dimanche 1 mai 2011

Appel commun des Iraniens pour le 1er Mai, journée internationale du travail et des travailleurs


32 ans se sont écoulés depuis la révolution de février 1979 dont l’une des revendications principales était la justice sociale. Non seulement, la classe ouvrière d’Iran ne l’a jamais connue, mais elle ne peut même pas exercer son droit le plus élémentaire, celui de s’organiser. Ossanlou, militant syndicaliste, a été condamné à 6 ans de prison ; il a été torturé et sa famille harcelée. Les organisations internationales ont plusieurs fois exigé sa libération. Ils ont toujours reçu une fin de non-recevoir.

Les salariés iraniens, les organisations indépendantes de travailleurs et les militants des mouvements ouvriers se mobilisent et luttent pour les libertés syndicales, sociales et politiques. Ils résistent héroïquement en faisant grève, ils manifestent pour défendre leurs droits. Leur résistance a un coût : peines de prison, pauvreté… Dans leur bataille pour la justice sociale, ils sont soutenus par d’autres mouvements. Le terrain semble prêt pour que ce mouvement rejoigne le mouvement démocratique et national.

Ces dernières années, les organisations ouvrières indépendantes ont formulé des revendications dans lesquelles se reconnaissent de nombreux salariés :
Ø   Versement immédiat des salaires non payés et augmentation du salaire minimum après consultation des représentants des salariés ; augmentation des retraites et arrêt de toute discrimination dans leur versement
Ø Garantie de la sécurité de l’emploi et de la protection  sociale pour tous les salariés ; allocations chômage jusqu’au retour à l’emploi, assurant un niveau de vie digne
Ø   Arrêt des licenciements et des contrats précaires
Ø Reconnaissance sans condition du droit d’organisation indépendante pour les salariés et reconnaissance du droit de grève, démantèlement des organisations de contrôle étatique (syndicats officiels)
Ø       Création d’un nouveau code du travail avec la participation des représentants salariés, reconnaissance du 1er mai comme jour férié et inscription au calendrier officiel. Arrêt de l’interdiction ou de la limitation de la célébration de cette journée
Ø       Libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques, abolition immédiate de la peine de mort
Ø       Reconnaissance sans condition du droit de manifester, de s’assembler, de créer de partis politiques, de la liberté d’expression et d’information
Ø       Refondation du système de solidarité avec la participation des représentants des salariés et d’économistes ; mise en place d’un système d’éducation et de santé publique gratuit et accessible à  tous les enfants, quelque soit leur sexe, leur appartenance ethnique et religieuse ainsi que leur condition sociale.
Ø       Egalité homme/femme dans tous les domaines : famille, espace public, espace culturel, monde du travail et champ politique

En ce 1er mai, nous, Iraniens de la diaspora, soutenons les luttes des ouvriers et de tous les salariés de notre patrie. Nous considérons que le plein accès à ces droits implique des transformations structurelles de notre société. Nous insistons sur le rôle des mouvements de salariés dans le développement du mouvement démocratique. Nous soutenons ce mouvement épris de justice des salariés et du peuple de notre pays. Nous demandons aux organisations internationales de défense des droits de l’homme, par tous les moyens, d’exiger l’abolition de la législation qui nie les droits syndicaux et politiques des salariés. Nous demandons la libération des prisonniers politiques et notamment des militants syndicaux. Nous invitons toutes les forces progressistes et démocrates à relayer la voix des salariés iraniens auprès des organisations internationales, qu’une vie meilleure soit possible pour chaque salarié.

Nous demandons l’annulation de la condamnation à mort des prisonniers politiques comme Chirkou Moarefi et Habibollah Latifi et la libération de tous les prisonniers politiques qu’ils soient militants syndicaux comme Behnam EbrahimzadehMansour Ossanlou,Ebrahim EsmaïliReza RakhshanReza ChahabiEbrahim Madadi, enseignants syndiqués comme Abdolreza GhambariRassoul Bedaghi, féministes comme Alié EghdamdoustMahdieh Golrouh, étudiants comme Behrouz JavidTehraniBahareh Hedayat, avocats dont le seul crime est d’avoir défendu des militants comme Nasrine SotoudehMohammad Seifzadeh, journalistes commeAbolfazl AbediniMassoud Bastani, militants du mouvement vert comme Zahra RahnavardFatemeh KaroubiMehdi Karoubi etMirhossein Moussavi.

Premiers signataires :
50 Associations et organisations démocratiques et des comités de défense des Droits de l’Homme à travers le monde,
Dont Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens - Paris
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25 avril 2011

A l’attention des dirigeants syndicaux et politiques,
Le 1er mai approche et les manifestations nationales ainsi que les débats sur les sujets d’actualité se préparent. Même si aujourd’hui l’Iran et la lutte de son peuple ne sont pas au cœur de cette actualité, nous voudrions attirer votre attention sur un homme dont la vie a été consacrée à la lutte pour les droits des ouvriers, cause pour laquelle il se retrouve aujourd’hui en prison.
Mansour Ossalu, plus connu sous le nom d’Ossanlou, est le président du syndicat des travailleurs de la régie des bus de Téhéran et de sa banlieue (Sherkat-e-Vahed). Il était un des fondateurs de ce syndicat en 2005. En décembre de cette même année, il a été arrêté suite aux protestations contre les mauvaises conditions de travail, les retards dans le paiement des salaires et la non reconnaissance du syndicat par la régie des bus.
Monsieur Ossalu est resté huit mois en prison, dont trois mois en cellule d’isolement. Libéré en août 2006 contre paiement d’une lourde caution, il est à nouveau arrêté en novembre de la même année en pleine rue et incarcéré pendant un mois.
Au 1er mai 2006, son syndicat devient membre de la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport (ITF). Durant  l’été 2007, Monsieur Ossalu est invité à la conférence annuelle de l’ITF à Londres et à celle de la Confédération Syndicale Internationale (IGB) à Bruxelles. Il participe aux deux conférences et y prononce des discours.
Trois mois après son retour en Iran, en juillet 2007, il est arrêté, accusé de diffusion de subversion contre le régime et condamné à cinq ans de prison. Depuis, il est emprisonné sous haute sécurité. En août 2007, il est condamné à une année de prison supplémentaire suite à de nouvelles accusations. Il est aujourd’hui dans un très mauvais état de santé et privé des soins médicaux et de visites.
Quel est son crime ? Il est le symbole en Iran d’une lutte ouvrière privée des droits les plus élémentaires. Sa faute est de militer pour ses droits dans le cadre des revendications suivantes:
-              Libération de tous les ouvriers en prison
-              Abrogation les lois anti-ouvrières
-              Reconnaissance du droit de constitution des organisations ouvrières et du droit de grève en conformité avec la réglementation de l’organisation mondiale du travail  
-              Interdiction du travail des mineurs et leur protection en application des conventions internationales
-              Egalité de salaire des ouvriers et des ouvrières dans tous les domaines
-              Annulation des lois discriminatoires et arrêt de la violence contre les femmes
-              Paiement immédiat des arriérés de salaires (de plus de six mois dans certaines usines et organisations) 
-              Paiement des salaires et d’indemnités aux ouvriers au chômage
Le 14 avril 2011, lors de la remise du titre de membre d’honneur du syndicat anglais Unite à Monsieur Ossalu, Len McCluskey, secrétaire de l’ITF a déclaré : « Aujourd’hui, Monsieur Ossalu est le symbole de tous les dirigeants et membres du syndicat qui sont emprisonnés en Iran. Il est malade, dans une situation difficile et constamment harcelé par les responsables de la prison. » Il a dit aussi: « Nous sommes fiers qu’Ossalu soit nommé membre d’honneur du plus grand syndicat anglais. Nous serions ravis de l’avoir parmi nous et nous devons utiliser toutes nos forces partout dans le monde pour que cela se réalise. »
Ce geste symbolique du syndicat Unite est un avertissement au gouvernement iranien afin qu’il comprenne que Mansour Ossalu est reconnu partout dans le monde et qu’il jouit d’un soutien international. Dans son discours, Len McCluskey, a consacré Ossalu comme source d’inspiration pour la lutte ouvrière. Unite l’a remercié pour ses efforts remarquables pour les membres du syndicat et pour l’organisation de syndicats indépendants dans le monde entier. Ils ne voulaient pas rester spectateurs au moment où les ouvriers, leurs représentants et leurs familles sont réprimés par l’un des régimes les plus autoritaires du monde, emprisonnés et même assassinés.
Mansour Ossalu est un vrai défenseur des revendications ouvrières et mérite à ce titre la solidarité du mouvement ouvrier international.
Nous vous sollicitons pour que Mansour Ossalu ne sombre pas dans l’oubli et l’indifférence. Parlez de lui partout où cela vous est possible et contribuez à sa libération. Présentez sa candidature comme membre d’honneur de votre organisation. Faites en sorte que le mouvement ouvrier en Iran ait la chance de survivre en participant à un grand front solidaire.
Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens - Paris
Signataire avec plus de cinquante organisations démocratiques iraniennes à travers le monde d’un appel à l’action commune de solidarité avec le mouvement ouvrier en Iran le 1 mai (Appel ci-joint)

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