IV. Différences fondamentales entre ce mouvement et ceux de 1951 ou 79
En 1979, le lieu principal de réunion et d’expression politique c’était la mosquée. Une grande partie de la population qui venait de quitter massivement le milieu rural pour rejoindre les villes trouvait ainsi un lieu d’échange et d’expression à la mosquée. Alors qu’aujourd’hui, le lieu principal de rassemblement et d’expression politique est le cadre universitaire, en particulier les unités de l’Université Azad (privée) disséminées dans les villes et bourgades lointaines du territoire. Le pouvoir central a d’ailleurs plus de mal à contenir et à contrôler ces universités de province que celle de la capitale.
Ce mouvement a un véritable point d’appui au sein de la société. Contrairement aux mouvements précédents, il est basé sur des expériences concrètes de vie et des considérations pratiques. Prenons 3 symboles pour cette comparaison historique. Parmi les martyrs les plus connus de la révolution constitutionnelle, on trouvait des personnalités qui étaient quasi inconnues du grand public. Lors de la révolution de 1979 par exemple, l’un des tout premiers martyrs était un jeune prêcheur religieux dénommé Seyyed Ali Andarzgou. Aujourd’hui, l’un des premiers martyrs du mouvement vert est Neda Agha-Soltan, étudiante en philosophie qui meurt dans les bras de son professeur de musique! D’un point de vue purement symbolique, c’est comme si nous étions propulsés de plusieurs siècles vers l’avant!
Ces bouleversements extrêmement rapides ne sont pas dus à l’avènement d’une génération exceptionnelle de surdoués, mais au fait que pour la toute première fois depuis 150 ans, ce mouvement en faveur de plus de démocratie qui était à l’origine fondé sur des conceptions intellectuelles et abstraites des élites iraniennes peut trouver un appui solide au sein de la société.
Le slogan le plus caractéristique du mouvement vert qui a vocation à être fédérateur est "Où est Mon Vote?". Ce slogan reflète en réalité un besoin démocratique essentiel. Il s’apparente à une "clé" dont les futurs gouvernements auront besoin pour ouvrir des portes. Ce mouvement a même évité de demander ouvertement un changement de régime. Sous le Shah, les mouvements politiques de l’opposition avaient exigé à l’unanimité le renversement de la monarchie. Aujourd’hui, le mouvement vert formule des demandes concrètes et atteignables. Mir Hossein Moussavi insiste sur le respect de la constitution actuelle pour défendre la liberté d’expression, le droit des citoyens de manifester pacifiquement et la libre parole.
Les demandes politiques de ce mouvement sont ainsi fondées sur des nécessités sociales. Ce mouvement est le résultat d’un changement social d’une ampleur sans précédent. Nous ne sommes pas en présence d’une contestation éphémère et superficielle. Ce mouvement n’a peut être pas encore trouvé ses vecteurs d’expression politique, ses revendications minimales et maximales, mais ses fameuses "clés" sont trouvées! La vision de ce mouvement n’est plus manichéenne comme lors de la révolution de 1979 ("Mort au Shah, vive Khomeiny", "Quand le diable s’en va, l’ange apparaît" étaient à l’époque des slogans importants). Ce peuple a fait confiance à l’Ayatollah Khomeiny, considéré comme un sage, car ce dernier affirmait ne pas vouloir gouverner mais se conduire plutôt en chef spirituel et religieux de la société. Cette expérience était indiscutablement la dernière fois où le peuple iranien, porté par une naïveté utopiste, a mis son destin entre les mains d’un guide charismatique.
La principale caractéristique d’une société moderne, d’une société marquée par l’avènement de l’individu, c’est le fait que les citoyens doutent, ne font plus confiance à quiconque et ne donnent pas de chèque en blanc à tel ou tel dirigeant. Confier le pouvoir à un gouvernement est toujours considéré comme un choix temporaire et non pas l’expression d’une confiance absolue et irréversible. En d’autres termes, une société moderne est une société qui n’a plus de père, qui est orpheline et qui peut néanmoins trouver son orientation et choisir son propre avenir.
Aujourd’hui, les revendications du peuple comprennent le droit de vote, le respect des droits de l’Homme, le droit d’influencer, même de façon minimale, les orientations de la vie quotidienne. Ces revendications sont à présent défendues comme des nécessités sociales. Aujourd’hui, le peuple, sans organisation, sans leadership, sans aide de quelque sorte que ce soit et alors que le régime a annoncé et mis en œuvre méthodiquement une répression sans précédent, que je considère sans commune mesure avec la répression exercée par le régime du Shah en 1979, est capable de défende énergiquement sa volonté. Aujourd’hui, le peuple se lève pour défendre ses revendications, malgré l’adversité.
En 1979, le lieu principal de réunion et d’expression politique c’était la mosquée. Une grande partie de la population qui venait de quitter massivement le milieu rural pour rejoindre les villes trouvait ainsi un lieu d’échange et d’expression à la mosquée. Alors qu’aujourd’hui, le lieu principal de rassemblement et d’expression politique est le cadre universitaire, en particulier les unités de l’Université Azad (privée) disséminées dans les villes et bourgades lointaines du territoire. Le pouvoir central a d’ailleurs plus de mal à contenir et à contrôler ces universités de province que celle de la capitale.
Ce mouvement a un véritable point d’appui au sein de la société. Contrairement aux mouvements précédents, il est basé sur des expériences concrètes de vie et des considérations pratiques. Prenons 3 symboles pour cette comparaison historique. Parmi les martyrs les plus connus de la révolution constitutionnelle, on trouvait des personnalités qui étaient quasi inconnues du grand public. Lors de la révolution de 1979 par exemple, l’un des tout premiers martyrs était un jeune prêcheur religieux dénommé Seyyed Ali Andarzgou. Aujourd’hui, l’un des premiers martyrs du mouvement vert est Neda Agha-Soltan, étudiante en philosophie qui meurt dans les bras de son professeur de musique! D’un point de vue purement symbolique, c’est comme si nous étions propulsés de plusieurs siècles vers l’avant!
Ces bouleversements extrêmement rapides ne sont pas dus à l’avènement d’une génération exceptionnelle de surdoués, mais au fait que pour la toute première fois depuis 150 ans, ce mouvement en faveur de plus de démocratie qui était à l’origine fondé sur des conceptions intellectuelles et abstraites des élites iraniennes peut trouver un appui solide au sein de la société.
Le slogan le plus caractéristique du mouvement vert qui a vocation à être fédérateur est "Où est Mon Vote?". Ce slogan reflète en réalité un besoin démocratique essentiel. Il s’apparente à une "clé" dont les futurs gouvernements auront besoin pour ouvrir des portes. Ce mouvement a même évité de demander ouvertement un changement de régime. Sous le Shah, les mouvements politiques de l’opposition avaient exigé à l’unanimité le renversement de la monarchie. Aujourd’hui, le mouvement vert formule des demandes concrètes et atteignables. Mir Hossein Moussavi insiste sur le respect de la constitution actuelle pour défendre la liberté d’expression, le droit des citoyens de manifester pacifiquement et la libre parole.
Les demandes politiques de ce mouvement sont ainsi fondées sur des nécessités sociales. Ce mouvement est le résultat d’un changement social d’une ampleur sans précédent. Nous ne sommes pas en présence d’une contestation éphémère et superficielle. Ce mouvement n’a peut être pas encore trouvé ses vecteurs d’expression politique, ses revendications minimales et maximales, mais ses fameuses "clés" sont trouvées! La vision de ce mouvement n’est plus manichéenne comme lors de la révolution de 1979 ("Mort au Shah, vive Khomeiny", "Quand le diable s’en va, l’ange apparaît" étaient à l’époque des slogans importants). Ce peuple a fait confiance à l’Ayatollah Khomeiny, considéré comme un sage, car ce dernier affirmait ne pas vouloir gouverner mais se conduire plutôt en chef spirituel et religieux de la société. Cette expérience était indiscutablement la dernière fois où le peuple iranien, porté par une naïveté utopiste, a mis son destin entre les mains d’un guide charismatique.
La principale caractéristique d’une société moderne, d’une société marquée par l’avènement de l’individu, c’est le fait que les citoyens doutent, ne font plus confiance à quiconque et ne donnent pas de chèque en blanc à tel ou tel dirigeant. Confier le pouvoir à un gouvernement est toujours considéré comme un choix temporaire et non pas l’expression d’une confiance absolue et irréversible. En d’autres termes, une société moderne est une société qui n’a plus de père, qui est orpheline et qui peut néanmoins trouver son orientation et choisir son propre avenir.
Aujourd’hui, les revendications du peuple comprennent le droit de vote, le respect des droits de l’Homme, le droit d’influencer, même de façon minimale, les orientations de la vie quotidienne. Ces revendications sont à présent défendues comme des nécessités sociales. Aujourd’hui, le peuple, sans organisation, sans leadership, sans aide de quelque sorte que ce soit et alors que le régime a annoncé et mis en œuvre méthodiquement une répression sans précédent, que je considère sans commune mesure avec la répression exercée par le régime du Shah en 1979, est capable de défende énergiquement sa volonté. Aujourd’hui, le peuple se lève pour défendre ses revendications, malgré l’adversité.
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