Nous voudrions vous informer que Djafar Azimzadeh, président du comité de direction du Syndicat Libre des Travailleurs Iraniens et Djamil Mohammadi, membre du comité de direction, ont été arrêtés tôt le 30 avril lors de l’attaque de leurs domiciles, leurs effets personnels, ordinateurs portables, disques durs et téléphones portables ont été confisqués. Au même moment, la résidence de Parvine Mohammadi, vice-présidente du comité du syndicat, a été attaquée, tous ses effets personnels ont été confisqués, sa porte fracturée ; comme elle était absente, elle n’a pas été arrêtée. Quand les coordinateurs de la pétition des 40.000 travailleurs se sont rassemblés devant le ministère du travail le 1er mai pour manifester contre la fixation du montant des salaires pour la nouvelle année et demander une révision basée sur l’article 41 du code du travail, les forces de sécurité et du renseignement les ont attaqué et ont arrêté Parvine Mohammadi, Shahpour Ehsani-Rad, membres du comité de direction du Syndicat Libre des Travailleurs Iraniens avec plusieurs autres travailleurs. Tous ont été libérés sauf Djafar Azimzadh et Djamil Mohammadi qui sont à la prison d’Evine. Les autorités de la prison ont déclaré aux membres de leurs familles et aux autres membres du syndicat qu’ils devaient pour l’instant, rester en détention.
L’attaque des agents du renseignement contre les travailleurs a lieu un mois avant la session annuelle de l’organisation internationale du travail ; des représentants du gouvernement de la république islamique d’Iran y assisteront et, la semaine prochaine, des représentants de l’organisation internationale du travail vont se rendre en Iran pour enquêter sur la situation des travailleurs en Iran. Chaque fois que le gouvernement iranien envoie des représentants de l’organisation gouvernementale, la maison du travail, aux réunions de l’organisation internationale du travail, ils rapportent faussement notre situation déplorable et en montrent un visage différent. Le gouvernement réprime les travailleurs et, au lieu de répondre à ceux qui demandent une augmentation des salaires et que le gouvernement respecte l’article 41 du code du travail, il les arrête et les harcèle.
Monsieur Rouhani, le président, a déclaré le 1er mai : « La formation d’organisations civiques, populaires et d’organisations spécifiques aux travailleurs devrait être libre et normale. Les travailleurs devraient pouvoir transmettre leurs problèmes clairement et facilement aux autorités et au ministère du travail à travers leurs organisations et associations libres. » Alors pourquoi les travailleurs qui ont transmis au ministère du travail leurs problèmes sont-ils traités ainsi ? Tous ces discours ne sont-ils là que pour embrouiller la communauté internationale et l’organisation internationale du travail ?
Les travailleurs célèbrent la fête du travail dans le monde entier par des défilés dans la rue, crient leurs demandes et déclarent leurs protestations contre le manque de droits, mais, en Iran, les travailleurs sont toujours arrêtés, réprimés et attaqués.
En Iran, les travailleurs n’ont pas le droit d’avoir leurs propres organisations et les travailleurs qui, pour transmettre leurs demandes, forment des organisations de travailleurs, sont l’objet de répressions très dures ; le gouvernement iranien ne respecte en rien les droits des travailleurs ; par des rapports erronés aux instances internationales, il tente d’empêcher nos voix d’arriver jusqu’à vous.
Le Syndicat Libre des Travailleurs Iraniens a été fondé lors une assemblée générale du 20 avril 2007 par des travailleurs de différents secteurs ; il a commencé à fonctionner sous le nom d’union nationale des travailleurs en chômage et expulsés et a pris son nom définitif lors de sa deuxième assemblée générale le 20 avril 2008.
Monsieur le directeur général,
L’Iran a été l’un des premiers pays à rejoindre l’organisation internationale du travail et a signé la première convention en 1957. Mais aujourd’hui, 57 ans plus tard, la république islamique d’Iran a refusé de signer plusieurs conventions de l’OIT (138, 98, 87). Les conventions 87 et 98 ont pour sujet le droit de s’organiser, d’organiser des réunions et de mener des négociations collectives. En fait, le gouvernement iranien non seulement ne signe pas ces conventions mais encore traite tous les travailleurs qui font la moindre tentative dans ce sens cruellement et durement. Djafar Azimzadeh et Djalil Mohammadi en sont l’exemple.
Ces deux membres de notre syndicat sont en prison uniquement pour avoir voulu se rendre au ministère du travail pour réitérer les demandes des travailleurs appuyés sur une pétition de 40.000 signatures.
En vous envoyant cette lettre, le Syndicat Libre des Travailleurs Iraniens vous demande, en raison de vos responsabilités, de considérer la violation des droits des travailleurs innocents Djafar Azimzadeh et Djamil Mohammadi et de demander aux autorités iraniennes de les libérer sans condition et de mettre fin à toute action judiciaire à leur encontre.
Syndicat Libre des Travailleurs Iraniens, 4 mai 2014
Source : http://iranlaborreport.com/?p=2416
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