La répression s'est concentrée sur les Iraniennes la semaine dernière et a mis la politique misogyne de la république islamique en lumière.
Les théocrates qui dirigent l’Iran ne sont pas contents des photos publiées sur Facebook de femmes se débarrassant de leur hidjab et des démonstrations publiques d’affection entre hommes et femmes et a mis fin, entre autres marques d’affection, aux baisers amoureux en public. La révolution islamique de 1979 a institué des lois forçant les femmes à se couvrir d’un hidjab ou d’un niqab La semaine dernière, le baiser de l’actrice iranienne Leila Hatami sur la joue de Gilles Jacob, président du festival de Cannes, 83 ans a déclenché la fureur de l’institution religieuse et d’un groupe d’étudiants radicaux.
Le groupe étudiant Hezbollah, lié aux gardes révolutionnaires, a exigé « sa flagellation comme stipulé dans la loi. » L’organisation étudiante a attaqué Hatami pour avoir « embrassé un étranger », a écrit le site d’information des gardes Tasnim. Le groupe d’étudiants radicaux s’est assuré le soutien du régime en la personne d’Hossein Noushabadi, secrétaire d’état à la culture. Il a traité l’apparition à Cannes comme « une violation de nos croyances religieuses » et a dit que « l’Iranienne est le symbole de la chasteté et de l’innocence. »
L’érudit allemand et syrien, Bassam Tibi, spécialiste du Moyen-Orient, a longtemps proclamé que l’avancement de la démocratie au Moyen-Orient dépendit des droits de femmes dans les régimes non-démocratiques et autoritaires.
Tout ceci aide à explique pourquoi la poussée des Iraniennes cherchant à se débarrasser des entraves que les hommes leur imposent pourrait signifier un mouvement lent vers la décomposition du régime.
Les exigences vestimentaires des Iraniennes pourraient se conformer aux critères occidentaux de liberté si on en éliminait l’aspect obligatoire.
Néanmoins, Meir Djavedanfar, expert israélien de l’Iran, a écrit vendredi sur son site, l’Observateur Iran-Israël, que, d’après une nouvelle étude de l’université d’Oxford : « On pense que le code vestimentaire de l’Iran islamique imposé aux femmes contribue à la montée en flèche de la sclérose en plaques mortelle parmi les Iraniennes. La raison en est qu’il réduit l’exposition du corps au soleil, une source importante de vitamine D. »
L’étude a montré qu’entre 1989 et 2005, le taux de sclérose en plaques parmi les femmes de Téhéran a augmenté de 700%.
Djavedanfar a clairement résumé le code vestimentaire anti-femmes en Iran : « Toutes les religions sont saintes. Mais je pense qu’il revient aux gens de décider ce qu’ils veulent porter et non pas d’être obligés de s’habiller d’une certaine façon, surtout quand cela présente un risque pour la santé. C’est aussi le piétinement de leur droit humain à choisir. »
« La police de la moralité » donne la chasse aux femmes qui violent le code vestimentaire du pays et inflige des avertissements oraux et des amendes. Certaines femmes sont arrêtées.
L’attitude de l’institution religieuse, masculine envers le sexe féminin rappelle les mots célèbres de l’auteur irlandais Oscar Wilde sur l’orthodoxie intégriste : « La moralité n’est que l’attitude que nous adoptons envers les gens que nous n’aimons pas personnellement. »
La république islamique a longtemps privés les femmes de tous leurs droits dans de nombreux aspects de leur vie. Par exemple, les candidates sont interdites lors des élections présidentielles.
Ces dernières semaines, les femmes sont devenues le punching-ball de président iranien soi-disant modéré, Hassan Rouhani.
L’arrestation de trois jeunes femmes en même temps que des hommes pour avoir posté une vidéo de « Happy » dans laquelle les femmes dansent sans hidjab a déclenché un simulacre de procès public. Le régime a contraint les femmes à présenter leurs excuses pour avoir violé et « blessé la pudeur publique. »
Il est difficile d’imaginer qu’un système qui abolit le bonheur, pourra, sous sa forme actuelle, survivre aux forces de la modernité
Benjamin Weinthal écrit des rapports sur les affaires européennes pour le Jerusalem Post et est membre de la Fondation de Défense des Démocraties.
Source : http://www.jpost.com/Diplomacy-and-Politics/Irans-war-on-women-353255
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