dimanche 31 octobre 2010

Semaine 43 pour un Iran Libre et Démocratique

NB: Ce bulletin d'information peut être téléchargé en PDF à cette adresse (document également visible en PDF plus bas)


Nouvelles des Prisonniers
1-Transferts
  • Zahra Bahrami transférée de la section 209 à la 350 à Evine après 11 mois de prison.
  • Afshin Baymani, condamné à perpétuité a été battu et transféré à l’isolement.
  • Kouhyar Goudarzi transféré d’Evin à Radjaï-Shahr
  • Mohammad-Ali Mansouri enlevé de la prison de Gohardahst et transféré à l’isolement
  • Le prisonnier kurde Dalir Roozgard transféré à la prison centrale de Sanandadj
2- Arrestations/Incarcérations
  • Mohammad Amin Hadavi économiste et journaliste a été arrêté vendredi dernier ; c’est le fils du 1er procureur de Téhéran après la révolution
  • Payman Khanjari tué par les tortionnaires de la prison Dieselabad de Kermanshah
  • Mohammad Reza Moghayese, qui était libéré sous caution, a été réarrêté dimanche lors de l’attaque de son domicile
  • Mehdi Nezamolsalami, fils d’un ancien député, arrêté.
  • Le militant azéri Hamid Valaï arrêté à Tabriz pour purger sa peine d’un an de prison
  • Trois membres du groupe terroriste Jundollah arrêtés.
  • Deux employés du député de Sanandadj arrêtés
  • 3829 personnes arrêtées en Azerbaïdjan pendant l’année en cours pour troubles à l’ordre public
  • Prisonniers politiques actuellement emprisonnés au bloc 3 de la prison de Radjaï Shahr : Heshmatallah Tabrizi, Mansour Radpour, Mostafa Eskandari, Masoud Bastani, Ahmad Zeidabadi, Mehdi Mahmoudian, Reza Rafii, Mansour Osanloo, Ali Reza Karami Kheyr Abadi, Arjang Davoodi, Rasoul Badaghi, Isa Saharkhiz, Davood Solymani & Majid Tavakoli
3- Libérations
  • Amir Hossein Kazemi, membre du Mouvement de la Liberté en liberté provisoire après 8 mois de prison. Kazemi a été condamné à 3 ans de prison pour adhésion au Mouvement de la Liberté, possession d’un blog et participation aux manifestations de l’Ashoura.
  • Le journaliste kurde Amin Madani a été libéré.
  • Safar Moussavi, directeur du conseil de la province d’Ispahan, est libéré sous caution au bout de 40 jours de prison.
  • Zoleykha Moussavi et Asghar Ravanbakhsh, deux citoyens Bahaï, libérés sous caution
  • Maryam Najafi et Elnaz Zeinali  libérées après 12 ans de détention
  • La journaliste Hengameh Shahidi libérée pour raisons médicales. Une lettre de ses co-détenues suggère que si elle a les a dénoncées, c’était sous la pression exercée par les autorités de la prison.
  • Roya Yazdani, Bahaï libérée
  • Les 2 filles des mères en deuil sont libérées, leurs mères restent en prison.
4-Familles et amis 
  • Afshin Baymani à l’isolement depuis le 3 octobre est soumis à la torture 
  • Mohammad Davari, enseignant emprisonné écrit pour se plaindre de l’interdiction des appels téléphoniques au bloc 350 d’Evine.
  • La mère de Mehdi Mahmoudian écrit à Laridjani
  • Les épouses des réformistes emprisonnés Mirdamadi et Tadjzadeh rendent visite à la famille de l’étudiant emprisonné Majid Dori
  • Le militant des droits humains Mehdi Khazali en est à son 8ème jour de grève de la faim
  • L’ayatollah Bayat Zandjani a appelé la famille du militant étudiant emprisonné Zia Nabavi et le militant du Front de la Participation récemment libéré Hossein Nourinedjad.
  • 172 médecins et professeurs d’université écrivent au responsable de la justice pour exiger la libération d’Ali Shakouri-Rad
  • La prison centrale de Mashhad contient 11.000 prisonniers pour une capacité de 2.500
  • Le directeur des prisons iraniennes déclare qu’elles ressemblent à des hôtels
  • Un prisonnier kurde meurt à l’hôpital d’Oroumieh
  • Lundi, les prisonniers de la prison de Gohardasht ont accompagné la libération de l’un des leurs en chantant l’Hymne national Ey Iran. En représailles, mardi matin, les gardes de la section 4 ont attaqué les prisonniers, détruisant leurs objets personnels pendant 2 heures et ont transféré Mohammad-Ali Mansouri à l’isolement.
  • Les familles des prisonniers politiques publient leur 31ème déclaration http://is.gd/gtj9l
Procès, condamnations, exécutions
  • La journaliste Mahsa Amrabadi condamnée à un an de prison ; elle est l’épouse de Massoud Bastani condamné à 6 ans de prison qu’il purge actuellement à la prison de Radjaï-Shahr
  • Le militant étudiant Hassan Assadi-Zeidabadi est condamné à 5 ans de prison
  • 10 mois de prison confirmés par la cour d’appel pour Mas’oud Atayan 
  • La journaliste Jila Baniyaghoub a vu sa condemnation à 1 an de prison et 30 ans d’interdiction d’écrire confirmée en appel. Elle est l’épouse de journaliste Bahman Amoui qui purge une peine de 5 ans à la prison d’Evine.
  • L’avocat des droits humains Mohammad-Ali Dadkhah est inculpé de possession d’arme à feu
  • Ali Djamali, membre d’Advar a été condamné à 4 ans de prison. Il est actuellement à la section 350 d’Evine
  • Mansour Faraji, militant politique condamné à 3 ans et 30 coups de fouet.
  • Samy Hosseini condamné à mort lors d’un procès qui a duré 7 minutes
  • Parissa Kakaï, membre du comité des reporters pour les droits humains condamnée à 6 ans
  • Le verdict de 33 mois de prison et 75 coups de fouet confirmé par la cour d’appels pour Navid Kamran arrêté lors de l’Ashoura
  • Saïd Malekpour, informaticien, condamné à mort pour violations des règles de l’Internet 
  • Le manifestant Rouhollah Mohammadi Moïn condamné à 2 ans de prison.
  • Abdolaziz Noti-Zehi, accusé de possession d’armes à feu et d’avoir tué 5 policiers a été execute jeudi à Zahedan.
  • Yousef Rahmanpour, prisonnier politique kurde arrêté il y a 3 ans à Bokan et condamné à 5 ans de prison qu’il purge actuellement à la prison Shahr Rezaï d’Ispahan est maintenant inculpé de Moharebeh
  • Farid Rowhani, Bahaï détenu pendant 20 jours après l’Ashoura, cite à comparaître.
  • Le photoreporter Madjid Saïdi est condamné à 3 ans de prison
  • Fakhredin Samimi, condamné à 6 mois de prison par le tribunal de Sari pour promotion de la foi bahaï
  • Le dossier de Nasrin Sotoudeh est envoyé à la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire
  • Un homme de 32 ans a été amputé en public d’une main pour vol à Yazd.
  • De nombreux rapports parlent d’exécutions de groupe gardées secrètes à la prison de Vakilabad de Mashhad.
  • Un homme condamné pour viol a été pendu dimanche dernier à la prison Karoun d’Ahvaz.
  • L’Iran pend un homme « satanique »
  • 10 ans d’emprisonnement pour plusieurs étudiants de l’université Elm-o-Sanat
  • 5 personnes exécutées pour trafic de drogue
  • De 10 à 15 ans de prison pour 15 personnes accusées d’espionnage
  • Quatre personnes accusées de viol sont condamnées à mort à Ramsar
  • Condamnation à mort confirmée en appel pour deux Iraniens accusés de meurtre
Les persécutions contre les universités
  • Le professeur Seifzadeh a été interrogé pendant 3 heures et demi par les agents du renseignement sur le contenu de ses conférences
  • 5 professeurs de l’université de Khajeh Nasir « démissionnent »
  • Vahid et Naghdi se rendent à l’université de sciences et technologie pour mettre en place de nouvelles mesures de répression
  • 12 disciplines suspendues dans les universités jusqu’à ce que les programmes soient mis en conformité avec les principes de l’islam : le droit – les études féministes – les droits humains – l’administration – l’administration des arts et de la culture – la sociologie – les sciences sociales – la philosophie- la psychologie – les sciences politiques et l’éducation
  • Trois étudiants kurdes de l’université de Tabriz portés disparus
  • Payam Haider Qazvini expulsé de l’université de Qazvin
  • Pressions accrues sur les étudiants de gauche de l’université de Yazd.
L’économie de l’Iran
  • 18% d’augmentation des prix du fer et de l’acier en une année calendaire
  • Le Venezuela va investir 780.000 USD dans le gaz iranien.
  • L’Iran offre 80 milliards de USD pour les exportateurs
  • 100 unités industrielles se sont arrêtées au Kurdistan iranien ces deux dernières années
  • Le prix de l’électricité va augmenter de 265% pour atteindre 4.3 cents le KWH
  • L’Iran va ouvrir une chambre de commerce à Astrakhan.
  • L’Iran arrête de ravitailler les avions britanniques en carburant.
  • Arrêt de l’interdiction d’importer de la viande
  • 1000 personnes perdent leur emploi à ChahrBahar
  • Les troubles continuent à l’usine Kian Tires
  • Le coût du voyage de Khamenei à Qom estimé à 700 millions de dollars
  • L’électricité augmente de 450% pour les agriculteurs de 2 cents à 9 cents le KWH
  • Rapport du FMI : croissance iranienne en 2009 1.1%, la plus faible du Moyen-Orient ; prévision pour 2010 : 1.6%
  • Inspection générale des services : les enquêtes sur plusieurs cas de corruption sont retardées pour suivre les recommandations du guide suprême
  • Trafic de safran entre l’Iran et l’Inde
  • Bank Melli : 8 milliards de dollars d’impayés selon Mehr.
  • Les ouvriers de la municipalité d’Abadan manifestent pour les salaires non payés depuis 3 mois
  • La banque nationale indienne rejoint les sanctions contre l’Iran
  • Le prix des voitures va augmenter de 15 à 20 %
  • Les marchands du bazar de Mahabad cités à comparaître pour avoir fermé leurs échoppes pendant les manifestations contre les exécutions.
  • Les 1300 ouvriers d’Alborz Tire de Téhéran sont toujours en grève pour obtenir le paiement de leurs salaires 
  • Des centaines d’ouvriers de Safa Pipe de Téhéran en grève de la faim pour le paiement de leurs salaires en retard
  • Les automobiles pourraient augmenter de 20%
L’Iran à l’étranger
  • La Fédération Internationale des Droits de l’Homme publie un rapport sur l’Iran http://is.gd/gdq1u
  • Mardi 26 octobre à Paris, conférence-débat autour d’Ahmad Salamatian à l’occasion de la sortie de son nouveau livre
  • 5 millions d’Iraniens vivent à l’étranger et l’émigration ne s’arrête pas
  • Le secrétaire général de l’ONU publie un rapport sur la situation des droits humains en Iran en 2010 http://bit.ly/ccVb68
  • Le président bolivien arrive en Iran dimanche.
  • Le premier ministre arménien arrive en Iran lundi.
  • Classement de l’Iran dans le classement de l’égalité homme/femme : 123 sur 134
  • Iran & Co : exposition de groupes d’artistes iraniens à Bruges
  • Shirin Ebadi dédie son prix Exodus à Nasrin Sotoudeh
  • Exposition consacrée aux manifestations post-électorales à la gare de Cologne
  • Manifestation à l’université de Boston sur l’Iran, le journalisme et la liberté en état de siège
  • Lettre des pasteurs canadiens en soutien des réfugiés iraniens en Turquie
  • Le président bolivien Evo Morales est arrivé à Tabriz lundi à la tête d’une délégation économique.
  • L’union européenne adopte de nouvelles sanctions contre l’Iran.
  • L’union européenne approuve les sanctions contre l’Iran
  • Le député Djalalian : le carburant fabriqué en Iran est cancérigène et de mauvaise qualité, l’autosuffisance tue la population.
  • Les étudiants grecs soutiennent les iraniens en grève de la faim : http://fb.me/E01lO6UF
  • L’Iran continuera à soutenir financièrement l’Afghanistan d’après le porte-parole des affaires étrangères
  • Le trésor américain poursuit la compagnie maritime IRISLine ; sont sanctionnés : 
  1. Mohammad Talai – Mansour Eslami – Ahmad Sarkandi – Ghassem Nabipour – Nasser Bateni 
  2. A Hambourg : Darya Capital Adm. - >HTTS – Nari Shipping & Chartering - Ocean Capital Adm 
  3. A Malte: Tongham Shipping – Vobster Shipping Co. - Woking Shipping Investments
  • Euronews lance son site en persan
  • Un tribunal arménien condamne un Iranien
La politique en Iran
  • L’hodjatoleslam Ahmad Jahan Bozorgui, chargé de la section Sarallah de l’IRGC est Moshfegh mais aussi Beheshti; il a travaillé avec Saïd Emami lors des assassinats en chaîne des années 90. Après le suicide d’Emami en prison, il a travaillé avec Hossein Taeb, actuellement chef des Bassidj. Dans les années 90, Bozorgui dirigeait les services secrets parallèles établis au quartier général de la section Sarallah.
  • Le commandant de l’IRGC Tavakolinedjad est nommé directeur de Beheshté Zahra
  • Les étudiants favorables au gouvernement annulent le discours de Mashaï
  • Mohsen Safaï Farahani démissionne de son poste à l’AFC.
  • Le président du Parlement Ali Laridjani porte plainte contre le gouvernement auprès du ministre de la justice, son frère Sadegh Laridjani.
  • Hodjatollah Souri remplace Farajollah Sedaghat à la tête de la prison d’Evine. Farajollah Sedaghat devient l’assistant de Soleymani, directeur général des prisons de Téhéran
  • Réza Maghadassi est le nouveau directeur de l’agence de presse Mehr et du Tehran Times
  • Le Front de la Participation a écrit à Rafsandjani pour lui demander de mettre en place une commission d’enquête sur les points suivants : 
  1. Les élections présidentielles
  2. Ce qui s’en est suivi
  3. L’incompétence du gouvernement à contrôler les problèmes intérieurs
  4. Le problème des sanctions et la menace de guerre
  5. La soi-disant indépendance de la justice
  6. Les restrictions sur les ONG et la société civile
  7. La répression dans les universités
  8. L’atmosphère militaire et le gouvernement semi-militaire
  • Des enseignants se rassemblent devant le Majlis
  • Les diplomates ayant fait défection déclarent que leur but est la dissolution du gouvernement
  • Rafsandjani a rencontré un groupe d’étudiants
  • Le rôle joué par le guide suprême dans l’élection d’Ahmedinedjad révélé par Hossein Mohammadi http://bit.ly/aWcHJB
  • La mobilisation pour sauver Sakineh gagne les stades de football
  • Comme révélé par Wikileaks, Karzaï reconnaît avoir touché de l’argent en liquide de la main de l’Iran; l’Iran dement
  • Rahnavard donne une nouvelle interview à Kalameh http://is.gd/ghtwZ
  • Les troubles continuent au Lorestan
  • Le parlement demande des comptes sur l’aide verse à l’Afghanistan
  • Le Parlement convoque les ministres du renseignement, des affaires étrangères, du commerce et du travail.
  • Taghi, professeur de droit à l’université Elm-o-Farhang, fils de Karroubi a été licencié sur ordre de Mohsen Rézaï
  • La Finlande accorde l’asile politique à Hossein Alizadeh, ancien diplomate
  • Des agents du ministère du renseignement ont tenté de convaincre l’ayatollah Bayat Zanjani d’aller visiter Khamenei, il a refusé.
  • Sadegh Laridajani déclare que la justice a préparé un nouveau projet de loi sur les crimes politiques. 
  • La police va créer 2000 nouveaux postes à Téhéran à compter du 30 octobre
Nouvelles en vrac
  • L’IRGC a formé 1500 brigades pour faire face aux futures manifestations ; la sécurité de Téhéran est dévolue à la brigade Mohammad Rassoulollah.
  • Un local technique des bassidj a été incendié
  • Les mauvaises herbes menacent une tour vieille de 1000 ans
  • Le pavillon de l’Arménie attaqué par les Azerbaïdjanais à l’exposition des médias à Téhéran.
  • Le cancer de l’estomac 3ème cause de décès pour les hommes iraniens.
  • Empoisonnement de plusieurs étudiants de la faculté de médecine de l’université de Zanjan.
  • Le chef de la délégation d’haltérophilie et Hossein Khodadadi interdits de sport à vie
  • Des sceaux royaux découverts sur le site de Haft Tappeh

Des nouvelles de Nasrin
  • 26/10 (4 Aban): Bonne Nouvelle! Nasrin Sotoudeh a arrêté sa grève de la faim vendredi dernier (22 Octobre). Sa soeur Guiti a pu la rencontrer aujourd'hui à la prison d'Evin. Nasrin allait bien dans l'ensemble. Elle perdu du poids en raison de la grève de la faim mais elle était dans un bon état psychologique. La rencontre de Nasrin et de sa soeur a duré 30 minutes. SourceFeminist School.
  • 25/10 (3 Aban): Dans un entretien avec RadioFarda, l'époux de Nasrin Sotoudeh, Reza Khandan affirme que Nasrin est certainement toujours en grève de la faim car ses demandes n'ont pas été satisfaites. Khandan précise que Nasrin est dans son 31ème jour de grève de la faim (ce lundi, 25 Octobre). Khandan ajoute: "Depuis son arrestation il y a 51 jours, elle a été maintenue à l'isolement. Sa principale demande pour rompre sa grève de la faim a été de pouvoir contacter sa famille. Nous avons essayé d'entrer en contact avec Nasrin par tous les moyens imaginables, par tous les canaux, par le biais d’intermédiaires, mais les autorités judiciaires n'ont pas voulu donner suite. Nous voulions transmettre à Nasrin les lettres de soutien dans lesquelles de très nombreuses personnalités avaient demandé à Nasrin d'arrêter sa grève de la faim. Je suis certain que Nasrin aurait accepté d'arrêter sa grève de la faim si elle avait reçu ces demandes et ces lettres. Depuis 51 jours, ni les avocats, ni la famille n'ont pu rencontrer Nasrin ne serait-ce que pour quelques secondes". Sources (audio en persan) RadioFarda et DaneshjooNews
  • 24/10 (2 Aban): Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix, a reçu samedi dernier en Italie le prix "Exodus 2010 (Les hommes exilés)" qu'elle a immédiatement dédié à l'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh. Mme Ebadi a par ailleurs précisé dans un entretien au Deutsche Welle: "Nasrin a été arrêtée pour avoir défendu les droits de l'hommes et ses clients. Elle a été soumise à une très forte pression physique et psychologique pour faire des aveux contre elle-même. C'est pour l'ensemble de ces raisons qu'elle a décidé de faire une grève de la faim, ce qui nous rend extrêmement inquiets. Ce prix est en réalité le sien. Elle le mérite. J'aurais aimé qu'elle puisse s’asseoir à ma place à cette table pour recevoir ce prix. Nasrin a toujours oeuvré de façon remarquable pour la défense de la diversité culturelle et des droits de l'homme en Iran".  Madame Ebadi a par ailleurs annoncé qu'elle initierait prochainement une campagne pour la libération de Nasrin Sotoudeh et qu'elle demanderait au gouvernement italien de faire le maximum pour libérer cette jeune avocate innocente. Source: DW, DaneshjooNews
  • 24/10 (2 Aban): 50 jours après l'arrestation de Nasrin Sotoudeh, son époux Reza Khandan a rencontré le chef du tribunal révolutionnaire. Ce sera la section 16 de ce tribunal qui jugera Nasrin. Khandan s'est adressé au chef du tribunal en disant: "Je ne suis pas venu pour parler des accusations et des péripéties judiciaires. Je suis venu réclamer les droits de notre famille. Je suis venu réclamer le droit de pouvoir appeler et rencontrer Nasrin. Cela fait 50 jours que mes enfants n'ont même pas pu entendre la voix de leur mère". source
  • 24/10 (2 Aban): Nasrin Sotoudeh entame sa 5ème semaine de grève de la faim
Quoi de neuf sur le blog

samedi 30 octobre 2010

La république islamique avant et après les élections de 2009 - 21 Octobre 2010 - Roozbeh Mirebrahimi-

Il y a des années, lorsque je rencontrais ma famille, mes amis et mes relations, ils me posaient toujours des questions sur les problèmes actuels, parce que j’étais journaliste. La plupart d’entre eux menaient une vie normale et ne montraient que peu d’intérêt pour les problèmes politiques avec leurs hauts et leurs bas. 
Mais en tant que journaliste, je m’y intéressais. C’est pourquoi j’étais considéré comme bien informé sur ce qui se passait, même dans les coulisses. Et à chaque fois que nous nous rencontrions, les questions fusaient de toutes parts.

Mais la question la plus fondamentale que tous me posaient était : « Qui dirige le pays ? » et « Qui est responsable, qui indique les orientations et quelle administration est responsable ? »

Tout le monde voulait savoir comment marchaient les différentes agences gouvernementales et les groupes politiques et où qui tenaient les rênes, ouvertement ou en secret. La plupart des gens n’étaient pas vraiment intéressés et disaient : « Tous les mêmes » ou restaient à l’écart. Et la situation est la même de nos jours, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Iran.

De qui m’intéressait c’était qu’à l’extérieur de l’Iran et même parmi les étrangers, ces mêmes questions étaient importantes et sont restées sans réponse. Chaque fois que je rencontrais quelqu’un, la première question était invariablement : « Qui détient réellement le pouvoir dans la république islamique ? »

Si la réponse avait été aussi simple, on n’aurait pas tant parlé de la république islamique. L’association de ces deux mots islamique et république indique par elle-même une complexité qui va croissante à mesure que le temps passe.

Je vais tenter d’expliquer la structure du pouvoir dans la république islamique de mon point de vue. Mais c’est un vaste sujet et je me limiterai aux changements intervenus dans les structures du pouvoir et en politique depuis les élections présidentielles controversées et contestées de 2009.

Je pense que l’histoire de la république islamique d’Iran est soulignée par les différences entre ce qu’elle était avant 2009 et ce qu’elle est maintenant, c’est-à-dire après les élections de juin 2009. Avant les élections, la structure ressemblait à cela :

Le guide du régime islamique chapeautait toutes les institutions ; le conseil des gardiens, le Parlement, le gouvernement, la justice, l’assemblée des experts sur la direction, l’armée et les forces de sécurité, le conseil d’expédience, le réseau national de radiotélévision et les fondations et institutions économiques.

Telle est la liste des institutions les plus importantes exerçant le pouvoir et l’autorité dans la république islamique. Et tandis que toutes ces institutions opèrent sous la direction du guide, certaines sont en fait composées d’élus offrant la possibilité à quelques critiques de pénétrer la machine étatique.

Et pourtant, la structure était organisée de façon à ce que l’autorité ultime réside dans les mains du guide.
Durant la période réformiste (sous la présidence de Mohammad Khatami 1997-2005), la lutte pour le pouvoir a montré la flexibilité que possède la machine de l’état. Avant les élections de 2009, le guide de l’état islamique s’efforçait de se présenter comme au-dessus des luttes des factions et neutre dans ces conflits. Il évitait d’entrer dans l’arène aux côtés d’un des prétendants. Il n’y arrivait pas toujours, bien sûr et il lui arrivait d’intervenir en faveur d’un groupe ou d’une personne. De temps en temps, il distribuait aussi des faveurs aux deux factions en présences. Il a par exemple ordonné l’élimination de la loi de la presse présentée par les modérés durant la sixième législature. Peu de temps après, il a mis son veto à l’annulation des élections municipales votée par le conseil des gardiens pour la ville de Téhéran dans laquelle les réformistes étaient majoritaires. Le guide a ordonné de revoir la liste des candidats à la septième législature qui avait été disqualifiée par le conseil des gardiens (même si le conseil des gardiens n’en a pas tenu compte). Une autre fois, il a ordonné au Majlis d’arrêter la procédure de disqualification des ministres du cabinet de Mohammad Khatami qui avaient démissionné en masse.  Enfin, lors des neuvièmes élections présidentielles, alors que le conseil des gardiens avait refusé la candidature d’un candidat (Mostafa Moïn), il est intervenu pour annuler cette décision et Mostafa Moïn a pu présenter sa candidature.

De mon point de vue, toutes ces mesures ont été prises pour faire croire à la neutralité du guide ; en fait ces ordres n’ont pas été suivis d’effets à la base.

Avant les élections, quelques institutions comme la justice ou le parlement ont essayé, comme le guide de montrer une certaine indépendance. Par exemple, bien que le pouvoir eut tenté d’influencer le résultat de certains procès, le résultat, quel qu’il fut, était basé sur la loi et les procédures légales étaient observées. Avant les élections, on a vu clairement et souvent l’influence du politique sur la justice, mais tout était fait pour que cela semble légal. Les coûts politiques et internationaux étaient pris en compte et calculés avant toute intervention.

Même si l’influence du Majlis a vu sa portée limitée par rapport à l’époque réformiste, son rôle de corps législatif n’a jamais été contesté ni minimisé. Des différences existaient bien dans les qualifications et les procédures électorales, mais elles ne mettaient pas en jeu l’autorité ou le pouvoir du Majlis.

Avant les élections de 2009, les forces armées et les forces de sécurité, particulièrement les gardes révolutionnaires (IRGC) s’efforçaient de rester en retrait. Bien qu’elles aient accru leurs activités et relations économiques ces dernières années, elles ne sont jamais intervenues officiellement et n’ont jamais pris le pouvoir. Les forces paramilitaires ont essayé, des années avant qu’elles n’empiètent sur le processus électoral, de prendre le contrôle ; des gens comme Hashémi Rafsandjani, Mehdi Karroubi et Seyyed Hassan Khomeiny ont dénoncé ce fait ; elles ont, en retour, totalement nié avoir essayé.

Le conseil d’expédience nationale qui a joué un rôle plus important sous la présidence de Mohammad Khatami, a perdu de son impact sous celle d’Ahmadinedjad. Cette institution a été présidée par Hashémi Rafsandjani depuis sa création. L’ayatollah Khomeiny l’a utilisée pour ses propres intérêts. Durant les années Khatami, d’autres organisations parallèles furent créées et à l’arrivée au pouvoir d’Ahmadinedjad, elle a été réduite à un rôle protocolaire.

L’assemblée des experts elle aussi s’est changée en institution protocolaire de la république islamique alors que, légalement, c’est l’institution la plus puissante, à même de contrôler et diriger tout le système.

Donc, avant les élections de 2009, il y avait place dans la république islamique pour la critique et les réformateurs ont pu jouer un rôle critique dans le système politique, même si la portée en était limitée.

Après les élections de 2009, la république islamique a radicalement changé. Le rôle des institutions politiques en a été affecté.

Pour faire bref, la république islamique a tombé le masque et est donc devenue plus transparente dans le sens où l’on voit quels sont les intentions et les rôles réels. Cette transparence a amené plus de coloration politique de droite.
L’IRGC, qui était une organisation militaire, s’est maintenant muée en un cartel économique puissant et a étendu ses activités dans les sphères politiques de la république islamique. Les plus grands groupements économiques tombent peu à peu sous le contrôle de l’IRGC.

En ce qui concerne le Majlis, non seulement il a été vidé de tout représentant réel du peuple, mais c’est sa raison d’être elle-même qui est mise en question. Après les élections, ses deux fonctions principales, voter les lois et surveiller la direction du pays ont été mises de côté par les agissements directs ou indirects du guide ou d’une des organisations qui lui sont subordonnées.

Le conseil d’expédience nationale, qui était le bras droit du guide, l’agace désormais et ses pouvoirs lui ont donc été retirés. Il ne joue plus aucun rôle dans la structure actuelle du pouvoir.

Dans un but utilitaire, la justice est devenue un outil dans les mains de l’IRGC. Toute tentative de la présenter comme indépendante a été abandonnée. Les chambres et les tribunaux de tout le pays n’ont plus aucun scrupule à se présenter comme de simples outils des gardes.

L’assemblée des experts de la gouvernance continue à être une organisation protocolaire. Même si certains membres ont exprimé quelques critiques, elle ne joue plus aucun rôle dans la structure actuelle du pouvoir.
Le nombre de ceux avec lesquels il faut compter a diminué depuis les élections présidentielles de 2009. Le guide a maintenant pris fait et cause pour l’un des partis dans la bataille en cours. L’IRGC est maintenant le bras armé du guide pour gouverner le pays. Cette structure monolithique sera le facteur qui diminuera la durée de vie de la république islamique.

Il est donc maintenant plus facile de répondre à cette question récurrente. Quand une structure politique devient si hiérarchisée et qu’elle ne comporte plus qu’une seule faction, il est plus facile d’appréhender son mode de fonctionnement. 

Je vois cette transformation en monolithe comme un indice du pouvoir du mouvement vert iranien. Pour apporter un changement notable à la demande du peuple de jouir de ses droits, il fallait perturber la superstructure politique existante. Depuis les élections, l’équilibre est rompu. Aujourd’hui, plus aucune décision ne peut être prise dans le pays sans prendre en considération le mouvement vert, que ce soit à l’international ou au jour le jour.

Sources: http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/article/2010/october/21//the-islamic-republic-before-and-after-the-2009-elections.html

vendredi 29 octobre 2010

La Campagne "Un Million de Voix pour l'IRAN" est lancée!


La Campagne "Un Million de Voix pour l'IRAN" vient d'être lancée!

Le site internet de cette campagne est: 

Les pages en français du site internet de cette campagne se trouvent ici
N'oubliez pas de diffuser le plus largement possible cette pétition. Le texte de la pétition est rappelé ci-dessous:


Nous soussignés vous demandons de signer notre pétition :

  • Demander à tous les gouvernements du monde de suivre l’exemple des Etats-Unis : viser individuellement les sommités du régime par des interdictions de voyage et le gel de leurs avoirs dans leurs pays respectifs et exiger la libération de tous les prisonniers de conscience, un traitement juste de tous les prisonniers politiques détenus arbitrairement par le régime iranien en contradiction avec leurs droits fondamentaux
  • Demander aux assemblées législatives, étant donné que le gouvernement américain a sanctionné leurs crimes et que le parlement européen en a fait la liste, de procéder immédiatement à la mise en examen du régime iranien pour violations des droits humains devant les tribunaux internationaux
Pour signer cette pétition, cliquez ici


jeudi 28 octobre 2010

Comment traîner la république islamique en justice?

Ce texte est l traduction d'un article paru le 6 octobre 2010 sur le site Internet du Mouvement des Avocats Verts 

Où et comment poursuivre les responsables criminels du régime iranien ?

Ce texte a été écrit après que [le département d’état américain] ait nommé 8 individus impliqués dans les activités criminelles qui ont eu lieu depuis un an et demi en Iran dans une première liste de violateurs des droits humains contre lesquels les Etats-Unis imposent des sanctions financières. Plusieurs questions se posent : Pourquoi des noms comme ceux d’Ali Khamenei ou de ses alliés n’y figurent-ils pas ? Pourquoi n’y a-t-il que des sanctions financières ? Beaucoup se demandent par qui et comment ces individus et leurs alliés pourraient être poursuivis.
Voici une réponse simplifiée qui laisse de côté les détails techniques. Tout d’abord, il faut citer les autorités internationales qui, contrairement à ce que beaucoup pensent, ne peuvent pas juger ces individus pour leurs crimes :
  1. La cour internationale de justice, plus connue sous le nom de tribunal de La Haye n’est compétente qu’en matière de litiges entre états et n’est donc pas compétente dans les dossiers criminels d’individus, même si les faits se sont passés au sommet de l’état. 
  2. La cour criminelle internationale, elle aussi située à La Haye aux Pays Bas, n’est également pas compétente pour instruire les crimes des noms mentionnés sur cette liste ni de leurs alliés. Ce tribunal a été institué par le traité de Rome signé par de nombreux états membres des Nations Unies le 17 juillet 1988 et est entré en fonction le 1er juillet 2002 ; sa juridiction ne s’exerce que sur les crimes commis après 2002, les crimes des deux premières décennies du régime de la république islamique ne peuvent donc pas y être instruits. De plus, ce tribunal ne peut exercer sa juridiction que sur les états qui ont ratifié le traité de Rome. Comme l’Iran ne l’a pas fait, les crimes ayant eu lieu dans ce pays ne peuvent être instruits par la cour internationale criminelle. (sauf en ce qui concerne le cas mentionné dans le point 4 ci-dessous). Finalement, la cour n’a qu’une « autorité complémentaire » qui peut s’exercer dans certaines circonstances contre les pays signataires. En raison des limites, les circonstances ne sont pas mentionnées ici.
  3. Il y a un autre tribunal à La Haye appelé le tribunal criminel international pour l’ex Yougoslavie. C’est la première cour criminelle établie uniquement sur ratification du conseil de sécurité de l’ONU en 1993,pour enquêter sur les crimes de guerre, les génocides et crimes contre l’humanité qui ont eu lieu dans les Balkans dans les années 90. Suite à la mise en place de ce tribunal, d’autres similaires ont vu le jour pour s’occuper de pays comme le Rwanda et la Sierra Leone ; leur juridiction est spécifique aux pays pour lesquels ils ont été créés. En conséquence, aucun de ces tribunaux de « troisième génération » ou « tribunal criminel spécialisé » n’a autorité pour enquêter sur les crimes des responsables de la république islamique.
  4. Il n’y a actuellement que deux voies possible pour traiter les crimes des dirigeants de la république islamique d’Iran :
    • Formation d’un tribunal spécialisé après approbation du conseil de sécurité des Nations Unies
    • Octroi d’une autorité spécifique à la cour criminelle internationale selon le paragraphe B de l’article 13 du traité de Rome, ce qui requiert que la demande soit présentée par un état membre du conseil de sécurité.

Il faut donc que les organisations favorables aux libertés, les partis et groupes politiques ainsi que les défenseurs des droits humains exigent que leurs gouvernements, partout dans le monde, passent à l’action.

Chacun doit, sans relâche, travailler sur ce sujet.

Les accusations peuvent être portées par les victimes (Iraniens ou citoyens d’un autre pays) ou leurs représentants dans le cas de dommages criminels ou d’atteinte à leurs droits ; les dossiers de crimes contre l’humanité peuvent être déposés dans les pays où la loi internationale est appliquée. La plupart des pays européens et nord-américains sont membres de ce groupe qui défend les lois internationales.

Dans ce cas, les verdicts prononcés par ces tribunaux peuvent être mis en œuvre dans ces pays en premier lieu et dans d’autres pays en certaines circonstances.

Il est important de noter que ces deux options peuvent être mises en œuvre simultanément par quiconque en est capable.

De plus, les criminels condamnés pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre ne peuvent échapper à leurs responsabilités dans ces crimes et arguant des droits d’un régime au pouvoir ni des lois nationales de leur pays. Ceci a été établi par divers traités (y compris ceux de Genève, les documentations et négociations préliminaires de ces traités, les procédures juridiques internationales incluant les arrêtés des procès de Nuremberg, Tokyo et les cours criminelles internationales susmentionnées). Cela repose sur des déclarations et des résolutions d’un individu ou d’un groupe de pays ainsi que sur d’autres sources et autorités de la loi internationale. La justice a fermé la porte de sortie pour ceux qui ont perpétré ces crimes.

En ce qui nous concerne, nous essayons de préparer la documentation et les preuves pour les présenter à l’opinion publique mondiale. Dans certains cas, nous essayons d’aides nos compatriotes à déposer leurs plaintes dans d’autres pays. Pour réussir et avoir un poids réel, nous avons besoin des efforts intenses et continus de beaucoup de monde, ainsi que des institutions politiques, sociales et de défense des droits humains. Nous devons tous appeler à haute et intelligible voix au procès de ces criminels, pour que partout on entende nos voix. Nous sommes sûrs que ces criminels seront jugés, soit à l’étranger, soit au pays après la chute du régime dictatorial. L’avancement de ce dossier repose sur les efforts continus de chaque personne éprise de liberté et désireuse de justice. Il nous faut ajouter cette tâche dans nos agendas individuels et sociaux pour que le résultat soit un succès éclatant. 

Signé
Le mouvement des avocats verts
Source : [Farsi]: http://greenlawyers.wordpress.com/2010/10/06/trial-how-where/ (également en PDF ci-dessous)
Traduction par @ghazamfar

mercredi 27 octobre 2010

Iran: La bataille pour la défense des droits de l’homme

Le régime iranien est bousculé comme jamais. A l’instabilité politique et sociale s’ajoute désormais une très grave crise économique et financière dont souffrent principalement nos compatriotes en Iran. Les effets combinés des sanctions internationales et de la gestion calamiteuse des affaires du pays par le régime islamique expliquent une certaine accélération des événements et une véritable fuite en avant : cacophonie dans l’implémentation de la « réforme » des subventions, gestion de l’extrême volatilité du marché des changes et une réduction drastique des réserves en devises, guerre culturelle accablant le monde universitaire, recherche désespérée de légitimité du guide Ali Khamenei auprès des leaders religieux de Qom, diplomatie aventurière visant uniquement à attiser les tensions régionales (Liban, Iraq, Afghanistan), etc.

Comme d’habitude, c’est en se servant du levier « répression » que le régime de Téhéran compte reprendre la main et prolonger l’impression de sa toute-puissance. La bataille pour la défense des droits de l’homme en Iran n’a jamais été aussi stratégique et importante. Nous devons continuer le travail de sape pour affaiblir le régime et le maintenir sous pression. Nous devons restés unis et mobilisés pour relayer les souffrances sans fin de nos compatriotes dans les prisons infâmes du régime.  

mardi 26 octobre 2010

Déni de justice en Iran, Tarbarzadi cherche à poursuivre Khamenei devant des tribunaux internationaux

Heshmatollah Tabarzadi : Je demande aux tribunaux internationaux d’instruire contre Monsieur Khamenei – Dimanche 24 octobre 2010

[HRAA] Heshmatollah Tabarzadi, prisonnier politique actuellement détenu à la prison de Radjaï-Shahr de Karadj, a écrit aux avocats iraniens en exil pour leur demander de porter plainte en son nom contre Khamenei auprès du tribunal criminel international. Sa lettre ci-dessous provient du site web d’information HRANA :

Honorables avocats de la défense : Maîtres Guitty Pourfassel, Nasrine Sotoudeh, Mohammad Oliayifard, Khabel Bahramyan, Mohammad Ali Dadkhah, Djahanguir Mahmoudi

Je vous salue chaleureusement, vous qui êtes des avocats honnêtes, sages et à la conscience tranquille.

Vous savez mieux que moi que le principal problème de la nation iranienne est le « manque » d’une justice puissante et indépendante du gouvernement.

Le responsable de la justice n’est pas élu mais désigné par le chef du gouvernement dont la puissance est égale à celle la nation toute entière. Dans les faits, l’interprétation du « pouvoir absolu de la loi religieuse » est placée au-dessus du pouvoir des élus et des pouvoirs donnés par la nation.

Le chef désigné du gouvernement n’est pas responsable devant le peuple mais devant le guide suprême et diverses sections du gouvernement. De plus, il y a une ingérence systématique dans les affaires de la justice en général et le travail des juges en particulier.

Les forces de sécurité, les centres du pouvoir et même les militaires peuvent facilement influencer les juges. Les juges ne sont ni élus ni désignés démocratiquement. Ils sont nommés par le pouvoir central du régime.

Les procédures judiciaires ne sont pas respectées, et ce particulièrement quant la sécurité ou les tribunaux révolutionnaires inculpent des prisonniers politiques. Dans ces tribunaux, le verdict n’est déterminé que par la volonté des divers organes de sécurité.

Article 168 : « Les crimes politiques doivent être examinés dans les tribunaux publics de la juridiction compétente en présence d’avocats et d’un jury. » Cet article n’a jamais été respecté.

Pour avoir une justice indépendante, équitable et solide il faudrait respecter la séparation des pouvoirs. Le responsable de la justice doit être élu par des juges d’expérience, compétents, indépendants et équitables. Les juges doivent être indépendants et n’agir qu’en fonction des lois et de la justice. Le gouvernement ou toute autre institution ne devraient pas pouvoir influencer les juges, le conseil supérieur de la magistrature ou le responsable de la justice.

Mesdames et Messieurs,

Il y a 100 ans, la révolution constitutionnelle a obtenu la liberté contenait un désir de justice. Les combattants de la liberté à la tête de cette révolution savaient que, sans justice indépendante, on n’obtient pas la liberté, la démocratie, le développement, la sécurité et la justice. Mai avec une justice indépendante, désireuse de justice, on peut obtenir les exigences légales de la nation.

Presque 110 ans ont passé depuis cette révolution, mais maintenant, nous sommes face à une force entièrement contrôlée par les militaires, la sécurité et l’idéologie.

La justice, l’équité et la neutralité ont été les premières victimes sacrifiées sur l’autel de cette force illégale et idéologique.

Des tribunaux injustes et pleins de préjugés traitent les dossiers en se basant sur les convictions religieuses et politiques des accusés. Ces tribunaux m’ont forcé à avouer sans explication. Moi et d’autres dans le même cas, n’ont plus aucun espoir dans la loi ou la justice et continuent d’être persécutés par la tyrannie et les préjugés.

Comment des victimes comme moi peuvent-elles demander justice ?

Si le gouvernement et l’appareil sécuritaire de ce pays violent nos droits, nous devrions pouvoir obtenir justice auprès des tribunaux.

Mais quand le pouvoir judiciaire est soumis au pouvoir et subit l’influence de puissants systèmes gouvernementaux et judiciaires, alors, quelle voie reste-t-il aux citoyens sans défense ?

Durant 16 ans, j’ai subi des préjudices matériels ou non de la part de la sécurité, de l’armée et de la justice

Par exemple, la fermeture d’autorité de publications comme Payam-é Daneshjou, Gozaresh-é Rooz et Hovyat-é-Khish où j’étais soit rédacteur soit rédacteur en chef et qui ont été interdites illégalement par le gouvernement entre 1993 et 1999 ; ce qui ma causé des préjudices matériels ou non tant à moi qu’à mes collègues.

On m’a privé de mes droits fondamentaux et on a foulé la constitution aux pieds car la liberté d’expression et un droit fondamental pour tout citoyen.

Durant ces 16 dernières années, j’ai été détenu illégalement à maintes reprises. Entre autres de décembre 2009 jusqu’à ce jour ; j’ai été emprisonné un total de 11 ans et 8 mois pendant ces 16 dernières années. J’ai passé 33 de ces mois à l’isolement et sous la torture dans des centres de détention du renseignement. Et maintenant, au bout de tout ce temps, on m’a condamné à 9 ans de prison et à 74 coups de fouet.

Pendant ce temps, la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire, sous la direction du juge Hadad Zarei Dehnavi, a illégalement démantelé l’association islamique des diplômés et étudiants de l’université dont j’étais le chef.

Ils ont interdit les rassemblements et les manifestations pacifiques qui sont l’un des droits fondamentaux de mes compatriotes et de moi-même et m’ont donné à la place l’emprisonnement, la torture et l’isolement de la société.

Ils m’ont retiré la liberté de parole, le droit de former un parti politique et le droit de prendre part à l’avenir politique du pays, tous droits reconnus dans la déclaration universelle des droits humains. A la place, ils ont enquêté sur mes convictions, m’ont isolé de la société et emprisonné.

A plusieurs reprises, ils ont pénétré à mon domicile, en armes, ils ont pris mes biens, ont fait peur et ont déstabilisé les membres de ma famille.

Durant ces 16 dernières années, pendant les périodes où je n’étais pas emprisonné, je ne me sentais pas en sécurité à mon propre domicile. J’ai été, à maintes reprises, insulté, battu et torturé. Pendant une attaque par des personnes en civil le 15 novembre 2007 au siège du magazine Payamé Daneshjou, ils m’ont presque battu à mort.

Mes droits m’ont été ôtés. Durant ces 16 dernières années, le régime a retenu et retardé ma libération, censuré mes idées et m’a fait ressentir l’insécurité et ce sous la tutelle de trois responsables de la justice différents : Messieurs Mohammad Yazdi, Mahmoud Shahroudi et Sadeq Larijani. Mais la responsabilité réelle en incombe au guide suprême, qui doit répondre de tout acte en dehors de la loi. Tous les pouvoirs sont donc finalement placés sous la juridiction de ce chef.

En raison de ce qui précède et alors que je suis emprisonné sous de nouvelles accusations injustes et illégales, je vous demande, honorables avocats, de m’aider à réparer quelques unes des pertes subies en poursuivant légalement la république islamique d’Iran devant les tribunaux internationaux ; je suis contraint d’agir ainsi [car je n’ai aucune autre voie de recours]

J’envoie officiellement ma protestation contre Monsieur Ali Khamenei, guide de la république islamique d’Iran, directement aux tribunaux internationaux et je vous demande, honorables avocats et hommes libres de m’aider pour que cette plainte aboutisse et fasse réellement l’objet d’une instruction.

Je demande à Mesdames Mehranguiz Kar, Shirin Ebadi, à Messieurs Abolkarim Lahidji et Mohammad Mostafaïe et à tous les avocats internationaux et organisations de défense des droits humains de m’aider dans cette voie, importante pour moi.

J’accuse Monsieur Ali Khamenei, qui détient le pouvoir absolu à vie, placé au-dessus des lois, et sans responsabilité devant quelque organisme que ce soit, des crimes commis contre moi listé ci-dessous, et je demande réparation pour les dommages matériels ou non qu’il m’a infligés :

  1. Censure forcée et enquêtes sur mes convictions
  2. Interdiction illégale des magazines Payam-é-Daneshjou, Néda-yé-Daneshjou, Hovyat-e-Khish et Gozaresh-e-Rooz 
  3. Privation de droits comme la liberté de parole
  4. Attaques physiques répétées de la part des forces de sécurité, de la police et de l’armée
  5. Détentions fréquentes et répétées
  6. Torture dans des prisons militaires et du renseignement
  7. Les inculpations et les longues peines de prison sont prononcées par des tribunaux sécuritaires incompétents sous divers prétextes ce qui constitue une violation des principes de la constitution et ce qui concerne les droits fondamentaux des citoyens et de toute personne libre.
  8. En plus des 11 ans que j’ai déjà passés en prison, j’ai été condamné à 9 autres années et à 74 coups de fouet.
  9. Fermeture de mon organisation et de toutes mes activités légales par mon arrestation, mon oppression et le déni de mes droits fondamentaux.
  10. Pression des forces de sécurité, menaces et intimidation sur les membres de ma famille par des appels téléphoniques et des attaques contre mon domicile et mon lieu de travail.
  11. Interdiction des rassemblements et des manifestations pacifiques qui font partie des droits fondamentaux de tout citoyen libre. Ces droits ont été supprimés sous prétexte de collusion et conspiration contre la sécurité nationale.
  12. M’avoir empêché de participer à des élections libres où chacun se détermine librement. Cette action a été perpétrée par le conseil des gardiens.

Il est important de noter qu’il existe des documents et des sources pour soutenir les accusations susmentionnées qui seront fournis dès qu’un tribunal international se saisira de cette plainte contre le gouvernement sous la direction d’Ali Khamenei pour actes criminels.

Hashmatollah Tabarzadi, Prisonnier Politique
Karaj, Iran
Prison de Redjaï Shahr, 2010

Source: http://www.hrana-iran.com/685/1389-01-27-05-27-21/4752-1.html

dimanche 24 octobre 2010

De l’amour, de la torture et du pouvoir - Houshang Asadi - 20 octobre 2010

Je suis venu de loin pour vous parler. Malheureusement, ce sera de la torture. Je suis un enfant du pays de l’amour et des fleurs rouges. Un grand poète de mon pays, Saadi a écrit à propos de la bonté entre humains et ce poème est aujourd’hui visibles pour tous les représentants des nations siégeant aux Nations Unies.

Je viens d’un pays oriental dont le roi, Cyrus le Grand, a autrefois écrit une charte des droits humains pour la moitié de la population mondiale qui vivait alors dans son empire.

Et aujourd’hui je suis ici pour vous parler de la torture. Je veux qu’il soit clair pour tout  le monde que la torture et les tortionnaires n’ont pas leur place en Iran, dans la culture iranienne ou au sein de l’aimable peuple d’Iran. La torture est pratiquée par un petit groupe qui a envahi dans mon pays bien-aimé il y a trente ans et tente de s’imposer au peuple iranien par l’oppression et la torture.

Je ne suis qu’une des victimes de ce système inhumain et tortionnaire et mon livre ne relate qu’une histoire parmi des milliers.

Durant mes six ans de prison, j’ai observé les prisons de la république islamique d’Iran les plus répugnantes et les plus infâmes. J’ai appris comment des milliers d’hommes et de femmes, jeunes et vieux étaient torturés à mort devant mes yeux, en même temps que moi et même après moi.

En 1988 j’étais sur le point d’être exécuté alors que le massacre des prisonniers politiques était en cours sur ordre direct de l’ayatollah Khomeiny. J’ai menti au « tribunal » pour me sauver la vie, peut-être pour pouvoir un jour, des années plus tard, me tenir devant vous et ailleurs aussi, pour décrire l’horrible holocauste de la république islamique d’Iran.

Il et important de raconter ce qui s’est passé mais pas uniquement pour enregistrer le passé. Maintenant, alors que je vous parle, ceux qui m’interrogeaient et qui sont maintenant au pouvoir en Iran ont ouvert une nouvelle ère de torture.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais résumer le contenu de mon livre pour ceux qui ne l’auraient pas lu en trois grands chapitres : l’Amour, le Pouvoir et la Torture

AMOUR

Le sujet sous-jacent de mon livre est l’amour. L’amour de la liberté, l’amour de la patrie, l’amour de l’humanité et l’amour de mon épouse. Ces amours s’interpénètrent pour prendre le nom d’Iran. Ils prennent forme humaine et se transforment en un bouclier de protection contre la torture.

Le regard courageux de ma femme y est omniprésent. Son regard me voit, me donne de la force. J’étais torturé en prison tandis qu’elle était torturée à l’extérieur. Notre crime commun était l’amour. L’amour qui donne l’espoir et crée la vie au milieu de l’enfer. Au bout de deux ans et demi à l’isolement, j’ai finalement eu la permission d’écrire une lettre de six lignes à mon épouse et de recevoir une réponse de la même longueur chaque mois. Ma femme a publié ces lettres qui étaient censurées entre la prison et la maison et au retour dans un livre intitulé « Amour et Espoir. »

POUVOIR

Le livre parle aussi du pouvoir. J’emmène le lecteur quarante ans en arrière dans ma cellule où j’ai rencontré un jeune religieux. Nous sommes devenus amis. Ce religieux était jeune, gentil et souriant. Il connaissait la littérature et l’amour. Quand un prisonnier de gauche était amené dans cette cellule, il paraissait embarrassé et tourmenté par les tortures qu’il avait subies et le religieux lui donnait toute la viande des repas, le nourrissant de ses mains après ses prières. Aujourd’hui, le monde entier connaît ce religieux. Tout le monde connaît l’ayatollah seyyed Ali Khamenei en tant que dictateur. De la même main dont il nourrissait un prisonnier de gauche, il signe aujourd’hui les ordres d’exécution et de torture de milliers de jeunes musulmans.

Mon livre parle également d’autres personnalités politiques, mais la métamorphose de l’ayatollah Khamenei est des plus instructives.

TORTURE

Quand j’ai été arrêté, l’ayatollah Khamenei venait d’accéder à la présidence de l’Iran. En prison, on m’a emmené par hasard dans la cellule où j’avais été enfermé avec Mr. Khamenei.

Je me souviens que c’était l’hiver quand on m’a transféré dans une autre cellule. Ce jour-là, Mr Khameini qui était très mince, tremblait, je lui ai donné ma veste et il m’a murmuré à l’oreille, le visage inondé de larmes : « Dans un régime islamique, les yeux des innocents ne verseront plus aucune larme. »

Mais j’ai été emprisonné par le régime islamique. Mon crime était d’avoir travaillé dans un journal qui appartenait à un parti politique de gauche qui soutenait la république islamique d’Iran.

Et sous un régime où aucune larme ne devait être versée, j’ai appris la torture idéologique.

J’ai décrit cette sorte de torture dans mon livre et je dirais maintenant que son but est de briser l’être humain.

Mesdames et Messieurs,

Les pieds me brûlent encore des tortures subies il y a trente ans. Et quand j’ai reçu ma première gifle au milieu de la nuit en 1983, on m’a également montré une arme de poing pour symboliser le premier article de la constitution iranienne. Le lendemain, j’ai testé le fouet.

Une vie entière s’est écoulée depuis lors, mais la vie me ramène à ces jours horribles.

J’étais jeune alors et amoureux de la liberté. J’aimais mon pays et la littérature. Je rêvais que le monde pouvait être changé. Je croyais qu’un jour l’amour gouvernerait vraiment la vie. J’ai pris part à la révolution iranienne avec ce rêve à l’esprit, croyant que la liberté finirait par gagner, qu’il y aurait du pain pour tous et que le despotisme ne se trouverait plus que dans les musées.

Mais je me suis soudain retrouvé en enfer. Pendant trois mois, la seule personne physique dans ma vie était celui qui m’interrogeait. Son idéologie de haine venait de ses convictions religieuses, ses instruments étaient le fouet et les menottes

J’avais les yeux bandés, j’étais sans défense, comme un animal pris au piège qux mains d’un « frère ». En république islamique d’Iran, un « frère » et le terme générique de tous les croyants. Tous ceux qui interrogeaient étaient des « frères » qui portaient des pseudonymes. Ma vie était entre leurs mains, particulièrement dans celle que tous appelaient « frère Hamid ». Je ne pouvais rien faire de ce que je voulais ou devais sans sa permission, y compris manger, dormir, me réveiller, etc… Je ne pouvais même pas aller aux toilettes sans son accord. Il se considérait comme le détenteur exclusif de tous les droits, défendait le régime « sacré » et me considérait comme un traître, un espion immoral. Il était l’image de Dieu tandis que j’étais celle de Satan. Je devais « avouer » tout ce à quoi il pensait. Ce que j’ai fait, à chaque fois que je perdais conscience sous la torture, pendant les nuits et les jours où j’étais pendu au plafond et même quand il m’ont obligé à manger mes excréments.

J’étais un jeune homme idéaliste, je suis devenu la personne la plus détestable dans les mains de « frère Hamid ». Il me fallait marcher et aboyer comme un chien. J’ai du passer 686 jours  à l’isolement puis faire des « aveux » qui ont été utilisés contre moi lors de ma « comparution » devant le tribunal qui a duré six minutes.

Ne nous trompons pas, ce système existe encore aujourd’hui. Depuis le coup d’état électoral de 2009, il est même rentré dans une nouvelle phase que j’appellerais « la torture des voyous ». Aujourd’hui, les insultes et le viol des femmes et même des hommes ont été ajoutés à la panoplie précédente des tortures normales et routinières.

A l’époque, les tortionnaires nous considéraient comme des espions. Aujourd’hui, ils appellent leurs jeunes détenus des déviants sexuels et des prostituées.

Et voilà comment la république islamique d’Iran est passées de sa fondation religieuse à un gouvernement de voyous.

Mesdames et Messieurs,

J’ai finalement été libéré au bout de six ans de prison. Quand je suis sorti, je ne savais pas que celui qui m’avait interrogé était devenu ambassadeur du régime islamique au Tadjikistan. Mais j’ai immédiatement remarqué que l’Iran était devenu une énorme prison.

Au dehors, les agents de sécurité sont convoquaient régulièrement ma femme et moi et nous soumettaient à des interrogatoires détaillés sur les aspects les plus privés de nos vies. J’ai toujours pensé que, si George Orwell avait été vivant, il aurait trouvé sa Ferme des Animaux dépassé et aurait écrit un nouveau livre, La République des Voyous.

Je pense que c’est la première fois dans l’histoire, que des voyous prennent le contrôle d’un pays avec plusieurs milliers d’années de civilisation et de culture. Ces voyous sont ceux-là même qui menaient les interrogatoires ; je décris l’un d’entre eux dans mon livre. Ce sont ces mêmes voyous qui nous disaient à mon épouse et à moi-même : « Vous êtes des étrangers ici. Ou vous sortez ou on va s’occuper de votre cas. »

Ce sont ces voyous qui ont utilisé l’année dernières les tortures les plus hideuses pour détruire le parti favorable à la démocratie qui venait d’être fondé. Il y a trente ans, quand « frère Hamid » et ses collègues nous torturaient impitoyablement pour nous faire dire que nous étions des agents de l’Union Soviétique, à peu près tout se passait dans le plus grand secret. Il a fallu des années pour que nos voix soient entendues en dehors de la prison.

Aujourd’hui, ils torturent des jeunes, garçons et filles, en utilisant des techniques modernes de torture pour les contraindre à dire qu’ils sont des agents des USA et d’Israël. Heureusement, tout est maintenant clair ou le devient rapidement et le monde entend parler de ce qui se passe.

Malheureusement, la torture n’est pas limitée à l’Iran. Si l’on observe avec attention, on trouvera des victimes de torture, cachées ou dévoilées, partout dans le monde.

Si l’on considère tout ce qui se passe en Iran et ailleurs, Lettres à mon Tortionnaire, est davantage que les mémoires d’une victime de la torture. Il traite de problèmes qui pèsent sur la conscience de l’homme contemporain. Et, bien sûr, il est stupéfiant que l’homme du 21ème siècle lutte encore contre un problème qui était la norme pendant sa vie à l’époque des cavernes : la torture.

*Discours à l’université UCLA

Source : http://www.roozonline.com/english/opinion/opinion-article/article/2010/october/20//love-torture-and-power.html

Dernières informations concernant Nasrin Sotoudeh

Sur cette page nous publierons les dernières informations concernant Nasrin Sotoudeh. Une page permanente lui est dédiée. Une biographie de Nasrin est également disponible sur ce blog. D'autres ressources (photos, poster, etc.) sont disponibles ici.  Lire aussi sur ce blog: Nasrine Sotoudeh, l’inoxydable

  • 12/12 (21 Azar): Après plus de 100 jours de détention dans un isolement total, ce dimanche, Nasrin Sotoudeh entame son sixième jour de grève de la faim sèche.
  • 12/12 (21 Azar): Joanne Michele, Correspondante pour l’Iran de Safe World, interviewe Réza Khandan, époux de l’avocate iranienne emprisonnée Nasrine Sotoudeh. L’interview qui suit a eu lieu entre le 15 et le 26 novembre. Dans cette période, Nasrine a comparu deux fois. Lire la suite ici
  • 11/12 (20 Azar): Nasrin Sotoudeh refuse de se rendre dans l’aire de visite les yeux bandés et menottée. Reza Khandan, le mari de Nasrine Sotoudeh, a exprimé sa grande inquiétude que lui inspire le manque de nouvelles de son épouse. Khandan a informé la Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran que, pour d’obscures raison, Nasrine Sotoudeh n’a pas été amenée à l’aire de visite d’Evine jeudi quand il est venu la voir : « Jeudi, je me suis rendu à Evine pour la voir. Même si j’ai pu pénétrer dans la salle de visite, je n’ai pas réussi à rencontrer mon épouse. Nasrine n’est pas venue tandis que tous les autres prisonniers qui avaient droit à une visite sont venus. Un fonctionnaire de la prison s’est adressé à moi pour me dire que Nasrin avait refusé la visite en raison des mesures de sécurité. En fait, ils ne m’ont pas vraiment expliqué ce qu’ils entendaient par mesures de sécurité. Apparemment, ils voulaient amener Madame Soutoudeh dans l’aire de visite les yeux bandés et menottée et elle a refusé la visite si telles en étaient les conditions. Il est intéressant de noter que lors des deux visites précédentes, ces problèmes n’existaient pas ; je l’ai vu sans bandeau ni menottes. Après cette déclaration, je suis bien sûr très inquiet puisqu’en plus, je n’ai pas pu la voir.». Lire la suite ici
  • 11/12 (20 Azar): Dans un entretien téléphonique avec son époux Reza Khandan, Nasrin Sotoudeh a confirmé qu'elle poursuivait sa grève de la faim en prison. L'état de santé de Nasrin était très mauvais selon son époux car elle avait du mal à parler. Nasrin a dit à Reza Khandan: "Je demande l'annulation de tous les verdicts injustes prononcés depuis l'élection [présidentielle du 12 juin 2009], je n'ai aucune demande personnelle." source 
  • 9/12 (18 Azar): Dans un geste rare et très remarqué, l'Ambassadeur de Grande Bretagne à Téhéran, Simon Gass (lien Twitter @sgassIran) écrit dans un texte publié sur son blog personnel: "Les diplomates doivent certes tout faire pour nouer des contacts entre les nations, à chaque fois que cela  est possible. Ils doivent être prudents lorsqu'il s'agit de critiquer le gouvernement du pays dans lequel ils exercent leurs fonctions. Or les diplomates doivent également faire valoir le point de vue du gouvernement pour lequel ils travaillent. Et sur les droits de l'homme en l’occurrence, les points de vue des gouvernements britanniques et iraniens divergent fortement... Depuis l'an dernier, les défenseurs des droits de l'homme [en Iran] ont été agressés et emprisonnés. Un des exemples est le cas de Nasrin Sotoudeh. Mme Sotoudeh est une avocate qui a travaillé des années en Iran. Elle a utilisé les moyens légaux pour défendre ses compatriotes. Mais aujourd'hui, elle se trouve en prison et attend son jugement. Les procureurs iraniens l'accusent d'agissement "contre la sécurité nationale". Mais à vrai dire, son seul crime a été la défense courageuse [de ses clients] et la mise en évidence des injustices que le régime iranien préfère cacher. Le gouvernement britannique a demandé à l'Iran de respecter les engagements auxquels il a librement consentis par le passé, de cesser les arrestations arbitraires et de tenir des procès justes. La libération de Nasrin Sotoudeh serait un bon point de départ". Source (anglais, farsi)           
  • 5/12 (14 Azar): D'après Reza Khandan, l’époux de Nasrine Sotoudeh, la sœur de Nasrin, Guiti a pu se rendre au tribunal où elle a appris que la détention de Nasrin était prolongée par le juge. Aucun verdict n'a été transmis aux avocats de Nasrin jusqu'à ce jour. Reza Khandan a pu rencontrer Nasrin jeudi dernier (11 Azar). Nasrin est toujours détenue en cellule d'isolement malgré la fin de son procès, de l'instruction et des interrogatoires. source
  • 29/11 (8 Azar): Reza Khandan, l’époux de Nasrine Sotoudeh, a informé la Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran, qu’à son avis, et en raison du peu d’attention que le juge Pir-Abbassi a prêté aux preuves versées au dossier par son épouse et ses avocats durant la seconde audience qui a duré plus de 5 heures, il était hautement improbable qu’elle soit acquittée. Déclaration de Réza Khandan rapportée par la Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran : « Les audiences n’ont pas été très prometteuse. Chaque partie est restée sur ses positions. C’était presque comme si le juge et le procureur vivaient dans un monde différent de celui de Madame Sotoudeh et de ses avocats. Les deux parties ont parlé mais n’ont pas tenté de comprendre le point de vue de la partie opposée. L’atmosphère était très peu coopérative et si l’on prend en compte tout ce que mon épouse a du traverser jusqu’à présent, je n’ai pas beaucoup d’espoir qu’elle obtienne un acquittement. Actuellement, mon seul espoir est qu’on lui accorde la liberté sous caution pour qu’elle puisse rentrer à la mais et récupérer physiquement en attendant le verdict. ». La seconde audience de Nasrine Sotoudeh, avocate et militante des droits humains, a eu lieu le dimanche 28 novembre 2010 à la 26ème chambre du tribunal révolutionnaire présidé par le juge Pir-Abassi et en présence des quatre avocats de Nasrine Sotoudeh. Réza Khandan, époux de Nasrine Sotoudeh, des représentants du Barreau iranien et du syndicat national des avocats étaient également présent à l’audience qui a duré 5 heures. Pir-Abassi, le juge qui s’occupe du dossier, doit rendre son verdict et décider si Nasrine Sotoudeh doit rester en détention la semaine dernière. Réza Khandan a décrit l’état physique de Nasrine Sotoudeh comme bien meilleur que la semaine dernière quand elle était en grève de la faim : « Les avocats de Nasrin ont tout tenté pour obtenir la liberté sous caution, mais malheureusement, rien n’a été décidé aujourd’hui. Ils ont aussi demandé que Nasrine soit sortie de sa cellule à l’isolement, mais le juge n’a pas été convaincu par les arguments qu’ils ont présentés et Nasrine est donc retournée à l’isolement après l’audience. ». « Les accusations étaient plus ou moins les mêmes que celles présentées à la première audience. Ils y ont ajouté l’adhésion au Centre des Avocats pour la Défense lors des interrogatoires. Ses avocats ont objecté aujourd’hui que d’après la loi, cette adhésion n’était pas un crime et que Nasrine n’en avait jamais été membre. En général, le dossier de Nasrine est très complet cette fois-ci et inclut toutes ses interviews et ses commentaires à la presse ainsi que des interviews avec des enfants et des femmes. ». « Ils m’ont permis d’entrer dans la salle 45 minutes après le début de l’audience. Quand je suis entré, Nasrine était en train de prononcer ses derniers mots. Elle se plaignait de la façon dont elle a été traitée en prison et expliquait que le plus dur lors de son incarcération était l’isolement. Nasrine a aussi demandé que des sanctions disciplinaires soient prises à l’encontre d’un des fonctionnaires qui l’avait insultée. Nasrine s’était également plainte lors de l’incident, mais il n’y a aucune trace écrite de sa plainte dans son dossier. Nous ne savons pas comment procéder sur le sujet. ». Khandan a déclaré qu’en dépit de la plaidoirie très complète de Mohammad Ali Soltani, un des quatre avocats de Nasrine Sotoudeh, ils ne croyaient pas à la probabilité de son acquittement. « Vu la façon dont son dossier a été traité depuis le début, je doute qu’elle soit acquittée. Mon seul espoir actuellement c’est qu’on la libère sous caution pour qu’elle puisse rentrer à la maison et se remettre physiquement en attendant le verdict. ». Nasrin Sotoudeh, avocate et militante des droits humains, a été arrêtée début septembre et mise à l’isolement. Elle était soit en grève de la faim ou de la soif pendant la plus grande partie de son incarcération.
  • 29/11 (8 Azar): La deuxième séance du procès de Nasrin Sotoudeh a eu lieu le dimanche 27/11 (7 Azar). D'après le site Feminist School, Reza Khandan n'était globalement pas optimiste quant à l'issue de ce procès. "Chacun parlait dans son coin. On aurait dit qu'ils vivaient dans deux mondes à part. Ils parlaient mais ne faisaient aucun effort pour que l'autre partie comprenne véritablement le sens des arguments. Il n'y avait vraiment pas un climat d'entente. Je ne suis donc pas du tout optimiste que Nasrin soit graciée. Mon seul espoir est qu'elle puisse être libérée sous caution en attendant l'application du peines pour qu'au moins elle puisse se reconstruire physiquement. Cette séance qui a duré 5 heures, s'est tenue en présence de Reza Khandan et des 4 avocats représentant Nasrin. Le verdict initial et la décision quant à une éventuelle libération de Nasrin sous caution sont attendus pour la semaine prochaine. D'après son époux, Nasrin allait mieux physiquement et moralement par rapport à l'époque où elle était en grève de la faim. Les avocats de Nasrin ont tout fait pour convaincre le juge de transformer sa détention en libération provisoire et de la sortir de l'isolement. Sans succès. Reza Khandan a par ailleurs indiqué que les charges contre Nasrin étaient toujours les mêmes. Par contre, ils ont aussi retenu contre elle son adhésion au "comité des défenseurs des avocats" alors qu'elle n'a jamais été membre de ce comité. L'accusation avait aussi repris la totalité des écrits et des entretiens de Nasrin dans le cadre de l'exercice de ses fonctions d'avocat. Reza Khandan ajoute: "On ne m'a laissé entrer que 45 minutes après le début de la séance. Je n'ai donc assisté qu'à la fin des propos de Nasrin. Nasrin était très mécontente du comportement des fonctionnaires de la prison. Elle décrivait son maintien à l'isolement comme l'épreuve la plus dure. Elle a également voulu savoir si sa plainte contre un agent avait abouti. Cet agent l'avait insultée. Il n'y avait aucune trace de cette plainte dans le dossier de Nasrin". "Je ne suis vraiment pas optimiste et je ne pense pas que Nasrin soit graciée. Je prie juste pour qu'elle puisse obtenir cette libération conditionnelle pour se reconstruire moralement et physiquement. source.     
  • 11/11 (20 Aban): Le site Feminist School affirme que ce jeudi, l'époux, la soeur et le frère de Nasrin ont pu la rencontrer à la prison d'Evin pendant 10 minutes. Il s'agissait de la première visite de Reza Khandan à son épouse après deux mois et demi de détention. Selon Khandan, Nasrin a décidé de rompre sa grève de la faim sèche après l'insistance de ses avocats et ses amis mais qu'elle était déterminée de poursuivre sa grève de la faim tant que ses demandes n'auront pas été satisfaites. 9 jours après le début de sa grève de la faim sèche, Nasrin Sotoudeh a donc juste décidé de boire de l'eau tout en refusant de s'alimenter. Lors de cette rencontre, Nasrin a dit à son époux que jusqu'à présent, 3 responsables judiciaire et sécuritaire lui ont promis qu'elle serait libérée sous caution. Comme ils n'ont pas tenu leur promesse, elle poursuit sa grève de la faim. Khandan ajoute: "Je n'ai pas reconnu Nasrin. Son visage émacié avait tellement changé que je ne pouvais reconnaître mon épouse. Elle ne pesait que 57 kg avant la prison et elle a perdu environ 13 kg pendant sa détention. Je ne pouvais plus reconnaître son visage". source 
  • 10/11 (19 Aban): Selon BBC Persian, Nasrin Sotoudeh aurait arrêté sa grève de la faim sèche. source  
    • 8/11 (17 Aban): Le Comité de Lutte pour la Libération des Prisonniers Politiques a demandé la libération immédiate et sans condition de Nasrin Sotoudeh. Cette organisation précise que Nasrin a été en permanence sous la pression du agents du Ministère des Renseignements pour cesser de défendre ses clients (Nasrin défendait par exemple Arash Rahmani-Nejad exécuté il y a quelques mois et Shabnam Madadzadeh). Nasrin a été convoquée et accusée de "propagande contre le régime", "réunion et association en vue de créer des troubles" et "agissement contre la sécurité nationale". Ce Comité affirme que Nasrin avait commencé sa nouvelle grève de la faim quelques heures avant la visite du Procureur Général de Téhéran, Abas Jafari Dolatabadi dimanche dernier. Le Procureur a tenté de convaincre Nasrin d'arrêter sa grève de la faim, mais la visite n'a eu aucun effet et Nasrin a poursuivi cette grève de la faim sèche. Les avocats de Nasrin déclarent que son procès aura lieu le 24 Aban (dans 7 jours). Ce Comité déclare que le comportement des interrogateurs du Ministère des Renseignements à l'égard de Nasrin Sotoudeh dans la section 209 de la prison d'Evin est clairement de nature criminelle. A ce titre, les interrogateurs et les tortionnaires de Nasrin Sotoudeh devrait être poursuivis par les instances internationales compétentes. Le régime iranien tente systématiquement d'intimider les avocats de Nasrin ainsi que les familles des prisonniers qui étaient défendus par Narsin. Le Comité de Lutte pour la Libération des Prisonniers Politiques témoigne de sa profonde sympathie pour la famille de Nasrin Sotoudeh et en particulier ses très jeunes enfants (3 et 11 ans). Il exhorte l'ensemble des organisations de défense des droits de l'Homme d’accroître la pression sur le régime iranien pour libérer Nasrin et pour l'hospitaliser en toute urgence afin qu'elle puisse rester sous observation médicale et recevoir les soins vitaux dont elle besoin. Ce Comité prie également Nasrin Sotoudeh de rompre sa grève de la faim pour ne pas mettre en danger sa santé et pour la tranquillité de ses jeunes enfants et ses proches. source.    
    • 4/11 (13 Aban): Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim sèche depuis dimanche dernier (31 Octobre: 4ème JOUR). Ce jeudi, les 2 enfants de Nasrin, sa soeur et sa belle-mère se sont rendus à la prison d'Evin pour la rencontrer. Reza Khandan, l'époux de Nasrin a indiqué qu'après plusieurs heures, ils ont quitté la prison dans un état de très grande inquiétude. Les enfants de Nasrin (Mehraveh 11 ans et Nima 3 ans) n’arrêtaient pas de pleurer. Ils disaient que leur mère "avait le visage noir". D'après la soeur de Nasrin, elle a entamé cette nouvelle grève de la faim afin de protester contre les conditions de détention et le processus judiciaire. Nasrin avait indiqué à sa soeur le 26/10 qu'elle avait décidé de rompre sa grève de la faim de façon conditionnelle pour évaluer l’amélioration de ses conditions de détention. Nasrin avait menacé de recommencer sa grève de la faim si ces conditions n'étaient pas améliorées. Certaines informations ces derniers jours indiquaient que son procès était à présent programmé et qu'il devait se dérouler d'ici une dizaine de jours. Nasrin et d'autres prisonniers avaient réussi à rencontrer le Procureur de Téhéran afin de lui faire part de leurs demandes concernant les autorisations de sortie provisoire, la possibilité de rencontrer leurs familles, etc. source  
    • 31/10 (9 Aban): Nasrin a contacté son époux Reza Khandan afin de l'informer qu'elle avait été autorisée de rencontrer sa famille. Lorsque Reza accompagné de leurs deux enfants (Mehraveh 11 ans et Nima 3 ans), de la mère et de la soeur de Nasrin se sont présentés à la prison d'Evin, les autorités de la prison les ont fait attendre avant de leur dire que seuls les enfants avaient le droit de rencontrer leur mère. Or d'après Reza, la décision d'emmener les enfants dans l'enceinte de la prison était déjà très difficile et Nasrin elle-même ne voulait pas d'une telle rencontre en prison afin de les protéger. Mais finalement Reza et les enfants ont décidé de s'y rendre. Après le refus des autorités de la prison, il était impossible pour Reza de laisser ses très jeunes enfants d'y aller seuls. La rencontre n'a finalement pas eu lieu. source
    • 26/10 (4 Aban): Bonne Nouvelle! Nasrin Sotoudeh a arrêté sa grève de la faim vendredi dernier (22 Octobre). Sa soeur Guiti a pu la rencontrer aujourd'hui à la prison d'Evin. Nasrin allait bien dans l'ensemble. Elle perdu du poids en raison de la grève de la faim mais elle était dans un bon état psychologique. La rencontre de Nasrin et de sa soeur a duré 30 minutes. Source Feminist School.
    • 25/10 (3 Aban): Dans un entretien avec RadioFarda, l'époux de Nasrin Sotoudeh, Reza Khandan affirme que Nasrin est certainement toujours en grève de la faim car ses demandes n'ont pas été satisfaites. Khandan précise que Nasrin est dans son 31ème jour de grève de la faim (ce lundi, 25 Octobre). Khandan ajoute: "Depuis son arrestation il y a 51 jours, elle a été maintenue à l'isolement. Sa principale demande pour rompre sa grève de la faim a été de pouvoir contacter sa famille. Nous avons essayé d'entrer en contact avec Nasrin par tous les moyens imaginables, par tous les canaux, par le biais d’intermédiaires, mais les autorités judiciaires n'ont pas voulu donner suite. Nous voulions transmettre à Nasrin les lettres de soutien dans lesquelles de très nombreuses personnalités avaient demandé à Nasrin d'arrêter sa grève de la faim. Je suis certain que Nasrin aurait accepté d'arrêter sa grève de la faim si elle avait reçu ces demandes et ces lettres. Depuis 51 jours, ni les avocats, ni la famille n'ont pu rencontrer Nasrin ne serait-ce que pour quelques secondes". Sources (audio en persan) RadioFarda et DaneshjooNews
    • 24/10 (2 Aban): Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix, a reçu samedi dernier en Italie le prix "Exodus 2010 (Les hommes exilés)" qu'elle a immédiatement dédié à l'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh. Mme Ebadi a par ailleurs précisé dans un entretien au Deutsche Welle: "Nasrin a été arrêtée pour avoir défendu les droits de l'hommes et ses clients. Elle a été soumise à une très forte pression physique et psychologique pour faire des aveux contre elle-même. C'est pour l'ensemble de ces raisons qu'elle a décidé de faire une grève de la faim, ce qui nous rend extrêmement inquiets. Ce prix est en réalité le sien. Elle le mérite. J'aurais aimé qu'elle puisse s’asseoir à ma place à cette table pour recevoir ce prix. Nasrin a toujours oeuvré de façon remarquable pour la défense de la diversité culturelle et des droits de l'homme en Iran".  Madame Ebadi a par ailleurs annoncé qu'elle initierait prochainement une campagne pour la libération de Nasrin Sotoudeh et qu'elle demanderait au gouvernement italien de faire le maximum pour libérer cette jeune avocate innocente. Source: DW, DaneshjooNews
    • 24/10 (2 Aban): 50 jours après l'arrestation de Nasrin Sotoudeh, son époux Reza Khandan a rencontré le chef du tribunal révolutionnaire. Ce sera la section 16 de ce tribunal qui jugera Nasrin. Khandan s'est adressé au chef du tribunal en disant: "Je ne suis pas venu pour parler des accusations et des péripéties judiciaires. Je suis venu réclamer les droits de notre famille. Je suis venu réclamer le droit de pouvoir appeler et rencontrer Nasrin. Cela fait 50 jours que mes enfants n'ont même pas pu entendre la voix de leur mère". source
    • 24/10 (2 Aban): Nasrin Sotoudeh entame sa 5ème semaine de grève de la faim
    • 23/10 (1 Aban): Dans une lettre ouverte, Ashraf Montazeri, la fille du grand Ayatollah Montazeri (décédé l'an passé) demande à Nasrin Sotoudeh de rompre sa grève de la faim, en faisant référence à la réaction habituelle de son père dans de pareilles circonstances. Ashraf Montazeri précise que Nasrin Sotoudeh a été accusée pour avoir exercé son métier d'avocat et regrette qu'elle soit détenue à l'isolement. 
    • 22/10 (30 Mehr): Plusieurs militantes des droits des femmes, proches de Nasrin Sotoudeh, ont rencontré sa famille. Dans une lettre émouvante lue lors de cette rencontre, elles ont solennellement demandé à Nasrin de rompre sa grève de la faim. Publié par l'excellent site (en persan) "Feminist School", cet article publie également une photo des enfants (Mehraveh 11 ans et Nima 3 ans) et de l'époux de Nasrin (Reza Khandan). source 


    • 19/10 (27 Mehr): Dans une lettre émouvante publiée par le site Kalameh, Zahra Rahnavard, l'époux de Mir Hossein Mousavi demande à Nasrin Sotoudeh de rompre sa grève de la faim. Rahnavard écrit à Nasrin: "Les prisonniers que vous représentiez, vos très jeunes enfants et votre époux, enfin toute la nation iranienne ont besoin de vous". source
    • 18/10 (26 Mehr): Dans une lettre émouvante, Shirin Ebadi, Prix Nobel de paix, rend hommage au courage et à la détermination de Nasrin Sotoudeh et lui demande d'arrêter sa grève de la faim. 
    • 17/10 (25 Mehr): Dans une lettre ouverte, plus de 900 militants des droits des femmes demandent aux autorités judiciaires iraniennes de libérer Nasrin Sotoudeh dont le "seul crime a été de défendre la dignité humaine". 

    A nos lecteurs: veuillez nous transmettre vos infos concernant Nasrin par email à l'adresse suivant: iranlibredemocratique@googlemail.com

    Sur cette page nous publierons les dernières informations concernant Nasrin Sotoudeh. Une page permanente lui est dédiée. Une biographie de Nasrin est également disponible sur ce blog. D'autres ressources (photos, poster, etc.) sont disponibles ici