jeudi 22 mai 2014

Deux célébrations en une seule année en Iran – Issa Saharkhiz – 6 avril 2014


Il n’est pas exagéré de dire que cette année, les Iraniens ont célébré deux grands évènements : Norouz (la nouvelle année iranienne, le premier jour du printemps) et, à la fin des deux semaines de congés de Norouz, l’annonce de la libération des soldats iraniens enlevés.

Mais ce qui a rendu ces festivités encore plus joyeuses, malgré la perte de l’un des soldats enlevés, Djamshid Danaifar, c’est la solidarité de la nation iranienne dans ses demandes de libération des quatre soldats restants. Les Iraniens de tous horizons, quelle que soit leur religion, leur couleur ou leur langue se sont rassemblés autour de cet appel.

Les Iraniens ont ainsi démontré qu’ils pouvaient s’unir et rester déterminés autour d’un but commun et d’une responsabilité humanitaire.  

Qui aurait cru que les prisonniers politiques kurdes iraniens se seraient solidarisés avec l’appel à une libération sans condition de gardes-frontières chiites ? Qui aurait cru qu’un religieux chiite dont les gendres et beaucoup d’autres membres de la famille et d’amis sont emprisonnés, qui est lui-même interdit de sortie du territoire et ne peut même pas accomplir le pèlerinage à la Mecque, qui est l’objet de diatribes quotidiennes des ultra-conservateurs comme le religieux Mesbah-Yazdi prendrait l’initiative d’envoyer un message demande la libération des gardes chiites ?

Qui aurait compris que la majorité des Iraniens s’uniraient pour appeler à la libération des gardes tandis que les religieux importants de la ville de Ghom restaient silencieux sans  lever le petit doigt ?

Il y a beaucoup d’autres exemples d’engagement et de dévouement venant de différentes parties de la société iranienne, mais la clé a été la capacité de la nation, et plus particulièrement des sunnites et des chefs religieux de la province du Sistan-Baloutchistan sous la direction de Molavi Abdol-Hamid. Ce religieux a mis de côté les privations connues et les discriminations dont souffre cette province sunnite pour mettre cet appel humanitaire pour la libération des gardes enlevés au premier plan.

Ont également participé à ce vaste effort des artistes, des sportifs et des commentateurs sportifs qui, grâce à leur grande influence, ont su atteindre le cœur de beaucoup de leurs auditeurs ou spectateurs, les incitant à signer un message demandant aux kidnappeurs de libérer leurs otages. Plus d’un million et demi de signatures sur cet appel ; c’est historique et sans précédent. 

Les déclarations et la signature de Mohammad-Reza Taghipour, ancien combattant en chaise roulante qui est aussi directeur du Musée de la Paix de Téhéran, celles d’Ali Nassirian et de Reza Kianian, artistes de cinéma, parmi tant d’autres enregistrées au bureau des Nations-Unies de Téhéran, ont joué un rôle majeur dans la diffusion du message à la communauté internationale et en fin de compte aux ravisseurs eux-mêmes.  

On ne peut, bien sûr, nier l’impact des efforts officiels de la diplomatie. C’est pourquoi l’on peut accepter cette conclusion officieuse : la libération des gardes-frontières iraniens par ce qui reste du gang Righi a eu lieu suite à des efforts complexes dont les plus importants ont été les mesures prises par les chefs religieux de la province du Sistan-Baloutchistan.

Tout ceci fait maintenant partie de l’histoire. Mais en ayant été plus perspicace, le seul décès aurait peut-être pu être évité, surtout si on n’avait pas publié de rapports inexacts. L’absence de ces rapports erronés aurait pu désarmer les appels à la revanche et à la violence, créant ainsi une atmosphère où il eut été plus difficile de recourir à la violence.

Tout ceci démontre l’inutilité de refuser de parler aux ravisseurs des gardes car cela aurait donné à Djeish al Adel une certaine forme de reconnaissance officielle. Le député Ahmad Bakhshayesh, du comité national de sécurité du parlement a déclaré : «  Comme la république islamique ne voulait pas reconnaitre le groupe Djeish al Adel, elle a demandé de l’aide aux religieux sunnites.

La déclaration du groupe a confirmé l’influence des religieux sunnites qui ont négocié avec eux ; elle louait leurs efforts.

Tout ceci est maintenant derrière nous ; il est temps pour les dirigeants du régime islamique de mettre en pratique leurs discours sur l’union des chiites et des sunnites de ce pays et de permettre à la population et à ses représentants réels, religieux,  militants politiques et sociaux y compris, de prendre en charge leur libre engagement en répondant aux besoins de la population.

Source : http://www.roozonline.com/english/news3/newsitem/archive/2014/april/06/article/one-year-two-celebrations-in-iran.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire