vendredi 19 mars 2010

La famille de Shiva Nazar Ahari écrit au procureur de Téhéran

Cette lettre a été envoyée par la famille de Shiva Nazar Ahari au procureur de Téhéran, Abbas Djafai Dolatabadi.
Version persane ici, anglaise: ici
Comité des Reports pour les Droits Humains (CHRR) 
15 Mars 2010 

80 jours se sont écoulés depuis l’arrestation de la militante des droits humains Shiva Nazar-Ahari et sa famille attend toujours sa libération. Shiva Nazar-Ahari avait déjà été arrêtée le 14 juin 2009 sur son lieu de travail et elle avait passé 100 jours en prison.

Ce membre du CHRR a passé 190 jours de l’année persane 1388 (2009-2010) en prison, dont 100 jours dans les cellules d’isolement de la prison d’Evine.

Le CHRR est un organisme indépendant dont le but est de diffuser les violations des droits humains et d’en défendre les victimes. Pendant ses quatre ans d’activité, le CHRR a publié de nombreux rapports, déclarations et articles sur les violations des droits humains. L’organisation est politiquement indépendante de toute organisation iranienne ou étrangère. Malgré cela, neuf membres du CHRR ont été arrêtés par les forces de sécurité l’année dernière. De plus, les autres membres du comité ne sont pas exempts de pression de la part des forces de sécurité.

La lettre qui suit a été écrite par la famille de Shiva Nazar-Ahari au procureur de Téhéran, Abbas Djafai Dolatabadi.

Cher Monsieur Djafari Dolatabadi, Procureur de Téhéran
 
Nous vous écrivons car nous n’arrivons pas à vous rencontrer. Ces derniers jours, nous avons tenté de vous rencontrer à plusieurs reprises au bureau du procureur de Téhéran. Nous avons donc décidé de faire entendre notre voix en vous écrivant, même si nous vous avions rencontré auparavant et que nous vous avions alors dit ce que nous vous écrivons aujourd’hui. A cette époque, nous ne pensions pas que notre fille serait détenue aussi longtemps. Lors de cette réunion, nous avions été choqués d’entendre les charges qui pesaient contre notre fille et nous ne les croyons toujours pas vraies. En tant que parents de Shiva Nazar-Ahari, jeune femme détenue de la prison d’’Evine, nous aimerions commencer l’année réunis tous ensemble, comme les autres familles iraniennes. Mais il semble que nous n’aurons pas cette chance cette année.

Monsieur le Procureur, 
Puisque vous ne voulez pas relâcher notre fille sous caution (comme vous le savez, Shiva a été libérée de prison une première fois sous une caution de 200.000USD), au moins laissez-nous la rencontrer en prison. Quatre mois après son arrestation, nous n’avons toujours pas pu la rencontrer ; nous n’avons eu droit qu’à un entretien avec notre fille derrière une glace sombre et par téléphone.

A la veille du Nouvel An, est-ce une demande si importante ?

Nous vous demandons, si vous n’avez pas pris la décision de libérer notre fille, d’au moins alléger ses conditions de vie en prison. Qu’elle soit dans une cellule dotée au moins d’un poste de télévision. Notre fille est actuellement dans une cellule sans confort et on lui refuse même les livres et les journaux. Voilà plus d’un mois et demi que nous apportons des livres à Evin ; à chaque fois, les autorités nous obligent à les ramener avec nous.

Monsieur le Procureur, donnez au moins l’ordre que notre fille puisse bénéficier de livres et de journaux. Enfin, nous espérons que votre bonté islamique se rappellera de nous et de notre famille et que notre fille sera avec nous.

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