dimanche 22 mai 2011

L’étau se resserre autour du clan Ahmadinejad


Ni le retour très attendu de Mahmoud Ahmadinejad après sa "grève" de 11 jours, ni son interview télévisée du dimanche dernier n’ont pu véritablement apaiser la tension et la dynamique de destruction mutuelle qui anime désormais les protagonistes du pouvoir iranien. La pression sur les proches de Mahmoud Ahmadinejad s'accroît de jour en jour. Après la réaction virulente du Parlement et du Conseil de Gardiens à l’encontre de la décision unilatérale d’Ahmadinejad de fusionner plusieurs ministères et  d’écarter 3 ministres, un conseiller exécutif de la présidence, Hamid Baghaei, vient d’être suspendu de toute fonction administrative pour une durée de 4 ans

Baghaei est un proche du très controversé directeur de cabinet d'Ahmadinejad, Esfandiar Rahim-Mashaei. Il n'aura rempli ses multiples fonctions de conseiller que 40 jours. Les rumeurs vont bon train sur une éventuelle arrestation de Rahim-Mashaei. L'Ayatollah Mesbah-Yazdi, l'un des idéologues les plus importants du camp ultra-conservateur pro-Khamanei, qui était il y a encore quelques mois, l'un des ardents défenseurs d'Ahmadinejad, a eu des mots très durs à l'égard de Rahim-Mashaei, allant jusqu'à qualifier son influence sur Ahmadinejad de "satanique". Mesbah-Yazdi précise que ce complot vise bien les piliers du régime islamique et compte affaiblir la position du guide suprême de la révolution, Ali Khamenei.

Le chef du pouvoir judiciaire, Sadegh Larijani, a de son côté sévèrement mis en garde les protagonistes du courant de "déviation" (nom attribué aux proches d'Ahmadinejad) des poursuites pénales visant à mettre en lumière "l'ampleur de la corruption financière" qui le caractérise. 

Tout laisse à penser que tant que le directeur de cabinet d'Ahmadinejad reste à son poste, la virulence des attaques ne fera que croître. La question est jusqu'à quel point Ahmadinejad pourra tenir tête contre la volonté de Khamenei et si cette guerre ouverte pourrait même aboutir à l'éviction pure et simple de ce président controversé. 

Dans ce chaos institutionnel où tous les coups sont désormais permis entre les différentes factions du pouvoir, le mouvement vert guette les opportunités pour reprendre l'initiative. Le mois de Khordad, le mois anniversaire de l'élection du 12 Juin 2009 qui commence aujourd'hui, risque d'être très chaud pour le régime iranien. 

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