute tentative pour mettre fin à leur domination entraînerait un bain de sang… Je préfère les solutions qui exigent le moins de sang, je suis défenseur des droits humains. C’est pourquoi je veux trouver des moyens qui ne nuisent pas à la population. »

Madame Ebadi préfère se concentrer sur des pressions politiques et légales pour obliger le gouvernement iranien à respecter les nombreux droits accordés par la constitution et qu’ils feignent d’ignorer. Par exemple, le droit des minorités ethniques – Azéris, Baloutches, Arabes et autres – d’enseigner leurs enfants dans leur langue. « C’est le premier pas, demander l’application de ces lois. Après, le peuple se fortifiera graduellement. Il pourra continuer d’avancer. »

Une résistance obstinée, pas d’action grandiose, voilà la façon de faire de cette avocate. Les khomeinistes l’ont viré du siège en 1980 parce qu’elle était femme, la nommant secrétaire du tribunal qu’elle présidait. Au début des années 90, elle a créé un cabinet d’avocats consacré à la représentation des plus faibles – réfugiés, femmes, enfants. Elle s’est chargée des dossiers d’intellectuels, d’étudiants et d’autres que le régime avait qualifiés de zedd-e enghelab, de contre-révolutionnaires. Il s’agissait souvent de représenter des familles de personnes poignardées chez eux par les agents du gouvernement, par exemple, ou abattus à la cité universitaire.

Son travail l’a amené en prison pendant 23 jours en 2000 et a failli lui coûter la vie. Cette même année, en regardant les dossiers du ministère du renseignement pour préparer un procès, elle a trouvé son nom sur la liste des intellectuels à assassiner en dehors de toute procédure judiciaire. Son assassinat a été annulé par le président iranien de l’époque, Mohammad Khatami, avant qu’il ne soit perpétré.  Dix ans plus tard, elle vit en exil (principalement à Atlanta) ; elle n’est pas rentrée en Iran depuis juin 2009 par peur d’une arrestation certaine. Son mari et sa sœur y vivent toujours et ont été arrêtés pour lui mettre la pression. Ils ont été libérés depuis mais sont interdits de sortie du territoire.

Madame Ebadi considère néanmoins que la meilleure façon de changer l’Iran est de travailler à l’intérieur du système, comme elle le faisait, entre tribunaux et ministères. De ce point de vue, sa vision est similaire à celle de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, les personnalités les plus en vue de l’opposition. Tous deux anciens fonctionnaires, Messieurs Moussavi et Karroubi ont été candidats aux élections présidentielles de juin 2009. Depuis que la révolution a été volée par Mahmoud Ahmadinejad, les deux hommes ont plaidé pour une réforme en profondeur et non pour la révolution.

Les deux sont assignés à résidence depuis février, quand ils ont tenté de conduire les défilés de solidarité avec les démocrates de Tunisie et d’Egypte. Durant les 10 semaines où ils ont été confinés et réduits au silence, l’opposition iranienne a semblé être en rémission, sans vraies manifestations ou défections diplomatiques.

Mais Madame Ebadi dit que l’opposition iranienne est en fait « devenue plus forte ». Elle soutient que « le mécontentement augmente de jour en jour » et mentionne plus spécialement l’économie : « Le prix de la nourriture à Téhéran est deux fois celui de New York. » Elle cite un rapport récent du Fond Monétaire International qui spécifie que l’économie de l’Iran ne connaîtra pas de croissance mais une inflation de 22% et aussi une déclaration récente du parlement disant que le chômage dépasse les 30%.

De plus, dit-elle, le gouvernement Ahmadinejad se tire une balle dans le pied en arrêtant les subventions sur la nourriture et le carburant. D’autres ont interprété cet arrêt des subventions comme un signe de confiance du gouvernement. Mais, dit Madame Ebadi, ils ont multiplié le prix du gaz naturel par 20 provoquant des manifestations devant le parlement.

Madame Ebadi est aussi optimiste sur l’opposition des organisations du travail, qui ont joué un rôle crucial dans la chute du shah à la fin des années 70s. « Ces deux dernières semaines, les travailleurs du complexe pétrochimique de Mahshahr ont fait grève et leur usine ne fonctionnait absolument plus. Durant tout le règne du shah, quand les travailleurs se mettaient en grève, la raison en était politique, leurs salaires étaient payés mais ils ne voulaient pas du shah. Mais maintenant ils disent « Nous avons faim. » et je pense qu’un ouvrier affamé parle plus fort. »

On peut bien sûr en débattre. Comme le politologue Francis Fukuyama l’a écrit, reprenant Samuel Hutington, les révolutions victorieuses de Tunisie et d’Egypte rentrent dans le modèle classique, conduites « non par les pauvres mais par les classes moyennes supérieures mobiles qui sont bloquées dans leurs aspirations. » Suivant ce raisonnement, les émeutes pour le pain ont moins de chance d’apporter les changements fondamentaux dont l’Iran a besoin. Alors que ce changement semblait possible à l’été 2009, les manifestants iraniens n’étaient en général pas des pauvres et leurs motivations semblaient plus politiques – Où est mon vote ? – qu’économiques.

Autre point fort de l’opposition d’après Madame Ebadi, le programme nucléaire du gouvernement dont l’impopularité ne cesse d’augmenter. « Ahmadinejad parle de l’énergie nucléaire comme d’une fierté nationale… mais ce n’est pas vrai. Les gens s’en moquent. »

C’est un revirement pour Madame Ebadi. En 2006, dans un éditorial du Los Angeles Times, elle avait écrit : « Bien que la grande majorité des Iraniens méprisent les durs du pays, ils soutiennent son programme nucléaire parce que c’est une source de fierté pour cette vieille nation à l’histoire glorieuse. »

C’était vrai « à l’époque » dit-elle maintenant. « Mais après que le conseil de sécurité des Nations Unies ait imposé des sanctions à l’Iran, que la violence du gouvernement ait augmenté, que la pauvreté ait augmenté, le peuple a découvert que la politique du gouvernement était mauvaise sur ce point. Maintenant, il s’en moque complètement. Il faut se souvenir que le peuple ne pense pas toujours la même chose, il change. »

L’argument le plus convaincant de Madame Ebadi qui est généralement optimiste concerne la Syrie. « Les gens sont très contents du soulèvement du peuple syrien…Une démocratie en Syrie coûterait un bras à l’Iran. Le peuple iranien serait très heureux du renversement de Bashar Al Assad car ce serait le début du renversement du gouvernement iranien. »

En ce qui concerne la politique américaine, Madame Ebadi déclare clairement dès le début « Une attaque militaire ou la menace d’une attaque militaire serait le pire. » Cette réponse colle avec les déclarations de Madame Ebadi depuis son prix Nobel en 2003.  De concert avec le journaliste dissident iranien Akbar Ganji, elle a soutenu depuis des années que les Etats-Unis ne pouvaient rien faire de bien en Iran.

En 2007, après que l’administration Bush ait alloué 75 millions de dollars pour soutenir la liberté et les droits humains en Iran, par des programmes de radio ou de télévision, des programmes d’échange et de soutien aux groupes de la société civile, Madame Ebadi avait écrit dans le New York Times « Les réformistes iraniens croient que le mieux que Washington puisse faire pour la démocratie en Iran est de les laisser tranquilles. »

Avec un nouveau président américain et un Iran soumis à la répression après les élections, elle a quelque peu édulcoré son point de vue. Elle minimise le fait qu’elle n’accepterait jamais de fonds non-iraniens pour son travail, mais elle veut que les Etats-Unis « permettent l’accès à l’information au peuple…Et je veux dire Internet plus que tout autre chose. »

Cela ressemble beaucoup au programme de l’administration Bush, alors je demande si l’information du peuple iranien doit comprendre le soutien aux journalistes iraniens et aux groupes de la société civile. Elle me répond : «  Bien sûr ».

Elle soutient également les sanctions américaines et internationales contre les industries énergétiques d’Iran, bien qu’elle ait écrit en 2006 qu « imposer des sanctions de l’ONU à l’Iran serait également contre productif et pousserait l’Iran à quitter le traité de non-prolifération nucléaire. »

Et puis, il y a l’appel qu’elle n’a cessé de répéter, demandant à l’occident de faire des droits humains sa priorité et de presser l’Iran de respecter ses propres lois et les obligations des traités qu’il a signés. Le programme inclut la promotion du rapporteur spécial aux droits humains en Iran après des Nations Unies, exigeant la libération des prisonniers politiques comme son avocate personnelle Nasrine Sotoudeh, la militante étudiante Bahareh Hedayat et les dirigeants de la communauté bahaïe d’Iran et demandant à l’Iran de surseoir  aux exécutions, quelquefois publiques, de criminels et de prisonniers politiques, plus de 100 rien qu’en Janvier.

Les Etats-Unis devraient sérieusement y réfléchir. Le département d’état parle de la liberté de l’Internet, mais depuis des années, il se contente de 30 millions de dollars alloués par le Congrès pour la promotion d’outils « évolutifs et testés en conditions réelles »permettant de circonvenir la censure. Sur les sanctions aussi, une loi forte est dans les cartons, mais l’administration Obama ne l’a pas vraiment appliquée. Rien que cette semaine, plus de 450 entreprises étrangères ont participé à la Foire du Pétrole Iranien à Téhéran pour étudier les industries iraniennes du pétrole, du gaz, du raffinage et de la pétrochimie.

Comme les évènements récents l’ont montré, les acteurs principaux du drame moyen-oriental seront les peuples de la région, pas les Etats-Unis. Alors, quel conseil Madame Ebadi peut-elle donner qux Tunisiens et aux Egyptiens en train de construire leurs propres états post révolutionnaires ?

« Habituellement, lors de toute révolution, le peuple se concentre sur celui qui veut le plus de pouvoir. Mais le plus important, ce sont les lois que l’on écrit durant cette époque. Que s’est-il passé en Iran ? De nombreuses lois mauvaises ont été votées durant les premiers mois. Mais à l’époque, nous pensions que ce n’était pas important, si le président était bon, on pourrait les changer ou les améliorer plus tard. Et nous avons eu un bon président [Monsieur Khatami], mais il n’a rien pu faire de ces mauvaises lois. »

Madame Ebadi, l’avocate prudente, sera peut-être encore en vie pour voir le jour où elle pourra réécrire ces lois.

Source : The Wall Street Journal http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703983704576277373280750408.html?mod=googlenews_wsj


samedi 23 avril 2011

Semaine 16 pour un Iran Libre et Démocratique

Nouvelles des Prisonniers
A-Transferts
  • Akbar Amini, qui avait déployé un drapeau vert du haut d’une grue le 14 février, transféré lundi du bloc 209 (IRGC) au bloc 350 d’Evine
  • Ramtin Ghafari transféré mercredi au bloc 350 d’Evine après 2 mois à l’isolement au 209.
  • Ali Akbar Mohamadzadeh, violemment arrêté le 15 février, a été transféré de l’isolement au bloc 240 d’Evine au bloc 209 ; il a pu rencontrer sa famille jeudi.
  • Mohammad Nikbakht exilé à la prison de Darvand après avoir purgé 7 de ses 8 ans de prison.
  • Hossein Ronaghi Maleki transféré mercredi à l’hôpital menotté et entravé ; sa famille se voit refuser le droit de visite jeudi.
  • Le docteur Ghasem Sholeh Saïdi, arrêté à l’aéroport de Shiraz le 11 avril, transféré du ministère du renseignement à la prison d’Evine.
  • 40 détenus du 14 février transférés de l’isolement au bloc 350 d’ Evine.
B- Arrestations/Incarcérations
  • Ali Ashfari de retour à la prison d’Oroumieh après son séjour à l’hôpital pour soigner les blessures encourues lors de son incarcération 
  • Kaveh Daneshvar, étudiant de l’université Noorshirvan de Babol est arrêté lundi et relâché mardi.
  • Sima Didar, poétesse, journaliste et militante arrêtée samedi à Tabriz pour purger sa condamnation à 6 mois de prison.
  • Kamel Eyvari arrêté vendredi à Salmas.
  • Artin Ghazanfari, photojournaliste bahaï, commence à purger sa peine d’un an à Evine samedi.
  • Hoda Saber de retour en prison après sa permission.
  • Ali Ashghar Seidjani, metteur en scène de « L’Avènement est proche » arrêté lundi.
  • Shouresh Saïdzadeh, artiste, arrêté mercredi à Marivan.
  • Manoutchehr Tamari, journaliste, arrêté à Sanandaj.
  • 5 Baloutches arrêtés lundi et accusés de liens avec les USA.
  • 8 arrestations jeudi à Ahvaz pour l’attaque à main armée d’un poste de police.
  • 26 personnes arrêtées jeudi lors d’une fête à Kerman.
C- Libérations
  • Mohammad Olyaïfar, avocat malade du cancer, libéré lundi.
  • Siamak Sohrabi, dirigeant étudiant, libéré sous caution.
  • Mehdi Tahaghoghi, militant des Modjahedines de la Révolution Islamique arrêté le 24 février, est libéré mardi sous une caution de $300.000.
D-Autres Nouvelles 
  • Le procureur de Téhéran interdit toute permission à Madjid Dori.
  • Maryam Hadjilouy interdite de visites; elle a de la famille au camp d’Ashraf.
  • Shabnam Madadzadeh interdite de visites; elle a de la famille au camp d’Ashraf.
  • Hassan Nahid meurt en détention pour n’avoir pas été soigné pour son cancer.
Nouvelles de l’injustice en Iran
  • Mohammad Saber Abbasian, membre du front de la participation et de la campagne Moussavi, a été condamné à 5 ans de prison à Shiraz jeudi.
  • Jila Karam Zadeh, des mères en deuil, condamnée mardi à 4 ans de prison.
  • La journaliste Nazanine Khosravarani condamnée à 6 ans de prison lundi.
  • Ramin Partchami, acteur arrêté le 14 février, condamné mercredi à 1 an de prison.
  • Leilah Seif, des mères en deuil, condamnée mardi à 4 ans de prison.
  • Ahmad Shah-Rezaï condamné à 18 mois en appel.
  • Fouad Sodjoudi Farimani, étudiant, condamné à 8 ans de prison.
  • 3 Exécutions à la prison d’Ispahan samedi.
  • 3 exécutions en public à Shiraz samedi.
  • Une autre pendaison publique dimanche à Kazeroun.
  • Une exécution mardi à la prison de Mashhad sans que la famille ne soit prévenue.
  • 4 pendaisons publiques sur une plage de Bandar Abbass jeudi.
L’université 
  • Vahid Akbari Sharghi, étudiant en Art en Inde, convoqué au ministère du renseignement à son retour en Iran.
  • Awat Rezania, professeur à l’université de Sanandadj, licencié lundi.
  • Les pressions s’intensifient sur les étudiantes de Kashan.
  • 3 étudiants de l’université d’Arak suspendus pour 2 semestres.
  • Des centaines d’étudiants de l’université de Téhéran se rassemblent pour manifester contre la ségrégation des sexes à l’université.
  • Un lycéen de Ghazvine renvoyé… pour avoir été battu par un professeur.
  • Les bassidj attaquent une bibliothèque de l’université de Mashhad mercredi et confisquent les livres.
  • Au moins 20 étudiants de l’université d’Oroumieh convoqués en conseil de discipline mercredi.
L’économie de l’Iran
  • Les ouvriers de l’usine de viande Zyaran de Qazvin n’ont pas été payés depuis 24 mois.
  • Les ouvriers de l’usine métallurgique Abhar n’ont pas été payés depuis 16 mois.
  • L’augmentation du prix de l’énergie rend les usines de taille de pierre de Qom non-rentables ; elles sont fermées depuis le 14 avril.
  • Sur 12.000 usines agro-alimentaires, seules 6.000 seraient encore en fonctionnement d’après Rafsandjani.
  • Un parlementaire membre de la commission économique dévoile les vrais chiffres : le chômage dépasse les 30 % et l’inflation serait entre 25 et 30%.
  • Les fonctionnaires de Téhéran travailleront désormais une heure de moins mais perdront leur prime de déjeuner.
  • L’Iran a complètement arrêté les exportations de pétrole payées en dollars, déclare le ministre.
  • Le commandant de l’IRGC déclare ne pas être intéressé par des contrats de moins de 100 millions de dollars.
Les manifestations
  • La grève au complexe pétrochimique de Bandar Emam s’intensifie – Elle se termine au bout de 11 jours par la satisfaction des revendications.
  • Manifestation dimanche devant le parlement de camionneurs de Howo et d’ouvriers de Naznakh pour exiger le paiement de 16 mois de salaire.
  • 10.000 ouvriers du complexe pétrochimique de Mashahr entrent dimanche dans leur 8ème jour de grève.
  • Il y aurait eu des affrontements à Ahvaz vendredi 15 avril ; il y aurait 4 morts et de nombreux blessés.
  • Les travailleurs des télécoms de Shiraz manifestent dimanche pour demander le paiement de 20 mois de salaire (soit depuis que l’IRGC en a pris le contrôle)
  • Le syndicat des conducteurs de bus de Téhéran soutient les demandes légitimes des ouvriers de la pétrochimie.
  • Mardi, manifestation des étudiants d’Amir Kabir.
  • Manifestation mercredi à Ghazvine pour des salaires impayés.
  • RSF rapporte que les autorités interdisent les reportages sur le soulèvement du sud de l’Iran.
  • Les ouvriers du textile de Kashan manifestent eux aussi.
L’Iran à l’étranger
  • Lundi, Shirine Ebadi interpelle N. Pillay, secrétaire général de l’ONU aux droits de l’homme sur la mort de 12 personnes et sur des dizaines de blessés à Ahvaz la semaine dernière.
  • Veillée aux chandelles tous les dimanches soirs à Berlin pour l’Iran.
  • Le film « La Vague Verte » sera présent au festival du film de San Francisco.
  • 12 ingénieurs iraniens kidnappés mardi par les talibans en Afghanistan ; l’un est relâché le jour même, les autres mercredi.
  • L’Iran et l’Egypte signent un accord de coopération touristique : 60.000 Egyptiens visiteront l’Iran tandis que 10.000 Iraniens visiteront l’Egypte.
  • L’Iran chercherait à infiltrer les rebelles libyens pour obtenir des armes chimiques.
  • Les USA inculpent 3 personnes pour exportation d’ordinateurs à destination de l’Iran.
La politique en Iran
  • Heydar Moslehi, ministre du renseignement démissionne dimanche mais Khamenei refuse sa démission.
  • Les ministères du logement et des transports vont fusionner de même que ceux du commerce et de l’industrie.
  • Le président du parlement, Laridjani, menace Ahmadinejad de le traîner en justice s’il ne nomme pas un ministre de la jeunesse et des sports.
  • Hashemi Shahroudi refuse le poste de responsable du conseil de surveillance et a demandé à Khamenei de garder Rafsandjani.
  • L’Iran va maintenant s’attaquer aux publicités de parapharmacie !
  • Ni Mashaï, hospitalisé, ni le ministre du renseignement n’accompagneront le cabinet dans sa visite au Kurdistan.
  • Un commandant bassidj annonce déjà que la prochaine sédition sera faite au nom de l’Islam et du Coran.
  • De plus en plus de désobéissance au sein de l’IRGC.
Nouvelles en vrac
  • Mort dimanche du designer Bijan Pazkzad à l’âge de 67 ans.
  • 5 ingénieurs arrêtés dimanche par les agents de sécurité au complexe pétrochimique d’Asalouyeh.
  • L’assemblée des experts s’inquiète de la croissance du trafic de fillettes en dessous de 14 ans.
  • Attaque contre le théâtre présentant « La Leçon » d’Ionesco mis en scène par Mehrjoui
  • Les antennes satellites du quartier de Guisha sont confisquées lundi matin.
  • La pollution atmosphérique atteint un niveau inquiétant à Tabriz.
  • Le centre culturel iranien brûle le week-end dernier.
  • Le parlementaire d’Oroumieh indique que le lac sera définitivement asséché d’ici 5 ans.
  • Explosions de bombes à Ilam et Sanandadj lundi.
  • La police de Téhéran réprimera les femmes mal voilées en voiture qui n’est plus considérée comme un espace privé.
  • Un salarié de la municipalité de Boushehr s’immole mardi par le feu.
  • Plusieurs escarmouches armées autour de la ville de Sanandadj cette semaine ; elles font 4 morts à Hassan Abad.
Des nouvelles de Nasrine
  • La cour a statué sur le dossier de Nasrine concernant la vidéo qu’elle avait publiée sans hidjab : elle est condamnée à 50 USD d’amende..
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